Il y a des rebondissements dans la LNH qui frappent comme une gifle au visage.
Celui qui a secoué les plans de Kent Hughes cet été appartient à cette catégorie.
Pendant que Montréal rêvait à un coup d’éclat avec Jason Robertson, les dominos du marché des transactions ont basculé autrement.
Le résultat? Une transaction qui aurait pu marquer l’histoire du Canadien de Montréal… s’est tout simplement effondrée sous les yeux impuissants de Hughes.
Ce qui a mis le feu aux poudres? Un nom qui hante encore le marché des joueurs autonomes : Mitch Marner.
Les Golden Knights de Vegas ont plongé tête première dans le dossier, et comme chaque fois que Vegas débarque dans la danse, tout le reste du marché s’est retrouvé paralysé.
Les Stars de Dallas, eux, n’avaient pas 36 options : pour libérer l’espace salarial nécessaire à une éventuelle arrivée de Marner, Robertson aurait dû devenir l’agneau sacrificiel.
Hughes suivait la situation de près, prêt à bondir si Dallas ouvrait la porte. Mais voilà : Marner s’est envolé vers Vegas, et la porte s’est refermée d’un claquement sec.
Ce scénario a déclenché un tourbillon médiatique. Pendant deux semaines, le nom de Jason Robertson a inondé les réseaux sociaux québécois.
Sur X, les partisans s’échangeaient des “mock trades” plus farfelus les uns que les autres.
Suzuki et Slafkovsky étaient décrétés intouchables, mais on y voyait défiler tout le reste : Joshua Roy, Logan Mailloux, Beck, Struble, et même Mike Matheson.
Pour beaucoup, c’était écrit : Robertson allait être la prochaine grande star à revêtir le chandail tricolore.
Mais le problème, c’est que la réalité de la LNH ne pardonne pas. Robertson n’était jamais réellement “disponible”, il l’était seulement dans l’hypothèse où Dallas décrocherait Marner.
Et cette hypothèse a volé en éclats dès que Vegas a mis le grappin sur le joueur des Leafs. Hughes a dû avaler la pilule amère : le mirage Robertson s’évanouissait.
L’ironie dans tout ça? Jason Robertson, aussi électrisant qu’il soit, n’est pas nécessairement le profil qui aurait transformé le Canadien.
Oui, son tir est dévastateur, oui, il a déjà planté 40 buts dans la LNH. Mais Robertson est aussi un joueur de périphérie, un ailier qui préfère tourner autour du filet plutôt que de foncer dedans.
Montréal a déjà trop souffert de ce type de profil.
Les partisans réclament du trafic devant le filet, des nez dans la boue, des joueurs prêts à encaisser pour marquer.
Robertson, avec tout son talent, aurait sans doute fait lever le Centre Bell… mais il aurait aussi fini par irriter une partie du public montréalais.
Pendant ce temps, Kent Hughes n’avait pas le luxe de rester les bras croisés.
La Ligue nationale ne pardonne pas l’immobilisme. Alors que le dossier Robertson s’évaporait, Hughes a choisi de changer son fusil d’épaule.
Et c’est là que le nom de Noah Dobson a surgi. Un défenseur droitier de calibre élite, capable de jouer 25 minutes par soir, en pleine ascension.
Hughes n’a pas hésité : il a payé le prix, sacrifié des choix et Emil Heineman, mais il a sécurisé une pièce maîtresse de sa brigade défensive.
Ce pivot stratégique en dit long sur Hughes. Là où certains directeurs généraux se seraient entêtés dans une impasse, lui a compris que la LNH est un jeu de dominos.
Quand un domino tombe du mauvais côté, il faut immédiatement regarder où rebondit la prochaine pièce.
Cette rapidité de réaction, cette capacité d’adaptation, c’est ce qui sauve une organisation de s’enliser dans l’attente interminable.
Il ne faut pas oublier que d’autres noms circulaient aussi. Jordan Kyrou, par exemple, était sur le radar.
Mais là encore, la compétition était féroce.
Hughes a compris que Dobson représentait la meilleure opportunité concrète, et il a foncé.
Aujourd’hui, quand on regarde en arrière, on peut presque parler de “sauvetage in extremis”.
Car oui, Robertson aurait été excitant, mais son profil n’aurait peut-être pas répondu aux besoins criants du Canadien.
Alors que Dobson, lui, transforme immédiatement la ligne bleue. Le timing cruel de Marner à Vegas a changé la donne, mais il a aussi permis à Hughes de concentrer ses énergies ailleurs.
Et c’est ça qui est fascinant dans cette saga.
Une décision prise à Vegas ... signer Mitch Marner ... a eu un effet domino jusqu’à Montréal.
Hughes, lui, a dû naviguer dans ce chaos, voir une transaction rêvée s’écrouler sous ses yeux, puis rebondir aussitôt.
De l’extérieur, les partisans n’ont vu qu’une rumeur qui s’est éteinte. Mais dans les coulisses, c’est une chaîne d’événements qui a forcé le Canadien à revoir ses priorités.
Le drame Robertson restera donc comme un épisode marquant de l’été 2025.
Une rumeur qui a fait jaser comme rarement à Montréal, une illusion collective qui s’est évanouie en quelques jours.
Mais paradoxalement, ce rebondissement cruel aura peut-être évité au Canadien de s’engager dans une impasse.
Montréal n’a pas obtenu Robertson, mais Montréal a obtenu Dobson. Et c’est peut-être ça, la vraie victoire cachée.
Parce qu’au fond, l’histoire de cet été nous rappelle une vérité brutale de la LNH : ce ne sont pas toujours les joueurs qu’on croit qu’on va obtenir qui changent la trajectoire d’une équipe.
Ce sont ceux qu’on parvient à arracher dans le chaos du marché.
Hughes a vu son mirage s’effondrer, mais il a construit sur les ruines un plan bien plus solide.
Et c’est ce genre de rebondissement cruel qui, à long terme, forge les grandes équipes.
AMEN