Cayden Primeau a peut-être gagné une bataille sur la glace, mais dans les coulisses, c’est Kent Hughes qui est au bord du chaos.
Le directeur général du Canadien de Montréal se réveille brutalement face à un scénario qu’il avait tout fait pour éviter : perdre Primeau pour absolument rien.
Pendant deux saisons, Hughes a jonglé avec un ménage à trois insensé, gardant Primeau à Montréal aux côtés de Samuel Montembeault et Jake Allen, uniquement par peur de le voir filer au ballottage.
Il a accepté de brûler des matchs, de freiner la progression de tous ses gardiens, tout ça pour ne pas perdre son prospect gratuitement. Il l’a répété souvent : "Je ne suis pas prêt à perdre Cayden Primeau pour rien."
Mais voilà que la pire tuile tombe sur sa tête. Le journaliste de TVA Sports, Nicolas Cloutier, nous a appris que pour conserver ses droits, le CH devra soumettre une offre qualificative d’au moins 1,07 million de dollars à Primeau.
Et attention : le gardien a aussi droit à l’arbitrage salarial. Si le dossier se rend jusque-là, Primeau pourrait décrocher un contrat encore plus élevé en invoquant ses performances en séries avec le Rocket.
Et là, un homme se frotte les mains : Daniel Brière.
Le directeur général des Flyers de Philadelphie est un grand admirateur de Primeau. Il l’a vu grandir, connaît très bien son père, Keith Primeau, ancienne légende des Flyers.
Ce serait une histoire parfaite : ramener le fiston à la maison, dans l’organisation qui l’a vu naître. Mais surtout, ce serait un coup de génie administratif.
Kent Hughes est maintenant confronté à un casse-tête majeur, sachant que s’il veut garder les droits de Cayden Primeau, il devra lui soumettre une offre qualificative d’au moins 1,07 million de dollars.
C’est un montant important pour un gardien que l’organisation ne considère même plus comme l’un de ses deux piliers d’avenir.
Jacob Fowler est vu comme le futur numéro un du Canadien, et Jakub Dobeš est déjà en bonne position pour devenir son auxiliaire à moyen terme. Autrement dit, il n’y a plus de place pour Primeau dans le plan à long terme du CH.
Et ce n’est pas tout : Hughes doit aussi signer Jakub Dobeš, Jayden Struble et Emil Heineman. Chaque dollar compte, surtout avec le contrat fantôme de Carey Price qui continue de hanter la masse salariale.
Consacrer plus d’un million à un gardien qu’on ne prévoit pas garder serait de la folie budgétaire. Il est donc hautement improbable que Primeau reçoive une offre qualificative du Canadien.
C’est exactement là que Daniel Brière entre en scène.
Si Primeau n’est pas qualifié, il deviendra joueur autonome sans compensation. Autrement dit, Brière pourra l’obtenir gratuitement le 1er juillet.
Et connaissant le DG des Flyers, il n’aura même pas besoin de se casser la tête avec une offre hostile. Il sait que Kent Hughes n’a aucun intérêt à payer Primeau 1,07 M$ pour ensuite le perdre au ballottage ou le laisser traîner à Laval.
Mais même si Hughes décidait de qualifier Primeau, les options restent minces. Une offre hostile bien structurée — par exemple entre 1,54 M$ et 2,34 M$ par année — ne coûterait aux Flyers qu’un choix de troisième ronde.
Et si l’offre est un dollar en dessous de 1,54 M$, alors c’est zéro compensation. Nada. Rien. Une véritable épine dans le pied pour Hughes.
Daniel Brière, lui, sait que Primeau veut partir, qu’il a repris confiance, qu’il est mature, et qu’il croit avoir sa place dans la LNH. À Philadelphie, avec un poste ouvert, un contrat garanti et la foi du DG, le terrain est fertile.
Pour Kent Hughes, c’est la pire issue possible : perdre un gardien en pleine ascension, sans rien en retour.
Et si Hughes égale, il ne pourra pas l’échanger. Le règlement est clair : une fois une offre hostile égalée, l’équipe doit garder le joueur pendant un an avant de pouvoir l’échanger.
Hughes serait piégé. Coincé avec un contrat d’un million pour un troisième gardien, sans réel avenir dans l’organisation.
Et ce n’est pas tout. Plusieurs autres équipes surveillent le dossier. Pittsburgh n’a pas confiance en Jarry et Nedeljkovic. Chicago est en quête de profondeur devant le filet. Detroit, sous Steve Yzerman, cherche un jeune à développer.
Même les Islanders de New York, où Mathieu Darche a maintenant ses quartiers, pourraient envisager une acquisition afin de seconder Ilya Sorokin. Semyon Varlamov est souvent blessé, et Marcus Högberg a connu un véritable cauchemar dans la LNH.
Mais tout le monde sait que les Flyers ont une longueur d’avance. Et si Briere veut vraiment Primeau, il peut le prendre. Sans rien donner.
Le timing est cruel pour Hughes. Primeau est à son sommet de valeur. Il vient de voler un match à Rochester avec un jeu blanc. Pascal Vincent l’a encensé : « J’avais l’impression qu’il mesurait 6’11 et pesait 450 livres tellement il était solide dans son filet. »
Le coach a raconté que même quand le Rocket perdait, Primeau venait au banc « avec l’espoir de gagner ». Une maturité, une confiance, une énergie qui frappent fort.
Et à 25 ans, Primeau semble enfin avoir trouvé ses repères. Le CH l’a trop souvent brûlé, mal géré, oublié. Maintenant, il veut jouer. Il veut être numéro un. Et il sait que ce ne sera pas à Montréal. Pas avec Dobes. Pas avec Fowler.
C’est peut-être la fin d’une histoire. Et pour Kent Hughes, c’est un vrai cauchemar. Il pourrait perdre un gardien en pleine éclosion pour absolument rien. Après avoir sacrifié deux saisons à gérer un ménage à trois. Tout ça pour ça?
Et si Primeau part gratuitement, le message est clair : Kent Hughes s’est fait battre à son propre jeu.
Daniel Briere, lui, n’aurait qu’à lever la main. Et sourire.