Propos accusateurs de Phil Danault: il vise le coach des Kings

Propos accusateurs de Phil Danault: il vise le coach des Kings

Par David Garel le 2025-12-23

C’est rare qu’un joueur vise son ancien entraîneur sans le nommer. Surtout quand on parle de Phillip Danault, le bon Jack par excellence du Québec.

Et pourtant, il a été sans pitié devant tout le monde à Boston.

Quand Danault parle d’un « entonnoir », il ne parle pas d’une mauvaise séquence. Il parle d’un étouffement. D’un rôle qui rapetisse. D’un joueur qu’on éteint lentement.

«Quand tu joues au hockey, les saisons peuvent être longues. Quand tu n’es pas bien à une certaine place, ça peut aller de la mauvaise façon. Vers la fin, ça devient un peu un entonnoir. C’est difficile de se relever de ça. Je pense que ce changement était le bienvenu.»

À Los Angeles, il était passé du soldat numéro un en infériorité numérique à une option de secours, du joueur de confiance à un figurant.

«Avec ce que l’on me donnait, je trouvais que je ne pouvais rien amener à l’équipe. Vers la fin, je me sentais impuissant et inutile»

Des soirs à moins de 15 minutes. Des présences coupées. Une confiance rongée. Et quand il dit, sans détour, qu’avec ce qu’on lui donnait, il se sentait « impuissant et inutile », le message est clair : le problème n’était plus seulement lui.

C’est là que la flèche part. Quand Danault oppose le système défensif de Los Angeles à l’approche offensive de Canadiens de Montréal, quand il insiste sur le fait qu’à Montréal on va « au filet » et qu’on garde ça simple, il dresse un contraste brutal avec ce qu’il vivait sous Jim Hiller.

« À Los Angeles, on était l’une des équipes qui marquaient le moins de buts dans la ligue. C’est un système plus défensif. À Montréal, on est beaucoup plus axé sur l’attaque. Je vais aller au net et je vais garder ça simple. »

« Je ne suis pas inquiet que les buts et les points vont venir. Quand tu te sens bien mentalement, la rondelle te suit ».

Il n'accuse pas frontalement son ancien coach, mais il expose les conséquences. Un joueur qui n’a plus de rôle clair finit par disparaître offensivement. Pas parce qu’il ne sait plus jouer, mais parce qu’on ne lui permet plus d’exister.

Ce qui rend la sortie encore plus lourde, c’est le timing. Danault arrive à Montréal sans but en 30 matchs, avec une pression immense sur les épaules, et au lieu de se cacher derrière des excuses, il assume sa part:

« Il faut se regarder dans le miroir ».

Mais en révélant que l’environnement comptait plus qu’on voulait bien l’admettre. Il dit qu’il n’était plus désiré. Et dans la LNH, quand un joueur sent qu’il n’est plus voulu, le jeu devient un combat mental quotidien.

À l’inverse, à Montréal, Danault parle déjà de confiance, de liberté, d’intelligence hockey. Il parle de Martin St-Louis comme d’un entraîneur capable de lire le match et d’utiliser ses joueurs correctement.

« Je ne sais pas tout à fait comment Martin St-Louis va m’utiliser, mais je sais qu’il va le faire de la bonne façon. C’est un gars intelligent, capable de lire le match. »

« Je sais que le Canadien marque beaucoup de buts, mais qu’il a tendance à avoir de la difficulté quand le match est serré en raison du manque d’expérience. C’est ce que j’amène ».

À Los Angeles, il n’avait plus cette relation. Et selon ce que rapporte Elliotte Friedman et d’autres insiders, la rupture entre Danault et l’organisation était devenue franchement laide.

Danault n’a pas réglé de comptes par colère. Mais par vengeance. Il a expliqué pourquoi il s’était éteint… et pourquoi il croit pouvoir renaître.

Maintenant, il n’y a plus de zone grise. Il a pointé le contexte. Il a pointé le système. Il a pointé l’utilisation. Et en faisant ça, il s’est aussi mis une pression énorme : celle de prouver que le problème n’était pas le joueur, mais l’endroit.

Ce soir, ce n’est pas juste un retour à la maison.

C’est une réponse directe à Los Angeles.

Et surtout, à celui qui ne croyait plus en lui.