Recruteurs au Centre Bell : Suzuki et Caufield en audition pour les Olympiques au pire moment

Recruteurs au Centre Bell : Suzuki et Caufield en audition pour les Olympiques au pire moment

Par André Soueidan le 2025-12-03

Les projecteurs du Centre Bell n’ont jamais été aussi lourds.

Pas parce que les Jets débarquent en ville, mais parce que, pour la première fois de la saison, Nick Suzuki et Cole Caufield se retrouvent observés par les deux plus grands bureaux du hockey international.

Julien BriseBois et Kyle Dubas, représentants d’Équipe Canada, sont sur place.

Bill Guerin, GM d’Équipe USA, aussi.

L’information a été confirmée par Eric Engels quelques minutes avant la mise au jeu.

Ça change complètement la dynamique du match : ce soir, chaque présence devient une audition olympique.

Nick Suzuki n’a pas volé sa place dans cette conversation.

Huit buts, vingt-deux passes, trente points en vingt-cinq matchs.

Une progression aussi calme qu’inévitable. On dirait presque qu’il s’excuse d’être bon. Suzuki, c’est l’anti-star : pas bruyant, pas arrogant, mais capable d’assumer n’importe quel rôle.

Tu veux un centre défensif? Il le devient.

Tu veux un but sur le jeu de puissance? Il l’assume.

Tu veux un joueur fiable dans les moments qui puent la panique? Il thrive.

Et ce qui frappe, c’est qu’il le fait mieux que plusieurs centres qu’Équipe Canada a déjà écartés… y compris Mark Scheifele, l’autre vedette scrutée ce soir.

Scheifele a beau afficher 13 buts et 32 points, Suzuki joue à toutes les sauces. Et dans un tournoi court, ça vaut de l’or.

Cole Caufield, lui, se retrouve dans une situation totalement différente.

Guerin et son équipe veulent du volume, de la robustesse, du 6’2’’ et 215 livres dans toutes les tranches de leur alignement.

Mais les Jeux olympiques, ce n’est pas le tournoi des 4 Nations.

Tu ne peux pas envoyer Sam Bennett et les frères Tkachuk régler les conflits à coups de gants par terre : l’arbitrage international te rentre dedans à la première incartade.

Aux Olympiques, il faut marquer. Point. Et Caufield marque.

Quatorze buts, quatorze passes, vingt-huit points.

Et une saison au rythme d’un pointeur de 80 points. C’est exactement le genre de joueur qui finit par faire basculer un match sur une demi-seconde d’espace.

Guerin le sait. Et c’est pour ça qu’il est ici.

Ce soir, les comparatifs sont partout. Suzuki contre Scheifele.

Caufield contre Kyle Connor.

Deux micro-duels qui dépassent complètement le cadre du Canadien et des Jets.

Ce n’est plus une question de classement ou de séquence de l’équipe : c’est une question de prestige international.

C’est une question d’être sur la liste… ou pas. Les dirigeants présents ce soir ne viennent pas pour applaudir. Ils viennent pour trancher.

Difficile de ne pas voir le timing étrange derrière toute cette opération.

Le Canadien traverse des moments difficiles : ouvert en deux par l’Avalanche au Colorado, encore bousculé à la maison par les Sénateurs, incapable de gagner une bataille un-contre-un ou de défendre cinq minutes sans paniquer.

La structure défensive est contestée, le système homme-à-homme se fait décortiquer par toute la LNH, et l’équipe ressemble plus à un groupe qui subit qu’à un groupe qui impose quoi que ce soit.

Et c’est justement maintenant que les dirigeants d’Équipe Canada et d’Équipe USA débarquent au Centre Bell pour scruter à la loupe les deux joueurs qui portent l’identité offensive du Tricolore. Mauvais présage? Peut-être.

Ou peut-être que cette pression-là forcera Suzuki et Caufield à montrer qu’ils ne coulent pas avec le système, qu’ils restent des valeurs sûres même quand tout s’effrite autour d’eux.

Reste que c’est un test mental, un vrai : à savoir si ce duo peut briller dans la tempête… ou s’il sera victime du chaos ambiant.

Le Centre Bell n’a jamais été un endroit tendre. Mais ce soir, pour Suzuki et Caufield, il devient carrément une chambre d’examen.

À suivre ...