Trevor Zegras est en train de vivre un cauchemar californien. Et pendant ce temps, à 4500 kilomètres d’Anaheim, à Montréal, la porte vient de s’ouvrir en grand pour le ramener dans les bras de son meilleur ami Cole Caufield.
Pourquoi? Parce que les Ducks viennent de nommer Joel Quenneville derrière le banc. Un entraîneur qui, dans toute sa carrière, a voué un culte à une seule philosophie : robustesse, discipline défensive, sacrifice. En résumé? Tout ce que Trevor Zegras n’est pas.
Et c’est ici que les dominos commencent à tomber.
Quenneville ne veut rien savoir des petits artistes paresseux. Il les tolère quand ils s’appellent Patrick Kane ou Artemi Panarin… mais même eux, il les a fait souffrir à Chicago jusqu’à ce qu’ils comprennent que leur « flashiness » devait être mise au service du système.
Zegras? Il n’a jamais joué dans un système. Il flotte. Il vit pour la feinte. Il triche en couverture défensive. Il ne bloque pas de tirs. Il déteste aller dans les coins. Il est exactement le genre de joueur que Quenneville veut « casser » ou échanger.
Et ça tombe bien : Kent Hughes a déjà passé un coup de fil.
Souviens-toi. Au dernier repêchage, le Canadien était prêt à envoyer Logan Mailloux et le choix qui est devenu Michael Hage à Anaheim pour acquérir Zegras.
Le deal était pratiquement ficelé. Mais Ivan Demidov est tombé du ciel. Et Kent Hughes a eu une illumination : la magie, l’imprévisibilité, le panache, il allait l’avoir avec Demidov.
Résultat? Zegras est resté en Californie. Et la tension n’a jamais cessé d’augmenter entre lui et l’organisation.
Avec l’arrivée de Quenneville, l’élastique vient de casser.
Trevor Zegras ne survivra pas à Anaheim.
Et maintenant, la question devient : que veut Pat Verbeek en retour? La réponse saute aux yeux : de la robustesse, du poids, de la solidité défensive.
Exactement ce que le Canadien cherche à échanger.
Arber Xhekaj. Logan Mailloux.
Deux défenseurs au gabarit parfait pour les Ducks version Quenneville. Deux défenseurs dont Martin St-Louis n’a jamais semblé tomber amoureux.
Xhekaj, malgré son charisme, sa popularité et son courage, a toujours été sur un fil à Montréal. St-Louis n’a jamais voulu qu’on l’appelle le “Shérif” dans le vestiaire.
Il n’a jamais goûté à ses campagnes de pub pour des burgers. Il a souvent été mis dans les gradins. Et aujourd’hui, on dirait que le CH joue mieux quand il n’est pas là.
Quant à Mailloux, c’est clair que Kent Hughes n’est pas certain de lui. Il était prêt à le sacrifier pour Zegras l’été dernier. Et ce doute n’a pas disparu. Mailloux a du talent. Mais il n’a pas la confiance de l’état-major.
Les Ducks, eux, adoreraient ajouter ce genre de joueurs. Des défenseurs de 6’3’’, 6’4’’ capables d’imposer le respect devant le filet, de donner des mises en échec percutantes, et qui, à l’occasion, peuvent décocher un tir lourd de la ligne bleue.
C’est avec ce genre de défense que Joel Quenneville a gagné ses trois Coupes Stanley à Chicago.
Brent Seabrook, Niklas Hjalmarsson, Johnny Oduya… des défenseurs robustes, responsables, intimidants. Même Duncan Keith, malgré son gabarit, jouait comme un général de guerre.
Quenneville ne construira jamais un club avec des défenseurs « soft ». Il veut des gars qui frappent, qui saignent, qui mordent.
Zegras va dégager.
Et Hughes, lui, a une décision à prendre.
Est-ce qu’il sacrifie Mailloux pour un joueur qui, même avec deux mauvaises saisons, reste un ancien 9e choix au total, ultra-talentueux, et meilleur ami de Cole Caufield?
Est-ce qu’il se dit que Xhekaj, aussi charismatique soit-il, ne fera jamais partie de son top 4, et qu’il vaut mieux le transformer en actif pendant qu’il a encore de la valeur?
Est-ce qu’il décide d’aller chercher Zegras pour créer un trio Caufield-Suzuki-Zegras qui deviendrait l’un des plus excitants de la LNH et ainsi lui donner la possibilité de placer Juraj Slafkovsky avec Ivan Demidov et le vrai 2e centre que Hughes va aller chercher (Bennett? Barzal? Crosby?)
À moins de placer Zegras là où il le désire depuis le début...au centre... de Demidov...
Ou est-ce que le CG passe son tour une fois de plus?
Car voici la triste réalité pour les Ducks : chaque jour que Zegras passe en Californie, sa valeur baisse. Et chaque jour que Xhekaj et Mailloux calent dans les gradins ou la ligue américaine, la tension monte à Montréal.
Et avec l’arrivée de Florian Xhekaj à Laval, bientôt à Montréal, le CH aura une occasion en or de faire jouer un Xhekaj… tout en échangeant l’autre.
Le public montréalais aime Arber. Mais il ne veut pas de controverse. Il veut gagner.
Et si finalement, la clé pour faire débloquer le dossier Zegras, ce n’était pas seulement Logan Mailloux… mais aussi Arber Xhekaj?
Un package. Une transaction 2 pour 1. Parce que dans les faits, la valeur de Zegras a baissé — blessé, critiqué, marginalisé à Anaheim, il n’a plus la même aura qu’au repêchage de 2019.
Du côté de Montréal, on sait que l’offre refusée l’été dernier incluait Mailloux et le 21e choix — aujourd’hui Michael Hage.
Cette fois, en remplaçant le choix par Xhekaj, un défenseur NHL-ready, robuste, adoré à Montréal mais devenu un poids tactique pour Martin St-Louis… tout pourrait "fiter".
Ajoutez à cela que Mailloux et Xhekaj sont inséparables dans le vestiaire, les meilleurs amis du monde. Si l’un part, il est presque logique que l’autre le suive. Anaheim ne dirait pas non à deux défenseurs de gabarit, capables de jouer méchant, capables d’entrer dans la vision Quenneville.
C’est peut-être la seule formule gagnante pour Hughes s’il veut ramener Zegras au bercail sans trop se vider les poches.
Joel Quenneville vient de relancer une saga. Et Kent Hughes n’a jamais été aussi bien placé pour profiter de la tempête à Anaheim.
Si Zegras débarque à Montréal cet été, ce ne sera pas une surprise.
Et un avertissement clair : il n’y a plus de place pour les incertitudes. La reconstruction est terminée. Le CH doit gagner. Maintenant.