Geoff Molson, une figure incontournable de l'industrie du divertissement au Québec, est souvent au cœur des discussions, et pas toujours pour les raisons les plus flatteuses.
Son nom est toujours associé à une controverse concernant les pratiques de revente de billets par le géant de la billetterie, Ticketmaster. Alors que l'entreprise engrange des profits colossaux grâce à des frais de service exorbitants, certains se demandent si cette pratique est éthique, même si elle est légale.
Dans un reportage diffusé à l'émission J.E sur TVA, il a été révélé que Ticketmaster avait empoché la somme faramineuse de 350 $ en frais de service en à peine 48 heures, grâce à la revente d'une paire de billets pour un concert mettant en vedette Enrique Iglesias, Pitbull et Ricky Martin au Centre Bell.
"La paire la plus chère a coûté 512,90$. Moins de 48 heures plus tard, les billets ont été revendus pour la faramineuse somme de 860$. Ticketmaster a ainsi conservé pas moins de 342$ de frais de service sur la même paire de billets." (crédit: Journal de Montréal)
Cette transaction a soulevé des questions sur le caractère moral de telles pratiques, surtout lorsque les frais de service dépassent de loin la valeur initiale des billets.
Le professeur en marketing de la musique à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), Alexis Perron-Brault, a vivement critiqué cette situation, soulignant le manque de concurrence dans l'industrie de la billetterie.
Selon lui, les frais de service exorbitants ne correspondent pas à la valeur réelle du service fourni. De plus, Ticketmaster, en tant que quasi-monopole dans le domaine de la billetterie, semble profiter de sa position dominante pour imposer ces frais injustifiés.
Le reportage a également révélé le processus détaillé par lequel Ticketmaster engrange ses bénéfices, notamment en retenant des frais à chaque étape de la transaction, de l'achat initial des billets à leur revente ultérieure.
Ces frais, qui peuvent atteindre des centaines de dollars, ne sont pas nécessairement reversés aux artistes, aux promoteurs ou aux salles de spectacle, ce qui soulève des inquiétudes quant à l'équité dans l'industrie du divertissement.
"Pour quatre paires de billets achetés pour 1764$ par notre Bureau d’enquête, Ticketmaster a conservé 1152$ en frais de service d’achat et de revente."
"Le promoteur evenko et Ticketmaster ont refusé de dévoiler le pourcentage de frais qu’ils touchent sur les billets, évoquant la confidentialité des ententes contractuelles."
Bien que Ticketmaster et le promoteur evenko, dont Geoff Molson est propriétaire, aient refusé de divulguer les détails des ententes contractuelles, il est clair que la majorité des profits de la revente de billets restent entre les mains de l'entreprise, alimentant ainsi les critiques sur son comportement monopolistique.
Cette controverse met en lumière les défis auxquels sont confrontés les consommateurs et les artistes dans un marché dominé par un géant de la billetterie.
Alors que les profits de Ticketmaster et d'Evenko continuent de croître, il est impératif d'examiner de plus près les pratiques de l'industrie pour assurer une plus grande transparence et une meilleure équité pour tous les acteurs impliqués.
Geoff Molson peut changer les choses s'il veut. À lui de faire passer ses valeurs et ses principes avant l'argent. À lui de nous prouver que la voie à suivre n'est pas toujours celle des billets verts.