Il y a des journées où le Canadien a l’air d’un club maudit. Aujourd’hui en est une. John Beecher, l’un des rares centres disponibles au ballottage capables d’aider immédiatement le Canadien, a été réclamé par les Flames de Calgary avant que Montréal n’ait la moindre chance.
Imaginez. Les Flames avaient le premier choix au ballottage, eux qui sont bons derniers dans la LNH. Disons que le suspense n'a pas duré pour Kent Hughes.
Et dans les circonstances, c’est plus qu’une mauvaise nouvelle : c’est vraiment un coup de déprime!
Parce que le CH n’a jamais eu le contrôle sur cette décision. Jamais. Avec un pourcentage identique à celui des Red Wings (0,605) et un bris d’égalité défavorable basé sur les victoires en temps réglementaire, le Canadien se retrouvait 22e dans l’ordre du ballottage.
21 équipes pouvaient lui voler le joueur. Et l’une d’elles l’a fait. Pire encore. La toute première qui pouvait le faire.
Le résultat fai mal : le Canadien reste coincé dans la pire situation possible.
Trop blessé pour rester compétitif.
Trop fragile pour tenir le coup.
Trop talentueux pour vraiment couler vers la loterie Gavin McKenna.
Et maintenant, trop mal placé pour obtenir une aide immédiate au ballottage.
John Beecher n’aurait pas changé la face du club. Personne ne parle d’un sauveur. Mais le Canadien vit une crise de profondeur tellement sérieuse que même un centre de soutien représente une valeur stratégique.
Avec Kirby Dach et Alex Newhook blessés, le CH se retrouve au fond du trou.
Le CH n’a plus aucun centre naturel capable d’assumer un rôle intermédiaire sans s’effondrer. Joe Veleno, zéro point en 14 matchs. Un différentiel négatif de -7. Aucune menace offensive. Aucune compétition interne. Tout le monde joue parce qu’il n’y a personne derrière.
Et dans un marché où les blessures et les mauvaises séquences s’accumulent, voir un joueur du profil de Beecher passer juste devant leur nez… ça frappe.
Ce n’était pas un luxe.
C’était un besoin vital.
Et aujourd’hui, Montréal n’a plus rien.
Kent Hughes l’avait compris. Renaud Lavoie l’a souligné : le DG du CH est très actif. Il explore le ballottage, le marché des transactions, les options de profondeur, les centres, les ailiers polyvalents, tout ce qui peut patcher le groupe en attendant des retours médicaux qui n’arriveront pas avant longtemps.
Mais ici, aujourd’hui, Montréal avait une possibilité et elle vient de disparaître du premier coup.
Et c’est ça la frustration : ce n’est pas un échec du DG. Ce n’est pas un mauvais pari. Ce n’est pas une erreur.
C’est juste la réalité sans pitié d’une équipe classée 22e dans l’ordre de priorité.
Quand tu tombes dans le "No Man's land", tu es littéralement à la merci des autres.
Et pendant que le CH manque de souffle, manque d’énergie, manque de centres, manque de compétition interne, manques d'espoirs à Laval, manque de structure, une autre équipe vient de combler son besoin à tes dépens en ramassant exactement le type de joueur qui t’aurait aidé.
Quand tu patines sur la ligne du « juste assez bon », tout devient plus difficile.
Même le ballottage te rappelle que tu n’es ni en haut, ni en bas.
Et être dans le milieu, dans la LNH, c’est vivre en enfer.
Aujourd’hui, le Canadien n’a pas seulement perdu Beecher.
Il s'est rendu compte que mieux vaudrait couler pour vrai... au lieu d'être dans le ventre mou de la LNH...
