Rebondissement de dernière minute: Connor McDavid choque Edmonton

Rebondissement de dernière minute: Connor McDavid choque Edmonton

Par David Garel le 2025-09-12

Ça chauffe comme jamais à Edmonton. Le moment est tendu. Ce genre de moment où les décisions qui semblent absurdes, risquées, voire suicidaires, deviennent en réalité les seules cartes qui restent à jouer.

Les Oilers d’Edmonton sont rendus là. Et au cœur de cette équation explosive se trouvent deux noms : Connor McDavid et Carter Hart.

Connor McDavid, meilleur joueur de la planète, est à lacroisée des chemins. Il n’a pas ralenti sur la glace : ses statistiques demeurent stratosphériques, ses performances électrisent, ses coups de patin humilient les défenseurs adverses. Mais hors glace, c’est un autre McDavid qui émerge. Un McDavid fatigué, impatient, et surtout, exigeant.

Depuis des semaines, son entourage laisse filtrer la même idée : il veut gagner, et vite. Il sait qu’il approche de la trentaine. Il a vécu deux finales de la Coupe Stanley perdues. Et il voit le temps passer. Pour lui, rester à Edmonton n’a de sens que si l’organisation prouve qu’elle est prête à tout sacrifier pour remporter la Coupe. Y compris sa réputation.

C’est dans ce contexte que le nom de Carter Hart explose dans l’univers des Oilers. Et ce n’est pas un hasard : McDavid met directement la pression pour que le gardien soit signé. Son contrat? Ses ambitions? Son avenir? Tout est désormais lié à ce choix.

Carter Hart, 26 ans, a vu sa carrière s’effondrer en même temps que son nom apparaissait dans l’affaire d’Équipe Canada junior 2018. Accusé d’agression collective aux côtés de Michael McLeod, Dillon Dubé, Cal Foote et Alex Formenton, il a été traîné dans un procès hypermédiatisé qui a broyé sa réputation.

Pourtant, après des mois de suspense, la juge Maria Carroccia a tranché : le témoignage de la plaignante n’était pas « crédible ou fiable », et la Couronne n’a pas réussi à prouver sa cause hors de tout doute raisonnable. Verdict : acquittement total.

L’avocate de Hart, Me Megan Savard, a alors explosé publiquement. Elle a dénoncé un procès inutile, destructeur, mené malgré l’absence de preuves solides. Selon elle, « Carter Hart aurait dû être blanchi dès le départ ».

Elle a accusé les médias d’avoir entretenu une perception fausse, et la justice de s’être pliée aux pressions publiques. Pour elle, Hart ne mérite pas seulement de rejouer : il doit rejouer.

Un avis partagé par l’analyste juridique Eric Macramalla, qui n’a laissé aucun doute :

« Carter Hart va jouer dans la LNH. Je n’ai aucun doute. »

Le problème, c’est que l’acquittement légal ne règle pas tout. La LNH a elle-même admis que « le comportement des cinq joueurs est loin d’avoir respecté les normes et les valeurs attendues ».

Suspension prolongée jusqu'au 1er décembre, discussions avec l’Association des joueurs, débats sur l’arbitrage. Finalement, un compromis : les cinq joueurs pourront signer à partir du 15 octobre, mais ne pourront jouer avant le 1er décembre.

Pour Michael McLeod, Dillon Dubé, Cal Foote ou Alex Formenton, l’avenir semble compromis. Trop ordinaires, trop moyens, trop risqués pour être réintégrés sans backlash.

Mais Hart? Lui, il est différent. Il est gardien. Il a du talent. Et il y a des équipes désespérées devant le filet. Notamment les Flyers… et surtout les Oilers.

Les Oilers traînent leur malédiction devant les filets depuis des années. Stuart Skinner a montré ses limites. Calvin Pickard n’est qu’un bouche-trou. Les défaites en finale, encore et encore, ont confirmé une évidence : il manque un gardien élite à cette équipe.

Or, McDavid le sait. Et c’est précisément pour cela qu’il s’accroche à Carter Hart.

Peu importe que Jason Gregor, insider respecté en Alberta, ait déclaré que « les Oilers n’iront jamais chercher Hart, même acquitté ».

Peu importe que Jeff Jackson, président de l’équipe (et ancien agent de McDavid), ait longtemps martelé que Hart était intouchable. McDavid veut Hart. Et il le veut maintenant.

Selon plusieurs sources, il multiplie les rencontres avec Jackson. Il insiste. Il explique qu’il ne croit plus en Skinner. Qu’il a besoin d’un gardien de confiance. Que Hart est le seul qui peut lui donner une chance de gagner la Coupe.

