Revirement de situation pour Lane Hutson: Kent Hughes obligé de payer

Revirement de situation pour Lane Hutson: Kent Hughes obligé de payer

Par David Garel le 2025-10-01

C’est le cauchemar que Kent Hughes redoutait depuis des mois.

Le scénario catastrophe que les directeurs généraux modernes craignent lorsqu’ils essaient de faire plier les agents les plus aguerris du circuit.

Un plan qui devait lui permettre de signer Lane Hutson à rabais. Une négociation où l’ancien agent croyait pouvoir imposer sa loi. Mais tout a basculé. En un seul coup de stylo. Et il ne vient même pas de Montréal.

La signature de Luke Hughes avec les Devils du New Jersey pour 7 ans et 9 millions de dollars par saison a fait voler en éclats toute la stratégie du Canadien dans le dossier Hutson.

En une fraction de seconde, Sean Coffey, l’agent du jeune défenseur américain, s’est vu remettre la carte maîtresse. Celle qu’il attendait patiemment depuis le début de l’été. Celle qui allait faire sauter la banque.

Le clan Hutson voulait depuis le départ un contrat de huit ans. Le joueur adore Montréal. Il a affirmé à ses proches, à ses coéquipiers et même à l’organisation : 

« Je veux rester ici. Je veux faire partie de ce projet. » 

Le problème, c’est que son éclosion brutale au camp d’entraînement a coïncidé avec la signature historique de Luke Hughes, son parfait comparable.

Et ce que Kent Hughes espérait éviter à tout prix est en train de se produire : un effet domino qui lui échappe complètement.

Avant la signature de Luke Hughes, Kent Hughes et la direction du Canadien plaidaient la prudence. Hutson a seulement disputé une saison complète dans la LNH. Il est petit. Il n’a pas la robustesse d’un Sanderson, ni l’impact physique d’un Faber. Le DG croyait pouvoir le convaincre d’accepter un contrat de 8,5 millions de dollars par année.

Mais le contrat de Luke Hughes vient détruire cette narrative.

Luke Hughes :

Défenseur gaucher, 20 ans

Production : 47 points à sa première saison complète dans la LNH, 44 points la saison dernière

Usage : Quart-arrière du PP, top-4 constant

Contrat : 7 ans, 9 M$/an

Équipe : New Jersey, petit marché, pression modérée

Lane Hutson :

Défenseur gaucher, 20 ans.

Production : 66 points à sa saison recrue, trophée Calder.

Usage : Quart-arrière du PP, superstar du présent et en devenir

Marché : Montréal, pression maximale, poids médiatique extrême

Pour Sean Coffey, ce n’est même pas une négociation difficile. Il sort le contrat Hughes et dit : 

« Vous êtes Montréal. Vous valez plus. Lane Hutson a gagné le Calder. Il mange Luke Hughes au petit déjeuner. »

Et il a raison.

Les pourcentages ne mentent pas.

Dans le monde des agents, on ne regarde pas que le salaire brut. On calcule le pourcentage de la masse salariale. Et selon les projections du plafond à 104 M$ en 2026-2027, ce qu’exige Coffey est raisonnable.

Jake Sanderson : 9,15 % de la masse

Brock Faber : 8,9 %

Luke Hughes : 8,65 %

Lane Hutson (projection à 10 M$) : 9,6 %

Donc, 10 millions, c’est la norme. Pas une folie. Et Kent Hughes est coincé.

Le problème, c’est que le DG du CH traîne une réputation trouble auprès des agents.

Il a volé Samuel Montembeault, en lui faisant signer 3,15 M$ pour trois ans, alors qu’un modèle de stats avancées le plaçait parmi les 15 meilleurs gardiens LNH.

Il a manipulé Cole Caufield pour lui imposer un plafond salarial symbolique sous celui de Nick Suzuki (7,85 M$ par année).

Il a obtenu Noah Dobson à 9,5 M$, en achetant six années d’autonomie complète, ce qui est très rare.

Mais voilà : Lane Hutson ne donne que trois années d’autonomie dans un contrat de huit ans. Et Coffey ne compte pas se faire avoir.

Dans le milieu, plusieurs agents commencent à parler entre eux. Ils trouvent que Kent Hughes agit avec arrogance, lui qui vient pourtant du même monde. Ils se demandent s’il n’utilise pas ses anciennes connaissances du système pour « hacker » la structure salariale.

Mais ce coup-ci, la bombe vient de l’extérieur. Et il ne peut pas la désamorcer.

Kent Hughes ne pourra pas bluffer. Il ne pourra pas faire patienter. Parce que maintenant, le joueur veut signer.

Lane Hutson veut huit ans, maintenant.

Et ce qui retarde tout, ce n’est pas le joueur. C’est le refus du DG d’offrir un contrat qui reflète sa valeur.

Dans les coulisses, on affirme que Hughes a tenté de monter à 8,75 M$ par année. Un geste désespéré. Une tentative de pansement. Mais Coffey a refusé. Il voulait 9,5 M$ par année. Mais maintenant que Luke Hughes a signé pour 7 ans et 9 M$, il veut maintenant 10 M$ au minimum. 

Kent Hughes va tenter de baisser ça à 9,2 M$ par année. Mais le DG du CH semble moins intelligent tout d'un coup d'avoir soumis une seule offre à 8,5 M$ par année sur 8 ans.

S'il avait signé Hutson avant Hughes, il s'en serait sorti avec un salaire entre 9 et 9,5 M$. Mais c'est trop tard. 

Quartexx, son ancienne firme, veut aussi faire passer un message. Après plusieurs cas où leurs clients ont été sous-payés, ils veulent la victoire totale dans le cas Hutson.

Et pendant ce temps-là, Noah Dobsmo a été invisiblement mauvais. Au camp, il a traîné la patte. Il a été blessé à l’aine. Et on commence à douter de son étiquette de “modèle parfait”.

Hutson, lui, brille. Il joue mieux que Dobson. Il est plus explosif. Plus naturel. Et surtout, plus jeune.

Comment, dans ces conditions, Hughes peut-il offrir moins à Hutson qu’à Dobson?

La réponse est simple : il ne peut pas.

Ce dossier devient un bras de fer existentiel. Pas juste pour le CH. Pour tout le marché de la LNH.

Si Coffey l’emporte, Hutson devient le défenseur le mieux payé de sa génération. Et tous les autres suivront. Si Hughes tient son bout… le dossier s’envenime, et le joueur en paie le prix, contre sa volonté.

Mais dans les faits?

Le match de pré-saison a déjà tout décidé.

Le public a vu. Les médias ont vu. Même Martin St-Louis le sait : ce gars-là est une star.

Alors maintenant, Kent Hughes doit trancher.

Signer.

Payer.

Ou détruire son propre modèle salarial.