- Quand on lit la lettre de David Desharnais aux fans du CH.

- On a un mot en tête..

- CLASSE..

- Wow..

- RESPECT...

Merci pour tout

Je profite de cette lettre pour livrer un message très simple aux partisans du Canadien : merci pour tout.

Je suis un Québécois. Je suis né à Laurier-Station. J’ai joué mon hockey junior avec les Saguenéens de Chicoutimi. Quand on ne disputait pas un match de hockey, on se ramassait quelques gars ensemble, on allait jouer au pool et on regardait le Canadien.

J’ai encore en tête le moment où j’ai mis les pieds dans le vestiaire pour la première fois. J’ai croisé Saku Koivu, Alex Kovalev. Tu les vois à la télévision, et un jour, tu t’assois à côté d’eux. Il y avait les Lapierre, Latendresse, que j’affrontais au niveau junior et qui étaient devenus des joueurs de la LNH. C’était vraiment spécial.

Ça m’a pris deux ans, peut-être même trois, avant d’être moins impressionné. Je me disais que si je me laissais aller, j’allais me faire prendre. Je ne pouvais pas être trop impressionné.

Merci de m’avoir accompagné dans mon plus beau moment en huit saisons avec le Canadien, quand on a battu les Bruins de Boston au deuxième tour lors des séries de 2014.

Les premières années, tu es tellement heureux d’être là que ça passe trop vite. Plusieurs souvenirs s’envolent. Quand on a affronté les Bruins, j’en étais à ma quatrième année dans la Ligue nationale de hockey, j’avais le temps d’apprécier chaque moment.

Malgré tout, je vous jure, ça n’a rien à voir avec le premier match officiel que j’ai joué dans l’uniforme du Canadien. C’était à Pittsburgh en 2009. Contre Sidney Crosby. Je l’avais affronté au niveau junior, mais c’était complètement différent cette fois-là. Il avait marqué un but et une passe dans une victoire de 3-1.

Tu sais que c’est sérieux. C’est la grande ligue. Tu vois les caméras partout, les entrevues entre les périodes, tout ça reste à jamais marqué dans ta mémoire. Merci pour tous ces moments-là.

Porter le bleu-blanc-rouge, c’est un travail à temps plein. Tous les jours, de la manière dont tu te comportes, ne serait-ce que lorsque tu vas au restaurant, tu représentes le Canadien de Montréal.

C’est grisant, mais ça vient avec des responsabilités. Toute ta famille est ici, tout le monde sait que tu joues pour le Canadien. Si ça avait été le Wild, ça aurait peut-être été un peu moins glamour. Tout le monde se laisse prendre là-dedans.

Quand j’allais voir mes neveux ou des cousins dans les arénas, je me rendais compte que je ne pouvais plus jamais passer inaperçu. C’était ça, être un joueur du Canadien.

Tu te fais reconnaître partout, et pour un joueur comme moi, qui arrivait un peu de nulle part, ç’a été extraordinaire.

Merci de m’avoir permis de vivre mon rêve de jeunesse en revêtant l’uniforme du Canadien. Jouer pour le Tricolore, c’était exactement comme je me l’imaginais. Dans les bons comme dans les mauvais côtés. Et en passant, les mauvais côtés, c’est aussi ça, la beauté de jouer à Montréal.

Votre Voix