Hier soir, dans le salon des Anciens au Centre Bell, l’organisation des Canadiens de Montréal a offert un hommage poignant à Pierre Houde, marquant ses 50 ans de carrière et son intronisation au Temple de la renommée du hockey grâce au Foster Hewitt Memorial Award.
France Margaret Bélanger, présidente des sports et divertissements du Groupe CH, et Chantal Machabée, directrice des communications, ont livré des discours empreints de respect et d’admiration pour l’homme qui a su marquer des générations de partisans.
Mais derrière l’émotion sincère de cet hommage, un élément plus stratégique s’est imposé : cet événement illustrait la maîtrise parfaite de l’infobulle médiatique contrôlée par le Groupe CH.
Une infobulle où chaque mot, chaque geste, chaque moment d’émotion est minutieusement orchestré pour consolider le lien entre l’équipe, ses partenaires et ses partisans.
France Margaret a résumé l’importance de Pierre Houde en déclarant :
"Aujourd’hui, on célèbre non seulement une carrière exceptionnelle, mais aussi ton héritage, Pierre, qui continuera d’inspirer les générations à venir."
Ce ton solennel, parfaitement calibré, souligne non seulement l’impact de Pierre Houde comme narrateur des Canadiens, mais aussi son rôle central dans la stratégie médiatique de l’organisation.
Car soyons honnêtes, Pierre Houde est bien plus qu’un commentateur : il est la voix des Canadiens pour des millions de Québécois.
Depuis plus de 30 ans, il est celui qui raconte le Tricolore, qui fait vibrer les partisans avec son légendaire "Et le but !", qui accompagne les fans à travers les hauts et les bas d’une équipe souvent en reconstruction.
Mais cette voix n’est pas seulement celle du sport. Elle est aussi un outil essentiel dans l’écosystème médiatique que le Groupe CH a construit avec ses partenaires comme Bell, propriétaire de RDS.
En rendant hommage à Pierre Houde, l’organisation célèbre aussi son propre contrôle sur la narration, en renforçant l’image du CH comme une institution culturelle incontournable.
Cette infobulle, si elle est un outil puissant pour fédérer les partisans, pose cependant des questions importantes.
Pour les fans, elle peut créer une perception biaisée de l’équipe, où les récits valorisants prennent le dessus sur une analyse plus critique.
Pour les journalistes, elle peut limiter l’indépendance nécessaire pour poser des questions difficiles, surtout dans un marché comme Montréal, où l’accès privilégié au vestiaire est crucial pour leur travail.
Et c’est là tout le génie du Groupe CH.
En célébrant Pierre Houde hier soir, ils ne faisaient pas seulement honneur à un homme et à sa carrière exceptionnelle.
Ils rappelaient subtilement à tout le monde partisans, journalistes et partenaires que l’histoire du CH, telle qu’elle est racontée, passe d’abord et avant tout par eux.
Que ce soit au Centre Bell, sur les ondes de RDS ou à travers les plateformes sociales, l’organisation veille à ce que chaque mot, chaque moment, soit au service de l’image qu’elle veut projeter.
Pierre Houde mérite amplement cet hommage, et personne ne remettra en question sa place légendaire dans le paysage du hockey québécois.
Mais hier soir, plus qu’un hommage, c’était aussi une démonstration de force du Groupe CH.
Une manière de dire, sans le dire : ici, l’histoire du hockey, c’est nous qui la racontons.
Et Pierre Houde en est l’instrument parfait.
Amen!