Mais que se passe-t-il avec Jean-Charles Lajoie? Les dirigeants de TVA Sports sont inquiets.
Il y a des jours où l'animateur incarne le franc-tireur, celui qui n’hésite pas à jeter le duo Jeff Gorton-Kent Hughes sous l’autobus.
Hier encore, il dénonçait la reconstruction du Canadien comme un mirage, une supercherie marketing vendue par des « spin doctors ».
Mais voilà qu’aujourd’hui, le chroniqueur de JiC chante les louanges de l’équipe avec une poésie aussi flamboyante qu’inattendue.
Que se passe-t-il à TVA Sports? Lajoie est-il pris dans un tourbillon de contradictions, ou est-ce simplement le fait qu'il soit en panique après que Georges Laraque l'ait remis à sa place avec tellement de classe, comme dans l'entrevue explosive diffusée hier? (voici l'extrait)
Il y a 24 heures à peine, Jean-Charles Lajoie tirait à boulets rouges sur la direction du Canadien. Dans une tirade cinglante, il remettait en question les vertus de la reconstruction, citant les exemples des Oilers d’Edmonton, des Sabres de Buffalo et des Red Wings de Detroit pour souligner l’absence de garanties associées à cette stratégie.
« La reconstruction est une loterie, et pour chaque Pittsburgh ou Chicago, il y a dix Edmonton ou Buffalo », affirmait-il avec aplomb.
Lajoie ne s’est pas arrêté là. Il a accusé Gorton et Hughes de vendre des illusions à Geoff Molson et aux partisans, comparant leur démarche à une croyance naïve au père Noël.
Sa critique était sans pitié.
Jean-Charles Lajoie, l’une des voix les plus polarisantes du journalisme sportif québécois, avait pourtant temporairement rangé son fouet critique contre le Canadien de Montréal.
Sur ordre direct de son patron, Louis-Philippe Neveu, Lajoie avait accepté, à contrecœur, de ménager le duo Hughes-Gorton, emblèmes de la reconstruction du Tricolore.
Mais comme le scorpion qui ne peut renier sa nature, Lajoie est rapidement revenu à la charge, remettant en question la pertinence même de cette stratégie et dénonçant la direction du CH avec une colère retrouvée.
Il y a quelques jours à peine, Louis-Philippe Neveu, soucieux de maintenir une relation cordiale entre TVA Sports et l’organisation du Canadien, avait discrètement demandé à Lajoie de modérer ses critiques.
Cette demande n’était pas innocente. Avec la perspective de renégociations des droits de diffusion en 2026, Québecor ne peut se permettre de se mettre à dos l’organisation la plus influente de la province.
Lajoie, conscient de l’importance de préserver son poste malgré des cotes d’écoute décevantes, a obéi...temporairement...
"Je vais leur donner une chance," avait-il concédé à l’antenne, non sans une pointe d’ironie. Mais ce calme apparent n’a duré que quelques jours.
La patience de Lajoie a rapidement cédé la place à sa critique cinglante. Dans une tirade qui n’a épargné personne, il a dénoncé la stratégie de reconstruction adoptée par le duo Hughes-Gorton, la qualifiant d’illusion vendue par des « spin doctors » habiles mais déconnectés de la réalité.
"Est-ce que la reconstruction est vraiment la meilleure solution pour une organisation? Est-ce qu’elle offre une seule garantie de Coupe Stanley à son sortir? Absolument pas," a martelé Lajoie.
Prenant appui sur des exemples contemporains, il a écorché les Oilers d’Edmonton, incapables de triompher malgré la présence de Connor McDavid et Leon Draisaitl.
Il a également cité les Sabres de Buffalo, les Red Wings de Detroit et les Sénateurs d’Ottawa, soulignant leur incapacité à sortir de cycles sans fin de médiocrité malgré des banques d’espoirs regorgeant de talents.
Dans un passage particulièrement incisif, Lajoie s’en est pris à la vision de Jeff Gorton et Kent Hughes, la qualifiant d’« ésotérique » et de « mirage marketing ».
Selon lui, la reconstruction du Canadien repose sur une promesse creuse qui ne garantit ni succès sportif ni fidélité des partisans.
"Jeff Gorton et Kent Hughes ont vanté à Geoff Molson les vertus de la reconstruction. Ce dernier a acheté sans souscrire à la garantie de succès et de fidélité longue durée. Maintenant, ils essaient de nous faire croire à un rêve, comme si c’était Noël tous les jours," a-t-il fulminé.
Lajoie a dénoncé ce qu’il perçoit comme une déconnexion flagrante entre la réalité économique de la LNH et les promesses de Gorton et Hughes.
Selon lui, le Canadien joue avec le feu en sacrifiant sa compétitivité immédiate au nom d’un avenir incertain.
Ce retour en force de Lajoie dans le rôle du critique intrépide est clairement dans le but de faire monter les cotes d'écoutes catastrophique de son spectacle.
Si son patron, Louis-Philippe Neveu, espérait que le chroniqueur calmerait ses ardeurs pour protéger les relations avec le Canadien, il est clair que Lajoie a choisi de revenir à son ton provocateur.
Cette posture est-elle viable, tant pour l’animateur que pour la chaîne?
