Pierre-Karl Péladeau, un homme reconnu pour son engagement envers le sport québécois, tend à nouveau la main à une figure controversée.
Cette fois, c'est Éric Lapointe, le chanteur à la voix rocailleuse et au parcours de vie en montagnes russes, qui bénéficie de la générosité et de la confiance du propriétaire des Alouettes.
Selon des informations rapportées par Le Journal de Montréal et la journaliste Sophie Durocher, Lapointe aura l'honneur de monter sur scène lors du spectacle de la mi-temps du match du 14 octobre opposant les Alouettes au Rouge et Noir d'Ottawa, au stade Percival Molson.
Lapointe, qui traverse depuis plusieurs années une période difficile, marquée par des démêlés judiciaires et une lutte contre l'alcoolisme, voit dans cette opportunité une forme de rédemption.
Péladeau, lui, semble déterminé à offrir au chanteur une nouvelle chance de renouer avec son public et de reprendre sa place dans le paysage musical québécois.
Cette décision de Péladeau s'inscrit dans une tradition bien ancrée chez l'homme d'affaires : celle de tendre la main à ceux qui, malgré leurs erreurs, cherchent à se relever.
Lapointe, qui a plaidé coupable en 2020 à une accusation de voies de fait sur son ex-conjointe, a depuis exprimé publiquement ses regrets et affirme être sobre depuis presque un an.
Cette sobriété, couplée à un retour sur scène remarqué en septembre dernier, semble marquer la fin de sa traversée du désert.
« Je sais que j'ai cheminé. De mon côté, j'ai exprimé mes regrets, j'ai fait face à la justice et je ne me suis jamais défilé. Je n'ai jamais mis ça sur le dos de l'alcool non plus." (crédit: 98,5 FM)
"J'assume. J'assume mes erreurs et je regrette. Mais que je le répète jusqu'à la fin des temps, ça ne changera pas grand-chose. Je n'ai pas une machine à remonter dans le temps.»
L'invitation de Lapointe à se produire devant les partisans des Alouettes représente une chance symbolique pour lui, dans tous les sens du terme.
Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'une telle occasion se présente après une si longue absence des feux de la rampe.
Péladeau, en homme de cœur, offre ainsi une nouvelle plateforme à Lapointe pour montrer qu'il a changé, qu'il est prêt à aller de l'avant, et surtout, qu'il est toujours l'un des chouchous du public québécois.
Cependant, cette générosité contraste avec une certaine réticence d'autres institutions sportives. Le CF Montréal et Canadien de Montréal, par exemple, semblent moins enclin à associer son image à l'artiste.
Alors qu'il y aura de toute évidence un spectacle extérieur le 9 octobre avant le match d'ouverture contre les Maple Leafs, Éric Lapointe n'a pas été invité par le CH.
On peut comprendre. Disons que l'image du Canadien de Montréal est plus sensible que celle des Alouettes.
Pierre-Karl Péladeau, en homme d'affaires avisé et en bienfaiteur, choisit une fois de plus de mettre de côté les erreurs du passé pour encourager une renaissance, offrant ainsi à Éric Lapointe une nouvelle chance de briller.
C'est aussi le propriétaire de Quebecor qui a eu l'idée de cette entrevue entre Sophie Durocher et Éric Lapointe au printemps dernier, où il s'exprimait pour la première fois sur ses déboires.
"Avec toute la médiatisation autour de cette histoire, je sais que, dans les chaumières, j’ai été le sujet de conversations autour de la table. Chacun a droit à son opinion sur cette histoire"
"Cela dit, j’ai dit tout ce que j’avais à dire là-dessus et j’ai fait et refait mon mea culpa. Je dirais même que mon entrevue télévisée avec Sophie Durocher ressemblait à une thérapie que j’ai faite devant plus de deux millions de personnes."
"En principe, c’est censé se passer dans un bureau seul avec une thérapeute et non devant des caméras."
Cette déclaration poignante d'Éric Lapointe témoigne du profond mal-être qu'il a traversé, à la fois personnellement et professionnellement.
Son isolement, accentué par ses déboires judiciaires, l’a forcé à revoir ses relations et à affronter des peurs qu’il gardait enfouies depuis longtemps. Ce sentiment de rejet, combiné à la honte qu’il a ressentie, illustre à quel point cette épreuve l’a marqué.
« Des fois, je me dis que j’ai peut-être été en dépression toute ma vie et que je le cachais autant à moi qu’aux autres. Mais je me sentais vraiment seul au monde. Quand j’étais à l’épicerie, je m’imaginais que tout le monde me pointait du doigt. Cette étiquette d’homme violent, c’est la dernière étiquette que j’aurais voulu porter. »
Malgré le poids de cette "étiquette" qu’il porte à contrecœur, Éric Lapointe semble déterminé à prendre un nouveau départ.
Son chemin vers la sobriété et son désir de regagner l'estime de son public reflètent une quête sincère de rédemption.
Grâce à des gestes de soutien, comme celui de Pierre-Karl Péladeau et des Alouettes de Montréal, l'artiste espère tourner la page et retrouver sa place dans le cœur des Québécois.
On peut dire ce qu'on veut de PKP, mais il a le coeur sur la main. Chapeau.