Pierre-Karl Péladeau a vu son rêve s'éloigner davantage lorsqu'il a appris que l'Utah, en seulement quelques mois, avait réussi là où Québec peine depuis des décennies.
C'est comme si Péladeau avait passé des années à courir après son ex, à espérer un retour, à travailler sans relâche pour raviver la flamme de leur amour perdu.
Mais voilà, alors qu'il pensait être sur le point de reconquérir le cœur de sa bien-aimée, il a dû regarder, impuissant, son ex s'échapper dans les bras du premier venu.
L'analogie de Jeremy Filosa résume parfaitement ce sentiment d'injustice et de frustration :
"Pendant que Québec attend depuis 30 ans... Utah a lancé une ligne à l'eau en janvier, et obtient un club. Comme quand tu travailles ton ex depuis des années pour qu'elle revienne avec toi, et sort de nul part un gars qui la séduit sans rien faire pratiquement. La vie est injuste."
L'histoire de l'Utah et de ses propriétaires, Ryan Smith et sa femme Ashley, est comme un coup de foudre éclair. En janvier, ils ont lancé leur ligne à l'eau, exprimant leur désir d'accueillir une équipe de hockey.
Et voilà qu'à peine quelques mois plus tard, ils réussissent à convaincre le commissaire de la LNH, Gary Bettman, de leur accorder une franchise.
«En janvier, nous avons publiquement dit que nous voulions une équipe. Nous pensions que ça fonctionnerait bien. En réalité, demander à quelques personnes de voter dans une pièce, ça ne te donne pas une équipe.» affirme Ryan Smith, avec sa jolie femme blonde à ses côtés.
«Bettman, Bill Daly et leur groupe, autour du 6 mars, nous ont dit : “Nous avons une idée folle. Penses-tu être capable de relever le défi?”»
«J’ai appris que lorsque des occasions comme celle-là se présentent, ce n’est jamais un bon moment. Ensuite, il ne faut pas cligner des yeux et seulement dire oui. On va trouver une solution. Six semaines plus tard, on se retrouve avec une équipe de la LNH.»
Pour Péladeau, qui a bataillé ferme pour ramener les Nordiques à Québec, cette rapide concrétisation du projet de l'Utah doit être difficile à digérer.
Alors qu'il pensait avoir une longueur d'avance avec tout le travail acharné accompli au fil des ans, il se retrouve relégué au second plan, regardant avec amertume un autre marché prendre sa place.
L'annonce de la vente des Coyotes à Salt Lake City a été comme un coup de poignard pour les partisans de Québec.
L'enthousiasme des résidents de l'Utah, manifesté par un afflux massif de demandes d'abonnements de saison (27 000 en une fin de semaine), contraste cruellement avec l'attente interminable des partisans de Québec.
Bien que le cœur de Péladeau saigne face à cette déception, il reste à voir s'il continuera son combat pour le retour des Nordiques ou s'il se résignera à accepter que, parfois, dans la vie comme en amour, même les efforts les plus assidus ne suffisent pas à obtenir ce que l'on désire le plus ardemment.
Le bruit court que si les Nordiques veulent revenir, il faut que ce soit sans Péladeau, tellement Gary Bettman ne s'entend pas bien avec le patron de Quebecor.
Décidément, Péladeau s'est fait avoir par son ex sur toute la ligne.