Rebondissement majeur à Montréal: la porte s'ouvre pour un centre vétéran

Rebondissement majeur à Montréal: la porte s'ouvre pour un centre vétéran

Par Nicolas Pérusse le 2025-09-04

Le dossier Carey Price connaissait déjà trois pistes chaudes (Chicago, Pittsburgh, San José).

Voilà que Saint-Louis et Vegas s’invitent à la table, pendant qu’un virage stratégique se dessine à Montréal : si le contrat de Price n’est pas séchangé avant le début de la saison, le Canadien pourrait ajouter un vétéran payé autour de 4,6 M$ dès maintenant pour maximiser l’allègement de la liste des blessés à long terme (LTIR).

Ce n’est pas une invention comptable : c’est un filet de sécurité conçu avec l’aide de PuckPedia, et expliqué par son fondateur Hart Levine, qui répète que le statu quo est le pire dénouement.

Pourquoi 4,6 M$ est la clef?

Aujourd’hui, la masse projetée du CH dépasse le plafond d’environ 5,9 M$. En ajoutant un joueur à 4,6 M$, on arrive à un dépassement d’environ 10,5 M$… soit exactement le cap hit de Carey Price.

Résultat : l’équipe maximise son « LTIR pool » le jour 1 et passe d’un coussin minuscule (plafond porté à 101,4 M$) à son allègement maximal (106 M$).

Si Price reste sur les livres au coup d’envoi, il faut entrer ce 4,6 M$ avant le premier match; sinon le CH vivra à un dollar près pendant des mois.

Bien sûr, échanger Price demeure la meilleure issue : le CH fonctionnerait alors sous plafond (environ 5 M$ d’espace qui grossit au fil des jours), plutôt que sous LTIR (où chaque dollar entrant doit être compensé par un dollar sortant). Mais l’option 4,6 M$ existe et désamorce le pire scénario : ne rien faire.

On pense spontanément aux clubs près du plancher (San José, Chicago, Pittsburgh). Mais, comme l’explique Hart Levine à Nicolas Cloutier de TVA Sports, regardez aussi l’autre extrémité : les clubs près du plafond qui utiliseront déjà la LTIR.

Blues de Saint-Louis : s’ils exploitent la LTIR de Torey Krug, ajouter Price change peu leur réalité quotidienne, mais leur amène un actif en retour.

Golden Knights de Vegas : même logique alors qu'Alex Pietrangelo sera géré sur la LTIR; ils vivent à la limite, tout levier additionnel + un choix de repêchage devient attrayant.

Sharks de San Jose : restent les favoris logiques, mais coincés par la limite de 50 contrats; ils doivent encore régler le cas Michael Misa et pourraient demander au CH d’absorber un ou deux contrats AHL/ECHL pour libérer de la place.

Blackhawks et Penguins : toujours dans le dossier, mais avec leurs propres contraintes (ils veulent absolument se débarrasser du défenseur Connor Murphy via transaction).

Bref, ça grouille : plus d’options, donc plus de levier pour Kent Hughes… qui, malgré tout, ne veut pas payer le plein tarif réclamé par certains clubs pour avaler le contrat de Price. (choix de 2e ronde)

Ce coussin de 4,6 M$ n’est pas qu’une manœuvre comptable : c’est peut-être la porte vers un centre vétéran capable de dépanner en top 6 si Kirby Dach choke, sans hypothéquer l’avenir.

Voici les Profils discutés en observant les salaires et la situation de chaque joueur :

Ryan Strome (Anaheim): 5,0 M$ / 2 ans restants

Le lien évident avec les Ducks. Tout le monde parle de Mason McTavish, mais McTavish veut un vrai rôle de centre top 6 et Anaheim est embouteillé au centre (Carlsson, Strome, Granlund, Poehling). 

Strome n’est pas le plan A, mais il colle au gabarit financier (proche du 4,6 M$), connaît tous les usages d’un centre 2/3, prend des mises au jeu et peut survivre contre les meilleurs.

On parle d'un coût d’acquisition raisonnable si Anaheim s’entête à garder McTavish et cherche plutôt à débloquer sa hiérarchie.

Mikael Backlund (Calgary): 4,5 M$ / UFA en 2026

36 ans, capitaine, toujours utile en responsabilités lourdes. Il a déjà dit vouloir rester à Calgary et les Flames souhaitent le garder, mais son cap hit colle parfaitement au 4,6 M$ à optimiser. Un pur pont crédible en attendant Michael Hage, leadership inclus. Le coût dépendra de la position des Flames à l’automne.