Cette pression de la part du capitaine s’inscrit dans une négociation contractuelle tendue. McDavid ne cache plus ses intentions : il veut devenir le joueur le mieux payé de l’histoire de la LNH, avec un contrat à court terme de 16 à 18 millions par saison  Pas de rabais. Pas de « Crosby deal ». Il veut l’argent, et il veut le gardien.

Cette double exigence choque. Certains fans rappellent que Sidney Crosby avait accepté 8,7 millions pendant dix ans, permettant aux Penguins de bâtir une dynastie.

D’autres soulignent qu’un contrat à 17 millions briserait la masse salariale des Oilers, rendant encore plus difficile l’amélioration de l’équipe. Et voilà que McDavid, au lieu d’aider son club, lui impose une pression supplémentaire en exigeant Carter Hart.

Le malaise est profond. Les critiques fusent. Mais McDavid ne recule pas.

L’ombre de Wayne Gretzky plane. En 1988, les Oilers ont échangé « The Great One » à Los Angeles pour trois choix, 15 millions et deux joueurs: Jimmy Carson (un jeune centre vedette à l’époque) et Martin Gélinas (choix de 1ère ronde en 1988).

 Le choc avait brisé Edmonton. Aujourd’hui, l’organisation est à nouveau confrontée au spectre de perdre son joueur générationnel.

Mathias Brunet a déjà détaillé les prix astronomiques qu’il faudrait payer pour acquérir McDavid via transaction : Byfield, Clarke et trois choix de première ronde à Los Angeles; Celebrini, Will Smith et trois choix à San Jose; Leo Carlsson, Cutter Gauthier et trois choix à Anaheim; Wyatt Johnston, Thomas Harley et trois choix à Dallas; Brayden Point, Brandon Hagel et trois choix à Tampa.

Pour Montréal, le prix est encore plus impensable : Ivan Demidov, Cole Caufield, Michael Hage et trois choix de première ronde.

Bref, l’alternative est claire : soit Edmonton cède aux demandes de McDavid, soit l’équipe risque de revivre le traumatisme de 1988.

Mais signer Carter Hart, est-ce seulement possible? Sur le plan sportif, oui. Hart est encore jeune. Il a connu des sommets tôt dans sa carrière. Dans un environnement stable, avec une équipe qui gagne, il pourrait redevenir un gardien élite.

Sur le plan commercial, c’est une bombe. Les protestations, les commanditaires, les médias, les partisans outrés : tout ça pèserait lourd. Mais la ligne est mince. Combien vaut la Coupe Stanley? Combien vaut McDavid? Les dirigeants des Oilers doivent choisir : l’image ou la victoire.

Au milieu de cette tempête, la voix la plus forte reste celle de Me Megan Savard. Son explosion au palais de justice de London résonne encore. Elle a accusé la justice d’avoir sacrifié la carrière de son client. Elle a dénoncé les médias. Elle a réclamé que la LNH ait enfin « le courage de réparer cette injustice ».

Elle est allée plus loin, expliquant que Hart était prêt à participer à un processus de justice réparatrice, à sensibiliser les jeunes athlètes. Mais on lui a préféré un procès spectacle. Pour elle, sa carrière a été détruite gratuitement.

Aujourd’hui, elle exige qu’il soit réhabilité. Pas seulement légalement, mais sportivement.

Les Oilers sont coincés. McDavid veut 17 millions et seulement un contrat à court terme. Il veut Carter Hart. Les dirigeants hésitent, paralysés par la peur du backlash. 

Chaque jour qui passe sans prolongation est une bombe à retardement. Si Edmonton refuse Hart, McDavid pourrait décider de ne pas signer. Et alors, les rumeurs d’échange deviendront réalité. Los Angeles, New York, Toronto, Dallas, San Jose, Anaheim, Montréal… toutes les équipes se préparent déjà.

Mais si Edmonton cède? Si les Oilers signent Hart? Alors l’équipe s’expose à une tempête médiatique sans précédent. Une tempête qui pourrait détruire son image… mais qui pourrait aussi, enfin, offrir à McDavid la Coupe Stanley qu’il désire tant.

Connor McDavid n’est plus le bon soldat silencieux de la LNH. Il est devenu le roi qui exige sa couronne. Il veut l’argent, il veut le pouvoir, et il veut Carter Hart.

Les Oilers, eux, sont pris dans un dilemme mortel : céder aux demandes de leur capitaine et risquer la réputation du club, ou refuser et risquer de le perdre.

Dans les deux cas, le cirque ne fait que commencer. Après cette saga, ni McDavid, ni Hart, ni les Oilers, ni la LNH ne seront jamais les mêmes.