Biz, membre éminent du groupe rap québécois Loco Locass, a récemment créé une vague d’indignation au sein de la communauté anglophone du Québec avec ses propos acerbes concernant le nom de l’équipe montréalaise de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), la Victoire.
Alors que certains observateurs critiquaient ce choix, estimant que des anglophones pourraient avoir du mal à le prononcer, Biz a répliqué sans détour, rappelant que Montréal est une ville francophone et qu’il était normal que le nom de l’équipe reflète cette réalité.
Dans une déclaration tranchante, il a affirmé sur les ondes du 98,5 FM :
« Tant mieux si les Anglais ont de la misère à prononcer un nom en français, parce que ça veut dire qu'ils vont se rendre compte que ça parle français à Montréal. »
Selon lui, cette réaction des anglophones reflète une mentalité colonisée où l’on s’inquiète trop de l’adaptation des anglophones aux particularités culturelles du Québec.
« Est-ce que les Maple Leafs se sont demandé si leurs partisans francophones pourraient prononcer correctement leur nom ? Je ne penserais pas. » a-t-il ajouté, en dénonçant le double standard auquel la communauté francophone est souvent confrontée.
"Il y a quand même 1,5 million de francophones en Ontario. Est-ce que les Nordiques se sont demandés si les Anglais allaient avoir de la misère à prononcer Nordiques? Je ne pense pas, non, pas du tout.»
Les propos de Biz n’ont pas manqué de faire réagir, notamment dans les médias anglophones qui ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une attaque inutile, voire provocatrice.
Toutefois, pour certains, ses mots soulèvent une question légitime sur la place du français dans l’identité de Montréal, une ville où cohabitent plusieurs langues, mais où la langue officielle demeure le français officiellement.
En pratique, c'est le contraire qui arrive. L'anglais est bel et bien la vraie langue officielle de Montréal.
Le débat autour du nom « Victoire » reflète une tension plus large au sein de la société québécoise, où la question linguistique reste sensible, notamment dans le monde du sport, un domaine souvent dominé par l’anglais en Amérique du Nord.
Pour Biz, ce choix de nom incarne une résistance culturelle face à une colonisation linguistique qu’il considère néfaste pour l’identité québécoise.
Ses paroles, bien que controversées, ont trouvé un écho chez plusieurs francophones qui voient dans ce nom un symbole de fierté et d’affirmation culturelle.
Au final, le nom de l’équipe de hockey féminine, la Victoire, dépasse le simple cadre sportif. Il devient le symbole d’une lutte pour la reconnaissance de la langue française et de la culture québécoise dans une vague anglophone.
Mais est-ce un débat "passé date" ?
Justement, les médias anglophones traitent Biz de rappeur déchu, passé date et anglophobe. Ouch. Les couteaux continuent de voler bas entre les deux solitudes du Québec.
Triste quand on y pense.