Jonathan Drouin n’a peut-être plus de lien officiel avec le Canadien de Montréal, mais son cœur semble encore battre pour le tricolore.
Lors d’une entrevue récente avec Renaud Lavoie, l’actuel joueur de l’Avalanche du Colorado s’est confié avec une sincérité désarmante.
Et s’il est maintenant loin de Montréal, il semble toujours suivre de près ce qui s’y passe. « Je regarde encore le Canadien. Je regarde pas mal tous les matchs », a-t-il avoué sans détour, comme si ce lien avec son ancienne équipe était impossible à rompre.
Drouin a particulièrement mentionné le jeune défenseur étoile du Canadien, Lane Hutson, sans pour autant masquer son admiration. « J’ai regardé les 10 premiers matchs, je pense que tout le monde pensait qu’il était incroyable, mais là il est à un autre niveau déjà », a-t-il confié.
Drouin n’a pas seulement vu un bon joueur dans Hutson, il a vu un talent rare, un défenseur capable de changer le cours d’un match avec sa créativité et son audace.
Pour Drouin, la progression rapide de Hutson symbolise tout ce que le Canadien fait de bien en ce moment.
Le CH est devenu une équipe où les jeunes talents, comme Hutson, peuvent non seulement s’exprimer, mais également s’épanouir.
L’ancien numéro 92 a également tenu à souligner l’importance de l’environnement créé par Martin St-Louis et Stéphane Robidas.
« Je pense qu’il est dans une bonne place aussi avec Martin, avec Stéphane Robidas. Les gens sont vraiment bons à parler individuellement », a-t-il expliqué.
Ce commentaire n’est pas anodin. Il illustre le changement de culture au sein du Canadien, où les jeunes joueurs sont soutenus et encouragés à apprendre de leurs erreurs.
Drouin a poursuivi : « Je pense qu’il fait des erreurs, mais c’est pas grave. Je pense que les coachs le rembarrent sur la glace et qu’il continue à s’améliorer. »
Une philosophie qui, selon lui, est cruciale pour le développement d’un joueur comme Hutson.
Mais ce qui a frappé le plus, c’est la manière dont Drouin a parlé du plaisir retrouvé dans cette équipe. « Tu vois qu’il a du plaisir, moi aussi », a-t-il déclaré, avec un sourire qui en disait long sur son propre parcours.
Le plaisir, c’est quelque chose qui a souvent semblé lui échapper à Montréal, où les attentes élevées et les critiques incessantes l’ont souvent relégué dans l’ombre.
Voir les jeunes joueurs du CH jouer avec enthousiasme et confiance semble avoir touché une corde sensible chez lui.
On sent une pointe de nostalgie, comme s’il se demandait ce qu’aurait pu être sa carrière à Montréal dans un tel environnement.
Drouin a également pris le temps de parler du style unique de Hutson, en comparant certains aspects de son jeu à ceux de grands défenseurs qu’il a croisés dans sa carrière.
« Je le compare à Quinn Hughes. Je pense qu'il a un style similaire, mais il a des choses qui sont très différentes.», a-t-il observé, soulignant la fluidité et la vision du jeu du jeune défenseur.
Et on peut deviner qu’il ne s’agit pas seulement d’une analyse technique, mais aussi d’une véritable admiration pour le joueur et ce qu’il représente : l’avenir radieux du Canadien.
L’interview a révélé une facette de Drouin que les fans n’ont peut-être pas toujours vue : un homme qui, malgré les hauts et les bas, reste un amoureux du hockey et de l’organisation qui l’a accueilli.
Il a aussi évoqué l’importance du développement progressif et de la patience envers les jeunes joueurs. « C’est le fun de voir un jeune comme ça, qui n’est pas nerveux, qui n’est pas stressé de faire une erreur », a-t-il ajouté, en parlant de l’état d’esprit cultivé par St-Louis et son équipe.
Mais au-delà des éloges pour le CH, il est difficile de ne pas déceler une certaine mélancolie dans ses propos.
Peut-être se demande-t-il à quoi aurait ressemblé son passage à Montréal s’il avait bénéficié du même soutien que celui offert aujourd’hui à des joueurs comme Hutson.
Peut-être réfléchit-il à ce qu’il aurait pu accomplir dans une organisation qui valorise autant le plaisir de jouer et l’apprentissage constant.
Au final, Jonathan Drouin regarde l’alignement du Canadien avec un mélange d’admiration et de nostalgie.
Il voit une équipe qui a tourné la page, qui a appris de ses erreurs et qui bâtit quelque chose de spécial autour de jeunes talents prometteurs.
Et même s’il porte aujourd’hui un autre chandail, il est clair que Montréal occupe toujours une place spéciale dans son cœur.
Ce lien, invisible mais puissant, entre un joueur et une équipe qu’il a laissée derrière lui, est la preuve que certaines histoires ne s’effacent jamais complètement.
Amen