Le hockey n’est pas toujours une affaire de finesse, de passes millimétrées et de beaux buts en avantage numérique.
Parfois, c’est une guerre primitive, une bataille de territoire, une lutte où seuls les plus durs survivent.
Et samedi soir au Centre Vidéotron, c’est exactement ce qui attend le Canadien de Montréal et les Sénateurs d’Ottawa.
Les belles paroles, les promesses de rivalité « amicale », les discours d’après-match polis, tout ça est terminé.
Ce qui s’en vient, c’est une boucherie. Et dans cette boucherie, un nom se détache déjà comme la réponse la plus brutale que le Canadien peut offrir : Vincent Arseneau.
Depuis l’affaire Demidov, tout est devenu personnel. On parle d’un gamin de 19 ans, le futur de la franchise, victime d’un coup salaud de Nick Cousins.
Un geste qui ne visait rien d’autre qu’à briser un poignet et ruiner une carrière avant même qu’elle commence.
Pour ce crime, Cousins a écopé d’une amende de deux mille dollars.
Une insulte. Une claque au visage de l’organisation montréalaise. Une gifle à ses partisans. Et le pire, c’est que les Sénateurs n’ont même pas montré le moindre signe de regret.
Pire encore : ils ont rigolé. Ils ont envoyé un message clair. À leurs yeux, le Canadien est un paillasson. Et samedi, ils comptent bien envoyer leurs chiens de Belleville pour continuer le travail.
Mais cette fois, Montréal n’a pas l’intention de tendre l’autre joue.
Cette fois, c’est la guerre totale. Et quand tu veux faire la guerre dans la LNH, tu n’envoies pas tes artistes, tu n’envoies pas tes promesses, tu n’envoies pas tes espoirs fragiles.
Tu envoies tes bourreaux. Et c’est là que le nom de Vincent Arseneau devient une évidence.
Ce gars-là n’a pas été bâti pour jouer au hockey en dentelles.
Vincent Arseneau n’a rien d’un figurant.
À 33 ans, le colosse de 1,88 m (6 pieds 2 pouces) et 216 livres est un vétéran de la guerre de tranchées dans les mineures.
Formé dans l’école impitoyable de la ECHL et de la AHL, il s’est bâti une réputation de bourreau sans compromis, prêt à distribuer des coups d’épaule qui font trembler les bandes et à jeter les gants sans poser de questions.
Ce n’est pas un joueur de finesse, et il ne le prétend pas : Arseneau, c’est un homme de mission.
Chaque fois qu’il enfile un chandail, c’est pour protéger ses coéquipiers et imposer la loi physique.
Le Canadien n’a pas rappelé un technicien pour ce match : il pourrait dégainer une arme.
Une assurance-vie en patins, rangée pour l’instant à Laval, mais toujours disponible si la guerre éclate.
Vincent Arseneau n’est pas au camp officiel du CH, il roule avec le Rocket, mais son nom flotte déjà dans les couloirs comme une menace en attente.
Parce que si Ottawa croit intimider Montréal avec ses sbires de Belleville, Arseneau est exactement le genre de réponse qui transforme une soirée de provocation en cauchemar.
Un simple coup de fil, un contrat rapide, et l’ouragan de 1m88, 33 ans, débarque au Centre Bell pour remettre les pendules à l’heure.
Ottawa a rappelé huit joueurs de son club-école. Huit. Pas pour jouer au hockey, mais pour servir de chair à canon.
Des gars sans avenir, des goons de Belleville envoyés pour protéger les Stützle, les Tkachuk et les Sanderson.
Ils croient pouvoir jouer la carte de la provocation sans risquer leurs millions. Ils se trompent. Parce que Montréal peut répondre dans la même langue. Parce que Montréal a Vincent Arseneau.
Imaginez la scène : la foule survoltée du Centre Bell, l’adrénaline à son comble, et Arseneau qui saute sur la glace comme un pitbull qu’on détache enfin de sa chaîne.
