C’est un secret de Polichinelle dans la LNH : le 1er juillet 2025 sera une date explosive pour les Canucks de Vancouver.
Ce jour-là, la clause de non-mouvement du contrat d’Elias Pettersson entre officiellement en vigueur. Et ce que ça signifie, c’est que Vancouver a moins d’un mois pour l’échanger, faute de quoi il aura un contrôle absolu sur son avenir. Le problème? Son avenir ne s’écrit clairement plus en Colombie-Britannique.
Depuis la fin de la saison, les tensions sont insoutenables. Rick Tocchet l’a détruit publiquement avant de partir pour Philadelphie, affirmant qu’il “ne bouge pas ses pieds”, qu’il “hésite trop” et qu’il “n’exploite pas son tir”. Une critique assassine pour un joueur payé 11,6 millions de dollars par année pour encore sept saisons.
Pettersson, visiblement excédé, a répliqué d’un ton glacial :
« C’est plus agaçant de devoir gérer les médias. »
Les ponts sont brûlés. L’inévitable est lancé.
Vancouver est en crise totale.
Le chaos ne s’arrête pas à Pettersson. Brock Boeser a perdu patience en conférence de presse. Quinn Hughes veut rejoindre ses frères au New Jersey. JT Miller est déjà parti.
Et Jim Rutherford, le président, a commis l’impensable en divulguant une conversation privée de Quinn Hughes, déclenchant une tempête encore plus violente.
L’ambiance est irrespirable. Le vestiaire est fracturé, le leadership éteint, et les partisans sont en furie.
Parmi les équipes intéressées par Pettersson, les Sabres de Buffalo sont les plus agressifs. Mais ils se butent à une demande colossale : Tage Thompson. Le centre américain de 6 pieds 6 a été un héros au Championnat du monde, et Buffalo refuse de le sacrifier.
À la place, ils proposent Josh Norris et d'autres éléments (Bowen Byram?), des joueurs talentueux mais au profil moins explosifs et fragiles. Vancouver, de son côté, fait monter les enchères, sachant qu’après le 1er juillet, leur pouvoir de négociation s’évaporera.
Buffalo reste patient. Car ils savent que le contrat de Pettersson est devenu un boulet. Ils jouent la montre, pendant que Vancouver implose.
Et Montréal?
Voilà où tout devient intéressant pour les fans du CH.
Sur papier, Montréal aurait une opportunité en or : le contrat de Carey Price, toujours sur la liste des blessés à long terme (LTIR). En LNH, lorsqu’un joueur est sur la LTIR, une équipe peut dépasser le plafond salarial de son équivalent. Price gagne 10,5 millions par saison. Donc Montréal pourrait absorber les 11,6 millions de Pettersson sans renvoyer de gros salaire à Vancouver.
C’est la grande ironie. Le CH a la flexibilité salariale… mais pas les actifs.
Vancouver refuse toute transaction qui ne comprend pas un centre établi. Or, Nick Suzuki est intouchable, et Kirby Dach a perdu toute valeur. Sa saison manquée a été catastrophique pour sa réputation. Logan Mailloux est en pente descendante. Joshua Roy et Owen Beck ne suffisent pas.
Même un package avec Kirby Dach, Logan Mailloux, Michael Hage, Joshua Roy et deux choix de première ronde serait accueilli par un « non merci » sec à Vancouver.
Ce que les Canucks veulent, ce que Rick Tocchet exige, c’est un centre de premier plan pour construire une nouvelle identité. Pas une collection d’espoirs.
Le départ de Boeser vers le marché des joueurs autonomes, les rumeurs sur Hughes, le fiasco Pettersson… Vancouver n’a plus le choix : la reconstruction est inévitable.
Mais Jim Rutherford s’accroche encore à l’idée qu’il peut maximiser la valeur de ses joueurs. Ce qui ouvre peut-être une mince fenêtre pour Kent Hughes. Une seule condition : les convaincre que c’est maintenant ou jamais.
Et à ce moment-là, peut-être que le duo Michael Hage et Logan Mailloux avec deux choix de première ronde pourrait susciter l’intérêt.
Mais ce sont des « peut-être ». Des projections. Rien de concret.
Le 1er juillet, Elias Pettersson deviendra maître de son destin. Il pourra bloquer tout échange. Et Vancouver devra vivre avec un joueur malheureux, surpayé, qui ne performe pas et qui ne veut plus être là.
Buffalo joue la montre. Columbus cogne à la porte, mais sans offre convaincante. Montréal regarde passer le train, sans arme pour entrer dans la danse, malgré sa flexibilité LTIR.
Et Vancouver? Ils vivent leur pire cauchemar en temps réel. Le club est piégé entre une génération ratée, un vestiaire divisé et un marché en feu. La seule question, désormais :
Elias Pettersson sera-t-il encore un Canuck le 2 juillet?
Dans ce chaos total qui règne à Vancouver, le Canadien de Montréal n’a qu’une seule carte à jouer : convaincre les Canucks qu’une reconstruction est non seulement inévitable, mais essentielle.
Avec Brock Boeser prêt à quitter via le marché des joueurs autonomes, Quinn Hughes qui rêve de rejoindre ses frères au New Jersey, et Elias Pettersson au bord de la rupture avec l’organisation, il n’y a plus de fondation solide sur laquelle bâtir une équipe aspirante.
Kent Hughes doit frapper fort. Il doit parler au cœur du président Jim Rutherford et du DG Patrik Allvin, leur faire comprendre que retarder l’inévitable ne ferait qu’empirer les choses. S’accrocher à un noyau dysfonctionnel ne servira qu’à dilapider les dernières miettes de valeur sur le marché.
C’est là que le CH peut entrer dans la danse avec une offre stratégique et audacieuse : Michael Hage, les choix 16 et 17 du repêchage 2025, Logan Mailloux, et d’autres éléments comme Kirby Dach ou Joshua Roy. Ce genre de proposition offrirait aux Canucks une relance rapide, un espoir au centre, deux choix de premier tour de suite (un luxe), un jeune défenseur droitier "NHL-ready", et une promesse d’avenir à court terme.
C’est peut-être le seul scénario qui permettrait à Vancouver de sortir de cette impasse la tête haute, et au Canadien de Montréal d’obtenir enfin un véritable premier centre de calibre élite pour accompagner Nick Suzuki et Ivan Demidov dans cette future dynastie en construction.
Mais il faut d’abord que les Canucks acceptent de tourner la page.