Revenu Québec : L’exil doré de Marchessault vire au cauchemar

Revenu Québec : L’exil doré de Marchessault vire au cauchemar

Par André Soueidan le 2025-06-01

Jonathan Marchessault pensait fuir la pression. Il pensait fuir les médias, les partisans, la neige, le bruit, le stress. Il a surtout fui Revenu Québec.

Quand t’acceptes un contrat de 5 ans, 27,5 millions avec les Predators, t’as pas besoin d’être actuaire pour comprendre ce que tu cherches.

Le Tennessee, c’est pas une ville de hockey. C’est pas un marché fébrile. Mais c’est une chose : un paradis fiscal.

Et ça, Marchessault le savait.

Depuis 2021, le Tennessee n’impose plus les revenus personnels. Zéro. Nada.

Pas une cenne pour le gouvernement. Et ça, c’est payant.

Ce n’est pas un hasard si Steven Stamkos a lui aussi signé à Nashville à l’été 2024.

Lui aussi a flairé la bonne affaire : aucune taxe personnelle, un contrat signé les doigts dans le nez, et tout le chèque qui tombe direct dans le compte.

Ryan O’Reilly avait déjà ouvert le bal avant eux. Ce n’est pas un secret dans la LNH — quand t’es rendu à la fin de ta carrière, tu choisis entre la gloire ou le brut net.

Et Marchessault, comme Stamkos, a choisi le brut.

Surtout quand tu veux rentabiliser chaque cent de la fin de ta carrière. 

Le CH lui avait offert trois ans. Trois ans à Montréal, avec les impôts, les micros, les fans, les températures de janvier, les enfants qui se font « achaler ».

Il a dit non. Il a dit non à sa province. Il a dit non à son peuple. Il a dit non à la seule chance qu’il avait d’être une icône chez lui.

Mais l’argent, ça chauffe pas longtemps le cœur quand ton monde est en feu.

Aujourd’hui, Nashville est un bordel. L’équipe stagne. Le coach le regarde croche. Le vestiaire est divisé. Et Marchessault, lui, est seul avec ses millions.

Il pensait que cinq ans de stabilité allaient bercer sa famille. Il a eu cinq ans de vide. Une première année cauchemardesque. Et un deuil personnel écrasant.

Sa mère est décédée. Mentalement, il a avoué « ça a été très difficile ».

Pas de support. Pas de système. Juste une méchante claque.

Pendant ce temps, il regarde Demidov exciter les foules. Slafkovsky progresser. Suzuki mûrir. Et le Centre Bell redevenir un volcan de passion.

Et lui? Il est au Tennessee. Dans une ville de country. Avec un chandail jaune. Sans projecteurs. Sans frissons. Sans lendemain.

Alors il fait passer le message. Doucement. Discrètement. Par l’intermédiaire de quelques journalistes bien placés : il serait « ouvert à un retour à Montréal ».

Ah oui? Maintenant que tout va mal? Maintenant que t’es pris avec un contrat que Nashville veut déjà déplacer?

Maintenant que t’as goûté à l’ennui fiscal?

Marchessault, c’est pas juste un joueur. C’est un choix. Un symbole. Un exemple. Le gars qui a dit non à sa ville. Non à son peuple.

Et maintenant, il tend la main? Après avoir craché sur la pression, sur les médias, sur les partisans, sur les hivers, sur l’école de ses enfants?

Faut pas nous prendre pour des poignées de porte.

Les gars de La Poche Bleue peuvent bien fantasmer sur un trio Demidov-Dach-Marchessault. C’est beau sur papier. Mais l’âme, ça s’achète pas.

Et Marchessault, malgré son Conn Smythe, malgré ses 56 points cette saison, malgré son expérience, il a un trou dans son CV : il a tourné le dos à Montréal.

Il a choisi le cash. Comme Stamkos. Comme plein d’autres. Mais au moins, les autres ne viennent pas pleurnicher un an plus tard.

On ne revient pas à genoux là où on a claqué la porte avec arrogance. Et surtout pas quand le club que t’as rejeté a trouvé sa propre voie.

Parce que le CH, aujourd’hui, ce n’est plus un club à bâtir autour de Marchessault. C’est une jeune garde qui n’a pas besoin d’un ancien repenti.

Est-ce qu’une transaction est possible? Oui. Si Nashville garde du salaire. Si le CH pense qu’il peut aider. Si Gorton et Hughes ont la mémoire courte.

Mais le peuple, lui, n’oublie pas. Il voit clair. Il sait pourquoi t’as choisi Nashville. Il sait que c’était pas la paix. C’était le compte en banque.

Et aujourd’hui, tu veux revenir? Parce que les soirs sont froids sans passion?

Parce que le silence de Nashville fait plus mal que les critiques de Montréal?

Revenu Québec n’était pas ton ennemi. C’était ton alibi.

La vraie raison, c’est que t’avais peur. Peur d’être jugé. Peur de pas livrer. Peur de décevoir. Et aujourd’hui, cette même peur est devenue un vide.

Jonathan Marchessault n’est pas juste en exil. Il est en errance.

Il voulait la tranquillité. Il a trouvé l’oubli. Il voulait la stabilité. Il a déclenché le chaos. Il voulait échapper aux impôts. Il a perdu l’identité.

Et maintenant, il cogne à la porte. Pas pour être une star. Juste pour revenir chez eux.

Mais parfois, quand tu fermes une porte, c’est à clé. Et y’a personne pour la rouvrir.

Parce qu’à Montréal, on ne badine pas avec le cœur. Ni avec le CH. Ni avec Revenu Québec.

Marchessault voulait échapper à la machine. Il a juste oublié que la mémoire d’un peuple est plus lourde qu’un T4.

Et si jamais Jonathan Marchessault osait revenir à Montréal? S’il forçait une transaction, ou s’il demandait à rentrer par la porte d’en arrière? Qu’est-ce que ça lui coûterait… pour vrai?

Faisons les maths. Depuis janvier 2021, l’État du Tennessee ne prélève aucun impôt sur le revenu personnel. Zéro. Nada.

Pas une cenne pour l’État. Les joueurs comme Marchessault, Stamkos et O’Reilly peuvent donc empocher 100 % de leur salaire brut au niveau étatique.

Ils paient uniquement l’impôt fédéral américain, plafonné à 37 % pour les hauts revenus comme les leurs.

C’est là toute la différence. À Montréal, un joueur gagne son salaire… pour ensuite en remettre plus de 53 % en impôts combinés (33 % au fédéral + 25,75 % au provincial).

Donc si Marchessault quittait Nashville pour la métropole québécoise, il verrait la moitié de ses revenus nets fondre comme neige au soleil.

Une perte sèche qui pourrait grimper à plus de 8 millions $ sur la durée de son contrat. Pas étonnant qu’il ait choisi la fiscalité clémente du Tennessee plutôt que les griffes affamées de Revenu Québec.

Jonathan Marchessault pensait fuir le bruit, la pression… et surtout, Revenu Québec.

Mais un an plus tard, le vent tourne, et c’est le destin qui le rattrape. Le confort fiscal du Tennessee s’est transformé en désert hockey.

Le Québécois, lui, se retrouve piégé dans un contrat doré mais isolé, loin de sa terre, loin des siens, loin du feu sacré du Centre Bell.

Il a voulu choisir la paix. Il a obtenu le vide. Et aujourd’hui, c’est Montréal qui tient les cartes… et Marchessault qui frappe à la porte. Mais ici, on n’oublie pas.

À suivre ...