Jean-Gabriel Pageau (Islanders): 5,0 M$

Centre fiable, polyvalent, parfait pour sécuriser un trio et les mises au jeu défensives. C’est exactement le type de « vétéran un peu indésirable » d’un club coincé sous plafond que le CH pourrait récupérer à bon prix si les Islanders cherchent de l’air.

Jared McCann (Seattle): 5,0 M$ / 2 ans

Tireur d’élite, excellent à 5 contre 5, mais cher en actifs. Le Kraken écoute, mais veut au moins un choix de 1ère ronde protégé dans la transaction : si Montréal veut McCann, ce n’est plus un simple « ajustement LTIR », c’est une grosse transaction.

Chandler Stephenson (Seattle): 6,25 M$ / 2031

Excellent joueur, mais hors cadre : la durée et le cap hit ne cadrent pas avec la structure du CH. Dossier écarté.

Dawson Mercer (New Jersey): 4,0 M$ / 2 ans

Pas un « indésirable », au contraire. Les Devils n’ont aucun intérêt à le sacrifier pour aider Montréal à optimiser sa LTIR. Dossier irréaliste.

Si le « plan McTavish » n’aboutit pas (Anaheim exige David Reinbacher et ne bouge « pas d’un iota »), Strome devient la surprise plausible : il libère la voie à McTavish au centre là-bas et offre au CH une option immédiate à coût contenu, tout en cochant la case 4,6–5,0 M$.

Où en sont les pourparlers avec Anaheim?

McTavish veut jouer centre dans le top 6.

Anaheim refuse les offres sans Reinbacher, même avec un 1er tour protégé, Mike Matheson et un jeune ailier (Joshua Roy / Owen Beck) comme cerise sur le sundae.

Tant que les Ducks ne décrochent pas de Reinbacher, le CH garde le cap… et explore le volet Strome comme dérivé plus réaliste si le besoin d’un centre vétéran immédiat se confirme.

C’est la même grille de lecture avec Seattle pour McCann : ouvert mais coûteux; et le CH ne veut pas vider ses meilleurs atouts pour « acheter » une solution à court terme.

Pourquoi Saint-Louis et Vegas sont utiles au CH (même si Price ne va pas chez eux)?

Parce que leur présence élargit le marché. Les Blues et les Golden Knights vivent déjà avec la LTIR; absorber Price (seulement 2 M$ en argent réel) ne bouleverse pas leur quotidien, mais rapporte un actif.

Rien que le fait qu’ils soient dans la discussion empêche San Jose, Chicago et Pittsburgh d’imposer leurs conditions. Plus il y a d’acheteurs potentiels, plus Kent Hughes peut refuser de payer un choix de 2e ronde et tirer vers le 3e (voire un 4e dans le meilleur des mondes).

Scénario A (idéal) : Price est échangé: Plus ou moins 5 M$ d’espace réel sous plafond, qui augmente quotidiennement; portes ouvertes pour un centre (gros coup ou joueur de transition).

Scénario B (contrôlé) : Price reste : on entre un contrat de 4,6 à 5 M$ avant la saison pour maximiser la LTIR; on vit confortablement sous un plafond porté à 106 M$; on garde la main pour bouger plus tard (gel de décembre, fenêtre pré-Fêtes).

Scénario à éviter : rien faire: plafond figé trop bas (LTIR sous-optimisée), marge quasi nulle, chaque rappel devient un casse-tête.

Montréal tient enfin un plan double :

Échanger Price à l’un des cinq clubs désormais en lice (San Jose, Chicago, Pittsburgh + Saint-Louis, Vegas).

Ou conserver Price, mais transformer le plomb en or avec le vétéran à 4,6 qui ferme proprement le calcul LTIR et bouche le trou au centre tant que Dach/Newhook ne s’imposent pas.

Ryan Strome ressort comme la solution raisonnable : prix d’achat abordable, rôle clair, contrat dans la bonne fourchette et effet domino utile à Anaheim. 

Backlund coche le chiffre 4,5 M$ et le leadership, mais Calgary tient à lui. Pageau demeure une option « structurelle » si les Islanders veulent s'en débarrasser.

McCann, lui, reste la cartouche premium… à n’utiliser que si le prix en actifs n’explose pas.

Quoi qu’il advienne du contrat de Carey Price, le 4,6 M$ n’est plus un détail obscur : c’est un revirement où Montréal peut reprendre l’initiative, cesser de subir leur situation malaisate sur le marché des transactions et accélérer la réponse à sa question du centre no 2 sans renier ses intouchables.ç

À suivre...