Dans le monde impitoyable de l'industrie télévisuelle, même les vétérans les plus respectés ne sont pas à l'abri des revers dévastateurs.
C'est ce qu'a dû affronter Réjean Tremblay, célèbre journaliste sportif québécois et scénariste de renom, lorsque TVA a décidé de rejeter sa nouvelle série "Le 7e", un projet sur la vie des dirigeants du Canadien de Montréal. (appelés "Les Victorias" dans la série).
Après des mois de travail acharné et d'investissement personnel dans ce projet, Tremblay était convaincu que sa série trouverait sa place sur les ondes de TVA.
Cependant, le coup de grâce est venu lorsque la chaîne a annoncé qu'elle ne pouvait pas assumer le budget nécessaire pour la production de la série, fermant ainsi brusquement la porte au visage de Tremblay.
Le budget nécessaire était de 8 millions de dollars. TVA a finalement proposé un budget de 6 millions de dollars. Tremblay a pu négocier jusqu'à 7 millions, mais ce n'était pas assez. Il fallait couper trop de personnages.
Tremblay a aussi affirmé que TVA voulait trop le censurer afin qu'il soit "dans la rectitude politique", ce qu'a refusé Tremblay.
Pour un homme qui a passé sa carrière à être un pilier dans le monde du journalisme sportif, ce refus a été un coup dur à encaisser pour Tremblay.
Habituellement habitué à être du côté des décideurs, il a été confronté à la réalité brutale de l'industrie, où les budgets restreints et les contraintes financières peuvent rapidement compromettre même les projets les plus prometteurs.
Il y a lieu de se demander si ce refus de TVA pourrait être influencé par les récentes controverses entourant Tremblay. Son départ tumultueux du Journal de Montréal, suivi de ses accusations contre le Club de hockey Canadien (CH) et TVA Sports concernant la censure présumée d'images de Martin St-Louis, ont semé le doute quant à sa relation avec ces acteurs majeurs de l'industrie médiatique québécoise.
La série "Le 7e" était assurée d'être diffusée selon le communiqué de TVA en août dernier.
"Les scénarios ont été livrés" affirmait Tremblay avec confiance.
«Le 7e, c’est le Centre Bell, là où se prennent toutes les décisions concernant le Groupe CH, le Canadien, etc.»
Le Journal de Montréal en avait parlé en long et en large.
"Dans Le 7e, le propriétaire de l’équipe n’a pas pour nom Geoff Molson comme dans la réalité, mais bien L.P. Morgan. L’auteur de Lance et compte s’intéresse à nouveau à notre sport national qu’il couvre depuis plus de 50 ans à titre de journaliste. Les nouveaux personnages créés par M. Tremblay gravitent au sein de la direction de l’équipe montréalaise évoluant dans la Ligne nationale de hockey." écrivait le journaliste Guillaume Picard.
Quelle que soit la raison derrière le refus de TVA, ce revers souligne les défis et les incertitudes auxquels sont confrontés même les plus éminents journalistes et créateurs dans le domaine de la télévision.
Pour Réjean Tremblay, c'est un rappel brutal que, même après des décennies de succès, personne n'est à l'abri des revers et des obstacles imprévus sur le chemin de la réalisation de ses projets.
Tremblay affirme avoir engagé un avocat pour récupérer les droits de la télésérie qui, pour le moment, appartiennent à TVA Sports.
Comme dirait les Anglophones, il y a du "bad blood" entre Tremblay et TVA. Il était pourtant si proche de Pierre-Karl Péladeau. Les choses changent vite dans le monde de la télévision.