Pierre-Karl Péladeau a vécu une situation tendue à Toronto hier, créant des inquiétudes parmi ses proches concernant sa sécurité.

Lors du Sommet canadien des télécommunications, où Péladeau était l'un des conférenciers, une trentaine d'employés de Vidéotron, en lock-out depuis le 30 octobre, ont fait le déplacement pour se faire entendre par le patron de Québecor.

Ces membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ont tenté de perturber l'allocution de Péladeau en manifestant bruyamment à l’extérieur du centre de conférence Westin.

La protestation fait suite à un lock-out qui affecte 214 employés de Vidéotron à Gatineau, l'entreprise appartenant à Québecor qui engrange le plus de profits, contrairement au Groupe TVA qui ne fait que perdre de l'argent.

Les employés sont en lock-out depuis 231 jours et sans contrat de travail depuis le 31 août 2020.

Nick Garneau, président local du syndicat, a souligné que les négociations se concentrent principalement sur la sécurité d’emploi plutôt que sur les salaires.

"Je veux m’assurer que dans 10 ans, j’ai encore ma job, que ça ne sera pas transféré outre-mer ou dans une sous-traitance," a déclaré Garneau.

La direction de Vidéotron a justifié le recours accru à la sous-traitance par le fait qu'il manque 350 postes dans ses centres d'appels, malgré des efforts de recrutement intensifiés.

Bien que les discussions entre la direction et les syndiqués se poursuivent, aucun progrès significatif n’a été réalisé depuis des mois, selon les employés en grève.

Cet événement à Toronto reflète la tension persistante entre les travailleurs et la direction, et met en lumière les défis auxquels sont confrontés les employés en matière de sécurité d’emploi dans un contexte économique incertain.

Depuis la fin d'année 2023, cela a été extrêmement difficile pour Pierre-Karl Péladeau, marqué par de nombreux défis et conflits au sein de ses entreprises.

Entre le lock-out chez Vidéotron et les nombreux congédiements à TVA et TVA Sports, le PDG de Québecor n'a guère eu l'occasion de souffler.

Bien que souvent perçu comme le "grand méchant loup", Péladeau tente simplement de naviguer dans un secteur des télécommunications en constante évolution.

Avec l'assurance qu'il va perdre le contrat de diffusion exclusive de la LNH à l'été 2026 et la crise de la télé traditionnelle même pour les émissions non-sportives de TVA, Péladeau n'avait pas le choix d'opter le licenciement de 547 employés, soit près d'un tiers de l'effectif.

Cette décision a affecté 300 personnes travaillant à la production interne, 98 liées aux stations régionales et 149 dans d'autres secteurs, dont TVA Sports.

Ce licenciement collectif faisait suite à la suppression de 140 postes en février dernier.

Péladeau a justifié ces mesures en évoquant la nécessité de sauver TVA. Les résultats financiers montrent un déficit de près de 13 millions de dollars pour le secteur de la télédiffusion, comparé à 1,6 million l'année précédente.

La situation financière déficitaire de TVA, qui perdure depuis 2021, est attribuée à la multiplication des plateformes numériques (comme Netflix, Prime Video, et Disney+), fragmentant l'audience et les abonnements. En outre, la concurrence accrue pour les droits sportifs et l'absorption des revenus publicitaires par les géants du web aggravent la situation.

Pour répondre à cette crise, un plan de restructuration a été mis en place, comprenant la fin des activités de production interne en divertissement, la réorganisation du secteur de l'information et l'optimisation du parc immobilier.

Des émissions comme La poule aux œufs d’or, Le tricheur, et Vlog seront désormais produites par des indépendants. Le secteur de l'information continuera de produire les émissions d'actualité, mais près de 100 licenciements sont prévus, principalement dans les antennes régionales.

Toutes les équipes d'information de Groupe TVA et de Québecor seront réunies dans les anciens locaux du Journal de Montréal, afin de réduire les coûts d'exploitation. TVA et LCN ont conservé des équipes de direction distinctes pour respecter les conditions de licence du CRTC.

Cette réorganisation majeure n'a pas manqué de susciter des critiques. Le Syndicat des employé(e)s de TVA, affilié au Syndicat canadien de la fonction publique, déplore les annonces brutales de licenciements.

Steve Bargoné, conseiller syndical, critique les décisions administratives liées à TVA Sports, qui a perdu environ 220 millions de dollars en onze ans.

Malgré ces turbulences, Péladeau reste déterminé à poursuivre les activités de TVA Sports et à respecter ses obligations contractuelles avec la LNH.

Quant à l'avenir de l'immeuble du 1600, boulevard De Maisonneuve Est, où se trouvent actuellement les studios de TVA, Québecor va en faire une conversion en logements sociaux, en discussion avec les autorités municipales et provinciales.

Cette période difficile reflète les bouleversements profonds et durables auxquels font face les chaînes traditionnelles privées, confrontées à une concurrence féroce et à des modèles d'affaires en mutation rapide.

On aurait pu penser que Vidéotron serait épargné par ces difficultés, étant la principale vache à lait de Québecor. Cependant, les récentes turbulences touchent également Vidéotron, une réalité qui doit particulièrement affecter Pierre-Karl Péladeau.

Se faire interpeller de manière si vigoureuse à Toronto lors du Sommet canadien des télécommunications ne fait qu’ajouter à la douleur.

La confrontation avec les employés de Vidéotron en lock-out à Toronto symbolise les défis croissants auxquels l’entreprise est confrontée.

Pour Péladeau, voir Vidéotron, autrefois un pilier stable de Québecor, se retrouver au centre de conflits aussi intenses, est certainement un coup dur.

Cette situation fait peur. Péladeau est submergé par les défis omniprésents dans le secteur des télécommunications, où même les entreprises les plus robustes ne sont pas à l'abri des perturbations économiques et des changements technologiques.

Péladeau se retrouve à devoir justifier des décisions difficiles pour tenter de stabiliser l'entreprise. Les critiques du syndicat et les tensions internes ajoutent à la pression qu'il subit, faisant de cette année l'une des plus éprouvantes de sa carrière.

Malgré son image souvent controversée, Péladeau navigue dans un environnement de télécommunications en perpétuelle transformation.

Il se bat pour maintenir la viabilité de ses entreprises face à une concurrence accrue, la fragmentation des audiences et l'absorption des revenus publicitaires par les géants du web.

La survie de Québecor et de ses filiales, y compris Vidéotron, dépend de sa capacité à s’adapter à ces défis tout en gérant les attentes et les tensions de ses employés.

Pour Pierre-Karl Péladeau, chaque décision, chaque confrontation et chaque licenciement résonnent avec l'urgence de trouver des solutions durables dans un monde en constant changement.

Il a beau avoir de l'argent à l'infini...on ne voudrait pas être dans ses souliers en ce moment...

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