C’est un tremblement de terre silencieux, mais potentiellement ravageur, qui secoue les fondations des Penguins de Pittsburgh.
Et en plein coeur de la tempête, on retrouve le visage d’un dieu vivant dans la ville de l’acier : Mario Lemieux, l’homme aux miracles éternels, veut reprendre le contrôle du navire qu’il a jadis sauvé de la faillite… pour une deuxième fois.
Selon ce que rapporte USA Today, Lemieux, appuyé de son ancien partenaire Ron Burkle, tente actuellement de racheter les Penguins des mains du Fenway Sports Group (FSG), qui avait acquis la majorité des parts en 2021 pour 900 millions de dollars. Mais depuis ce rachat, tout s’est effondré à Pittsburgh.
Trois saisons sans séries. Trois saisons de recul au classement. Une chute libre des assistances au PPG Paints Arena.
Un effondrement alarmant de l’intérêt local. Et surtout : une gestion douteuse, opaque, voire arrogante de l’équipe par un groupe propriétaire plus préoccupé par ses autres jouets (Liverpool FC, Boston Red Sox) que par la santé du hockey à Pittsburgh.
La goutte de trop, c’est probablement cette signature aberrante : Kyle Dubas, grand patron autoproclamé du hockey à Pittsburgh, s’est vu offrir un contrat de 40 millions sur 7 ans, selon ce qui circule dans les coulisses.
Un montant démesuré pour un dirigeant dont la feuille de route depuis Toronto jusqu’à Pittsburgh ne comporte que des échecs répétés en séries.
Et le pire? Mario Lemieux n’aurait jamais approuvé un tel contrat. Il ne l’a pas dit publiquement, mais ceux qui le connaissent intimement le confirment : Lemieux bouille depuis des mois.
Il regarde Dubas déconstruire pièce par pièce l’héritage qu’il a mis des décennies à bâtir. Et là, il a décidé que ça suffit.
Car au cœur de ce bras de fer, il y a un nom qui fait vibrer toutes les fibres de Mario Lemieux : Sidney Crosby.
Lemieux ne veut rien savoir de le voir quitter Pittsburgh. Rien. Zéro. Il l’a accueilli à bras ouverts en 2005, il l’a logé chez lui, il l’a mentoré comme un fils, il a joué avec lui, il a gagné trois Coupes avec lui en tant que propriétaire.
Et là, il voit son héritier spirituel en voie d’être échangé à Montréal, au Colorado ou à Los Angeles, les trois équipes sur la liste de Crosby s'il décide de lever sa clause de non-mouvement.
C’est trop. Lemieux refuse que son capitaine finisse ses jours ailleurs. Et encore moins dans une transaction concoctée par Kyle Dubas, celui qui semble vouloir rebâtir l’équipe sans cœur ni mémoire, en sacrifiant le seul homme qui a donné un sens au mot “Penguins” pendant deux décennies.
Lemieux est dans une colère noire quand il contemple l'incompétence du Fenway Sports Group.
FSG, qui s’était vanté en 2021 d’apporter à Pittsburgh “des standards d’excellence intersportifs”, n’a fait que précipiter la descente. Depuis leur arrivée :
Le club n’a gagné aucune série éliminatoire.
L’intérêt local a chuté drastiquement, tant dans les gradins qu’à la télévision.
L’image de l’équipe est devenue froide, corporative, sans âme.
Le contraste avec l’ère Lemieux-Burkle est saisissant. À l’époque, les Penguins avaient une identité. Une flamme. Un fil conducteur.
Et malgré les contraintes budgétaires, ils ont gagné trois Coupes Stanley. Aujourd’hui? Ils sont un fiasco mal géré dans un portefeuille diversifié de milliardaires déconnectés.
Le plus troublant dans cette histoire, c’est que Lemieux est encore actionnaire minoritaire du club. Il voit tout. Il sait tout.
Et il ne supporte plus d’être un témoin impuissant de cette agonie lente orchestrée par des financiers qui ne comprennent rien au hockey, rien à Pittsburgh, rien à Crosby.
Alors il prépare sa contre-offensive.
Et cette contre-offensive, c’est une tentative très sérieuse de racheter les Penguins, malgré le fait que FSG affirme ne vouloir vendre qu’à des partenaires “passifs”. Lemieux, lui, ne veut pas être passif. Il veut agir. Sauver. Rebâtir. Ramener la passion.
Si Lemieux et Burkle réussissent leur coup, et selon plusieurs sources proches du dossier, ils ont les appuis politiques, populaires et médiatiques pour le faire, cela pourrait :
Mettre un terme définitif aux rumeurs d’un échange de Sidney Crosby.
Ouvrir la voie à un congédiement rapide de Kyle Dubas.
Redonner à l’équipe son âme, sa cohérence, sa culture.
Et surtout, ralentir ou inverser l’effritement alarmant de la base partisane des Penguins.
Le Canadien de Montréal, selon plusieurs insiders de la LNH, s’apprêtait à faire une offre sérieuse pour Crosby après les Jeux olympiques de 2026.
Mais voilà que cette porte se referme brutalement. Car si Lemieux reprend le club, l’idée même de voir Crosby partir devient mission impossible.
Et ça change absolument tout. Car le CH misait sur cette ouverture pour injecter une légende vivante au sein de son projet de relance. Pour encadrer les jeunes. Pour gagner tout de suite.
Mais ce projet, il repose sur un homme : Kyle Dubas. Et si ce dernier est éjecté par Lemieux… tout s’écroule.
Il ne faut pas oublier non plus le contexte plus large : l’expansion prochaine de la LNH. Des clubs à Houston et Atlanta pourraient bientôt voir le jour. Et chaque équipe actuelle empocherait 125 millions de dollars.
Cela pourrait donner un levier financier à Mario Lemieux dans ses négociations pour racheter l’équipe en promettant à FSG de les inclure dans l’expansion pour qu’ils puissent maximiser leurs profits sans gérer le chaos.
Bref, tout est aligné. La colère gronde à Pittsburgh. L’opinion publique est derrière Lemieux. Bettman lui-même aurait plus confiance en lui qu’en FSG. Et les joueurs… n’en peuvent plus de l’ère Dubas.
Mario Lemieux est sur le point de faire ce qu’aucun autre immortel n’a jamais réussi : sauver deux fois la même franchise.
La première fois, il l’a fait avec un chandail sur le dos. La deuxième, ce sera avec un contrat d’achat.
Et s’il réussit, non seulement il bloquera l’échange de Sidney Crosby à Montréal, mais il remettra les Penguins sur la carte… avec cœur, avec respect, et avec la grandeur d’âme qui a toujours été sa marque de commerce.
Parce que Mario Lemieux n’est pas qu’un ancien joueur. Il est Pittsburgh. Et Pittsburgh, sans Crosby, sans passion, sans Lemieux… ce n’est plus rien.