Les Sénateurs le savent déjà. Ils ont vu les vidéos. Ils savent qu’il est prêt à faire payer chaque coup bas, chaque sourire arrogant, chaque plongeon de Stützle.
Et ce soir-là, il ne sera pas question de savoir qui a la meilleure relance ou qui contrôle la rondelle en zone neutre. Ce soir-là, il sera question de peur.
Car ne nous trompons pas : le Canadien n’a rien à gagner sur le plan hockeyistique d’un dernier match préparatoire. Le camp d’entraînement tire à sa fin, les vraies décisions sont déjà prises.
Mais ce qu’il reste à gagner, c’est le respect.
Et ce respect ne s’obtient pas en laissant les Sénateurs salir la glace de coups bas sans répliquer. Il s’obtient en envoyant un message clair : « Vous touchez à nos jeunes, vous payez le prix. » Et Arseneau, c’est le facteur du chèque.
Kent Hughes et Jeff Gorton doivent comprendre ce que Martin St-Louis ne peut pas dire devant les caméras.
Leur coach a besoin d’aide. On lui a confié un vestiaire jeune, fragile, avec des espoirs qui n’ont pas encore les armes pour répondre à la violence.
Parce qu’en ce moment, tout le monde a peur que l’histoire se répète. Les blessures absurdes, les carrières freinées par un double échec ou une mise en échec dans le dos, ça suffit.
Le Canadien n’a pas les moyens de perdre un autre jeune. Pas après Dach, pas après tant d’autres.
Et Ottawa compte là-dessus. Ils pensent que Montréal va encore reculer, encore se réfugier derrière des communiqués polis. Mais samedi, Montréal doit leur prouver qu’ils ont tort.
Et si ce rôle doit revenir à Arseneau, alors il deviendra la figure centrale de ce duel.
Peu importe qu’il ne marque pas un but. Peu importe qu’il ne joue que huit minutes. Ces huit minutes-là peuvent changer la dynamique d’une saison entière.
Parce que chaque coup de poing qu’il lancera sera un rappel que Montréal ne se laisse pas intimider. Chaque mise en échec sera un avertissement pour la saison régulière.
Et chaque seconde passée sur la glace sera un cauchemar pour les Sens.
Le hockey moderne aime se croire au-dessus de ça. Les experts de salon, les analystes de RDS et TVA Sports, vont crier à l’anachronisme.
Ils vont répéter que « la violence n’a plus sa place », que « l’ère des goons est révolue ».
Des balivernes. Parce que quand tu frappes ton prodige de 18 ans sans raison, tu réactives les codes les plus vieux du sport.
Tu déclenches une guerre où seuls les plus durs imposent leur loi. Et Montréal n’a pas le choix d’entrer dans cette guerre.
Vincent Arseneau, c’est le symbole de cette riposte. Un rappel que le Canadien n’est pas seulement une équipe de promesses et de stats avancées.
C’est une équipe qui doit encore se faire respecter dans la jungle de la LNH. Et samedi, ce respect ne viendra pas d’une belle passe de Suzuki ou d’un tir parfait de Caufield.
Il viendra du bruit sourd d’un casque qui cogne sur la glace après une bagarre. Il viendra du regard noir d’un bourreau qui fait comprendre qu’il ne laissera plus personne toucher à ses jeunes.
Alors oui, le retour d’Arseneau est attendu comme un événement. Pas par ceux qui croient encore aux contes de fées, mais par ceux qui savent que la LNH reste un sport de gladiateurs.
Et quand le rideau tombera sur ce dernier match préparatoire, on ne retiendra pas le score. On retiendra que Montréal a répliqué.
Que Montréal a retrouvé son orgueil. Et que Vincent Arseneau, à 33 ans, aura incarné ce que trop de partisans demandaient depuis trop longtemps : un vrai règlement de comptes.
Parce que dans cette guerre symbolique contre Ottawa, il n’y a pas d’autre option. Le Canadien doit envoyer son bourreau.
Et Arseneau, lui, n’attend que ça.
AMEN