Pire nouvelle pour David Reinbacher: la triste vérité est dévoilée

Pire nouvelle pour David Reinbacher: la triste vérité est dévoilée

Par David Garel le 2025-09-09

Le Canadien de Montréal a définitivement changé de statut. Fini le temps où l’organisation se cherchait et lançait des recrues dans la gueule du loup pour combler des trous laissés par les blessures ou les départs.

Cette époque, qui a culminé avec la saison 2022-2023, où quatorze recrues ont disputé au moins un match, est révolue. Aujourd’hui, le message est limpide, clair comme l’eau de roche : il n’y a plus de place pour les jeunes à Montréal.

Et ce message, il est brutal et sans pitié.

Il suffit de regarder la formation prévue pour comprendre : le Canadien arrive au camp avec une équipe quasiment complète, mûre, structurée, sans grands trous à combler.

À l’attaque : Suzuki, Caufield, Slafkovsky, Dach, Laine, Demidov, Newhook, Gallagher, Anderson, Evans, Bolduc, Veleno, Blais. Douze noms, treize même, et aucune ouverture pour un Owen Beck, un Olivier Kapanen ou un Joshua Roy.

En défense : Guhle, Dobson, Hudson, Matheson, Carrier, Struble, Xhekaj. Sept défenseurs établis, tous sous contrat à un volet, la plupart inéligibles au ballottage. Adam Engström? David Reinbacher? Ils regarderont le premier match… depuis Laval.

Mathias Brunet le dit sans détour dans La Presse : 

« À part Ivan Demidov, dont le poste à Montréal est assuré malgré seulement quelques matchs d’expérience, il n’y a pas de place pour les recrues. »

Une véritable claque pour les espoirs.

Ce camp d’entraînement 2025-2026 aura donc un goût amer pour bien des jeunes qui rêvaient de se tailler une place à Montréal. Et certains d’entre eux ressentent probablement une grande injustice.

Prenons Joshua Roy. Il a disputé 23 matchs dans la LNH en 2023-2024. Il aurait pu croire que c’était le début d’un parcours stable à Montréal. Mais il s’est fait coiffer au camp suivant par Emil Heineman, puis il a vu son nom être éclipsé de l’alignement 2025-2026.

Heineman? Il a été échangé, avec deux choix de première ronde, pour obtenir Noah Dobson. Et pendant ce temps, Roy tente de reprendre sa place… sans réelle chance.

Idem pour Owen Beck. Éblouissant lors de son premier camp en 2022, il n’a jamais pu capitaliser sur cette poussée.

Ses performances suivantes ont été jugées trop discrètes, trop effacées. Et aujourd’hui, même un rôle de soutien lui semble inatteignable.

Même sort pour David Reinbacher, pourtant vu comme un pilier futur de la défense. Mais son manque de matchs disputés dans les deux dernières années et la congestion l’envoient automatiquement à Laval. Il n’a même pas de place de réserve.

Adam Engström? Même punition. Il aura beau clamer qu’il est NHL-ready, il reste coincé derrière une structure défensive qui ne bougera pas… sauf blessure.

Le passé est bien loin.

En 2022-2023, huit recrues avaient disputé plus du tiers de la saison. Slafkovsky, Harris, Guhle, Xhekaj, Barron, Roy, Ylönen, et même Jesse Ylönen avaient eu leur chance. Pourquoi? Parce que le Canadien n’avait pas le choix. Il était en ruine.

Mais aujourd’hui, le CH est une équipe qui vise une place en séries éliminatoires, qui a acquis de la profondeur, et surtout, qui n’a plus de patience à perdre avec les espoirs. La priorité est au résultat. Et pour ça, on se fie à des vétérans.

Samuel Blais est l’exemple parfait. Joueur de 29 ans, 259 matchs de LNH, relégué dans la Ligue américaine l’hiver dernier… mais préféré à un jeune, tout simplement parce qu’il représente une valeur sûre.

La seule exception à cette nouvelle philosophie s’appelle Ivan Demidov.

Mais même lui, on comprend que sa place est réservée non pas parce qu’il est un « jeune », mais parce qu’il est un talent générationnel, une recrue exceptionnelle. On l’intègre, non pas pour le développer, mais parce qu’il peut aider immédiatement à gagner.

C’est exactement ce qu’a fait Lane Hutson l’an passé. Deux matchs convaincants pour terminer la saison, un camp explosif, et une production immédiate : 82 matchs disputés. Il n’a jamais été vu comme une recrue. Il était déjà un joueur établi.

Demidov est dans cette lignée-là. Un surdoué et un sauveur potentiel.

« L’entonnoir s’est rétréci », écrit Mathias Brunet. 

Le club ne se contente plus de vouloir « évaluer » les jeunes. Il veut les écraser. Leur dire qu’il faut être exceptionnel pour se faufiler. Que le développement, ça se fait à Laval, pas à Montréal.

Jacob Fowler, par exemple. Un gardien de but promis à un bel avenir. Mais l’organisation ne veut plus répéter l’erreur de donner les clés trop tôt à un jeune gardien, sans structure. Fowler jouera à Laval, sans exception. Si Dobes tombe au combat? C’est Kaapo Kähkönen, le vétéran, qui sera rappelé.

Pas Fowler.

Il y a quelque chose de dur, presque cruel dans cette approche.

On a vendu pendant des années le projet de reconstruction, la patience, l’ouverture envers les jeunes. On a valorisé l’idée que Montréal serait une équipe de développement. On a parlé de culture, d’identité, de progression.

Mais aujourd’hui, tous ces beaux principes ont été rangés dans un tiroir.

Ce que l’on voit à Brossard, ce n’est pas une équipe en reconstruction. C’est une équipe qui refuse la naïveté, qui veut gagner et qui ne fera pas de place à des jeunes juste pour les voir grandir.

Le message est cinglant: « Si tu veux percer, sois Lane Hutson ou Ivan Demidov. Sinon, dégage. »

Le moment choisi pour ce changement de philosophie est aussi stratégique. Le CH vise 2026 comme année charnière, avec l’explosion du plafond salarial et une possible poussée en séries.

Pas question de retarder le développement de l’équipe pour faire plaisir aux partisans qui veulent voir Beck ou Roy percer.

Pas question non plus de fragiliser Martin St-Louis avec des éléments incertains.

L’alignement est figé. Solide. Dans le béton.

Le Canadien a donc franchi un cap. Il n’est plus l’équipe qui donne des chances. Il est l’équipe qui ferme les portes.

Et cette réalité doit être comprise non seulement par les jeunes joueurs, mais aussi par les partisans.

Les histoires de contes de fées? Terminé. Les ascensions miraculeuses à la Xhekaj ou Guhle? C’est fini. Aujourd’hui, le CH sélectionne ses soldats, et les recrues ne sont plus prioritaires.

Il y aura peut-être des blessures. Il y aura peut-être des rappels. Mais l’alignement de départ est connu. Et aucune recrue, à part Demidov, ne semble pouvoir y changer quoi que ce soit.

Et c’est ça, la vraie mauvaise nouvelle.