Rebondissement majeur à Québec: Martin St-Louis sans pitié envers Patrik Laine

Rebondissement majeur à Québec: Martin St-Louis sans pitié envers Patrik Laine

Par David Garel le 2025-10-03

La scène aurait été inimaginable il y a encore quelques semaines.

Patrik Laine, l'un des meilleurs snipers de la LNH, l'attaquant le mieux payé de l’effectif montréalais, se retrouve aujourd’hui relégué sur le quatrième trio à l’entraînement.

Plus encore : ce n’est même pas lui qui sert de remplaçant lorsqu’on ajuste les combinaisons offensives suite à la blessure de Zachary Bolduc.

Les rôles se définissent, les trios se stabilisent… et Laine glisse, lentement mais sûrement, vers une mise à l'écart brutale. Ce matin, à Brossard, l’image était aussi claire qu’impitoyable.

Voici l’alignement complet tel qu’observé à l’entraînement :

Caufield - Suzuki - Slafkovsky

Veleno - Dach - Gallagher

Newhook - Kapanen - Demidov

Laine - Evans - Anderson

Blais - Beck - F. Xhekaj

À la défense :

Matheson - Dobson

Guhle - Hutson

A. Xhekaj - Carrier

Engström - Struble

Il n’y a pas si longtemps, Patrik Laine était pressenti pour jouer aux côtés d’Ivan Demidov et Kirby Dach sur le deuxième trio. On parlait de renaissance, de chimie potentielle, de l’idée d’offrir au Finlandais un environnement offensif optimal.

Mais après un camp d’entraînement où il n’a jamais vraiment convaincu à cinq contre cinq, la patience de Martin St-Louis semble avoir atteint ses limites. Le voilà désormais dans un rôle de soutien, derrière des joueurs comme Veleno, Bolduc ou même Kapanen, qui ont profité de leurs opportunités pour s’imposer.

Ce n’est pas seulement une question de hiérarchie temporaire. Le message ne pourrait être plus claiur : Patrik Laine n’est plus une pièce centrale du plan offensif montréalais.

Il devient une variable, un figurant qu’on tente d’intégrer faute de mieux. Et quand les trios bougent, quand on cherche un remplaçant pour un ailier dans le top-9… ce n’est même pas lui qu’on insère. C’est ça, la vraie gifle.

Depuis le début du camp, Laine est constamment balotté d’un trio à l’autre. Cinquième unité, puis quatrième trio, essais timides avec Demidov, puis repositionnement avec Evans et Anderson…

On aurait pu croire à une rotation classique, à des tests normaux de pré-saison. Mais plus les jours passent, plus une tendance se dessine : Laine n’est plus au cœur des plans.

Ce déclassement progressif ne surprend pas totalement ceux qui suivent le dossier depuis longtemps. À Winnipeg, on le jugeait trop lent sur patins et les vétérans Blake Wheeler et Mark Scheifele l'ont rejeté du vestiaire.

À Columbus, il a sombré dans l’isolement et la frustration, incapable de s’adapter au système de John Tortorella ou de Pascal Vincent.

Montréal devait être son refuge. Mais la réalité du hockey moderne le rattrape : un ailier incapable de contribuer efficacement à cinq contre cinq devient rapidement un boulet.

Dans une LNH où le jeu à égalité numérique repose sur la vitesse, la transition rapide et la polyvalence, Patrik Laine semble bloqué dans une autre époque.

Oui, son lancer demeure unique. Oui, en avantage numérique, il est capable de faire mal. Mais dans le jeu continu, il ralentit le rythme. Il a besoin d’espaces parfaits, de passes parfaites, de contextes parfaits pour être dangereux. Et quand ce n’est pas le cas, il devient invisible.

Les observateurs présents à Québec ou à Brossard le disent tous : il a marqué quelques beaux buts en power play, mais à cinq contre cinq, il est à la traîne.

Il ne récupère pas les rondelles. Il ne gagne pas ses batailles. Il ne soutient pas suffisamment ses coéquipiers. Veleno apporte plus de mobilité. Kapanen, davantage de polyvalence. 

Ce revirement de situation n’est pas qu’une question tactique. C’est aussi une question de vestiaire. Voir Laine être déplacé sur un quatrième trio envoie un message clair à tout le groupe : les privilèges sont terminés. Même le joueur au plus gros contrat n’est pas intouchable. Pour certains, c’est une libération. Pour d’autres, c’est un choc.

On sait que St-Louis a déjà eu des discussions tendues avec Laine durant le camp. On l’a vu aller lui parler longuement alors que le Finlandais s’échauffait seul sur une autre patinoire que le reste de l’équipe.

Ce genre d’images ne trompe pas. Il y a un malaise. Et aujourd’hui, ce malaise prend la forme d’un quatrième trio, à la gauche d’Evans et Anderson, dans une combinaison qui n’a rien de prestigieux.

Ce déclassement pourrait être le prélude à une décision plus radicale. Depuis plusieurs jours, des chroniqueurs comme Jean-Charles Lajoie ou Georges Laraque soulèvent la possibilité que Laine soit tout simplement écarté de la formation régulière au profit de joueurs mieux adaptés au style moderne.

TVA Sports a même ouvertement évoqué la possibilité qu’il regarde des matchs depuis les gradins.

Pour un joueur qui avait annoncé sa « résurrection » en grande pompe l’été dernier, c’est un effondrement spectaculaire.

Laine avait promis qu’il n’avait jamais été dans une aussi bonne forme. Il voulait convaincre Montréal qu’il méritait un nouveau contrat à long terme. Aujourd’hui, il lutte pour une simple place sur un quatrième trio.

Dans un marché comme Montréal, ces glissements n’échappent pas aux fans. Les réseaux sociaux s’enflamment déjà.

On parle d’un joueur « fini », incapable de suivre la cadence. On s’étonne même de voir Laine encore bénéficier d’une place dans l’alignement alors que d’autres joueurs plus affamés cognent à la porte.

Martin St-Louis est maintenant face à une décision lourde. Continuer à l’utiliser par respect pour son statut et son salaire?

Ou trancher dans le vif et assumer publiquement qu’il n’est plus dans les plans? La rétrograder sur le quatrième trio est une étape. Le sortir complètement de la formation serait une commotion.

Mais à ce rythme, la commotion n’est peut-être plus très loin. Parce qu’aujourd’hui, Patrik Laine n’est même plus le remplaçant logique dans un alignement offensif en mouvement. Il est celui qu’on place là où il reste de la place.

Et dans la LNH, quand on commence à être « celui qu’on case », c’est souvent que la fin est proche.