Les cotes d’écoute de JiC peinent toujours à décoller, avec une moyenne d'à peine 20 000 spectateurs par épisode.
Face à une audience aussi réduite, la pertinence de maintenir un discours conflictuel à tout prix est remise en question.
Mais pour Lajoie, le message est clair : s’il doit sombrer, il le fera en restant fidèle à son rôle de franc-tireur.
Le retour à la colère noire de Lajoie reflète quand même un débat plus large au sein de la communauté des amateurs de hockey québécois.
La reconstruction est-elle une stratégie viable pour une organisation comme le Canadien?
Pour Lajoie, les exemples actuels dans la LNH — des Oilers aux Sénateurs — démontrent que cette approche est un pari risqué qui peut condamner une équipe à une décennie de médiocrité.
Alors que le Canadien s’apprête à manquer les séries pour une quatrième année consécutive, la critique de Lajoie ne fait que prouver un mécontentement grandissant parmi certains partisans.
Si Geoff Molson, Jeff Gorton et Kent Hughes espéraient acheter du temps et de la patience en invoquant le mot « reconstruction », il est clair que que Lajoie n'est pas seul dans son coin: la colère commence à gagner du terrain.
Pour Jean-Charles Lajoie, cette saga représente une opportunité de redevenir pertinent dans un paysage médiatique où les opinions fortes attirent toujours l’attention.
Mais voilà que son patron lui est encore tombé dessus. Oui, vous avez bien lu.
Au lendemain de cette charge sans concession, Lajoie change complètement de registre. Sur un ton lyrique, il célèbre les poètes du Canadien, de Nick Suzuki et Cole Caufield à Lane Hutson, en passant par Patrik Laine et Arber Xhekaj.
Son texte regorge de métaphores grandioses et de comparaisons artistiques...au point de devenir malaisant.
« Suzuki manie la rondelle comme Monet maniait le pinceau. Hutson est le Gaston Miron du CH, distribuant le disque avec une dextérité qui rapaille ses coéquipiers. »
Dans cette envolée inattendue, Lajoie loue l’effervescence créative de l’équipe et salue l’acquisition de Patrik Laine comme un coup de génie et Arber Xhekaj...un artiste...
« Patrik Laine est aussi un poète. J’ose avancer que c’est le Ripoelle du Canadien. Il peint des buts avec fureur, sa grande élancée disloquée, son col roulé, ses mains de dégaine… rapides et puissantes. »
« Arber Xhekaj est un poète, un artiste à sa façon. C’est le Armand Vaillancourt du CH. Xhekaj fait de la sculpture avec la face de ses adversaires et le public en redemande. »
Cette volte-face soulève des questions. Pourquoi un tel changement de ton en l’espace de 24 heures? Est-ce une tentative délibérée de maintenir l’attention sur son émission JiC, ou une preuve d’instabilité éditoriale?
Louis-Philippe Neveu, patron de TVA Sports, aurait-il demandé à Lajoie de calmer ses critiques envers le Canadien pour préserver les relations avec l’organisation.
Mais il semble que Lajoie ne puisse s’empêcher de revenir à ses instincts polarisants.
Son comportement reflète également un climat troublant au sein de TVA Sports. Alors que la chaîne lutte pour sa survie, avec des pertes financières colossales et des cotes d’écoute en chute libre, les chroniqueurs sont poussés à adopter des positions sensationnalistes pour capter l’attention.
Cette pression pourrait expliquer les perturbations extrêmes de Lajoie, entre critique acerbe et éloge poétique.
Ce double discours pourrait toutefois s’avérer contre-productif. Si la critique virulente de Lajoie attire parfois l’attention, son manque de cohérence risque de miner sa crédibilité à long terme.
Les amateurs de hockey québécois, bien qu’amateurs de débats enflammés, recherchent également une certaine authenticité.
Or, l’impression que Lajoie ajuste son discours selon les pressions de ses patrons ou les tendances du jour pourrait l’isoler davantage dans un paysage médiatique déjà hostile à son égard, surtout après l'entrevue cinglante diffusée hier, où Lajoie est envoyé sous l'autobus.
Le cas de Jean-Charles Lajoie est triste.
C'est la preuve des difficultés plus larges auxquelles fait face TVA Sports. Avec des cotes d’écoute qui s'effondrent et une perte de crédibilité, la chaîne peine à rivaliser avec RDS et les nouvelles plateformes de streaming.
Lajoie, autrefois perçu comme une voix forte et unique, est désormais vu comme un chroniqueur en quête de pertinence, pris entre les exigences de ses supérieurs et son désir de provoquer.
Lajoie, avec ses critiques acerbes et ses envolées poétiques, incarne les contradictions d’un réseau médiatique en déclin.
Ses discours oscillants reflètent un malaise profond, non seulement dans son émission, mais aussi dans la stratégie globale de TVA Sports. Si son objectif est de maintenir l’attention, il y parvient, mais à quel prix?
Pour le public, cette saga laisse un goût amer. Elle témoigne d’un journalisme sportif qui semble de plus en plus déconnecté, cherchant le sensationnel au détriment d’une analyse cohérente et approfondie
. Jean-Charles Lajoie est-il vraiment « ok »?
Peut-être, mais TVA Sports, elle, semble tout sauf en santé.