Mathieu Darche a menti.
Aujourd’hui, plus personne n’a de poignée dans le dos : Mathieu Darche est en train de reconstruire les Islanders de New York, et ce, malgré les promesses qu’il a faites à ses patrons et à son entraîneur vedette.
Et dans la LNH, le mensonge ne pardonne pas. Surtout quand il implique Mathew Barzal, Bo Horvat, Noah Dobson, Ilya Sorokin… et un Patrick Roy qui n’a jamais été un homme de second plan.
Lorsqu’il a été nommé directeur général des Islanders à la fin mai 2025, Mathieu Darche a livré un message clair et sans ambiguïté : pas question de reconstruire.
L’objectif était simple : faire les séries dès 2026, miser sur les vétérans, entourer Patrick Roy d’un noyau compétitif.
Barzal et Horvat? Intouchables. Sorokin? Le cœur défensif. Dobson? L’arme offensive de la ligne bleue.
Les propriétaires y ont cru. Roy aussi. Le Québec entier s’est réjoui de voir enfin un tandem québécois à la tête d’une équipe qui, malgré ses limites, avait le potentiel pour se battre dans une conférence Est ouverte.
Mais tout ça, c’était avant.
Moins de six semaines plus tard, Darche expédie Noah Dobson à Montréal, en retour d’Emil Heineman et de deux choix de première ronde.
La stupeur est immédiate. Dobson, 25 ans, 70 points dans une saison il y a deux ans, droitier, mature, encore sous contrat… c’est une pièce autour de laquelle on bâtit. Pas une qu’on échange.
La justification de Darche? Aucune, ou presque. Il parle de flexibilité, de profondeur, de vision à long terme. Mais en coulisses, personne n’achète ça.
Pas Patrick Roy. Pas Mathew Barzal. Pas Bo Horvat. Et certainement pas les propriétaires qui avaient été rassurés sur les intentions du nouveau DG.
Et puis voilà que Frank Seravalli révèle que les Islanders ont discuté avec Utah au sujet du 4e choix au total… et d’Ilya Sorokin. L’un des meilleurs gardiens au monde. Encore jeune. Encore élite.
Le DG du CH était prêt à sacrifier le Russe pour le 7e choix au total, lui qui voulait tellement James Hagens (finalement sélectionné au 6e rang par les Bruins).
Ce n’est plus un doute : Darche n’est pas seulement en train de réévaluer son alignement, il est en train de le démolir.
Échanger Dobson, puis penser à se départir de Sorokin? C’est une reconstruction. Point final. Et ce, alors qu’il avait juré le contraire.
C’est là que le scénario devient toxique. Car Mathew Barzal et Bo Horvat ne sont pas stupides. Ils savent lire entre les lignes. Ils ont vu Dobson partir. Ils entendent les rumeurs sur Sorokin. Et ils savent que la saison 2025-26 risque d’être longue… très longue.
Selon plusieurs sources proches de l’organisation, Bo Horvat serait profondément déçu du départ de Dobson. Il l’a même exprimé à son entourage, trouvant que le message envoyé était exactement l’inverse de ce qu’on leur avait promis. Barzal, lui, serait frustré, mais silencieux pour l’instant.
Mais attention : si Sorokin part, le château de cartes pourrait s’effondrer. Parce qu’un Barzal sans Dobson et sans Sorokin, c’est un joueur qui n’a plus rien à faire sur une équipe en reconstruction.
Et Bo Horvat n’a pas signé un contrat de huit ans pour passer ses hivers à Brooklyn à attendre les séries en 2030.
Et Patrick Roy dans tout ça? Il a été trahi. Ce n’est pas une opinion, c’est une conclusion claire et nette. Il avait exigé une équipe compétitive.
Il avait refusé d’entrer dans un processus de reconstruction lorsqu’il a pris le poste. Il avait été rassuré. Et voilà que les fondations de son club sont démolies, une brique à la fois.
Le plus troublant, c’est ce que certains commencent à croire : que Darche sabote volontairement la situation pour forcer Patrick Roy à quitter.
Que le DG, fraîchement nommé, aimerait installer “son propre homme” derrière le banc, quelqu’un qui correspondrait mieux à sa vision long terme.
C’est une théorie dangereuse… mais de plus en plus répandue dans les cercles internes.
Et Montréal dans tout ça?
Voici la question qui obsède déjà les amateurs du CH : si Barzal ou Horvat lèvent la main pour quitter Long Island… est-ce que Kent Hughes appellera?
Il faut se rappeler que Montréal a flirté avec les deux joueurs dans les dernières années. Qu’il a désormais Noah Dobson à Montréal, qui reste très proche de Barzal.
Que le Tricolore cherche désespérément un deuxième centre ou un attaquant top-6. Que le CH a des choix, des espoirs de la marge de manœuvre.
Et que l’heure des comptes approche.
Bo Horvat, malgré son contrat massif, pourrait être disponible si les Islanders assument la reconstruction. Même chose pour Barzal, encore plus précieux, encore plus mobile, encore plus recherché.
Au final, ce que Mathieu Darche est en train de faire, c’est jouer à un jeu dangereux. Il a menti aux propriétaires, menti à son coach, et maintenant il tente de réajuster les morceaux en disant que ce n’est pas une reconstruction… juste une “réinitialisation stratégique”.
Personne n’est naïf.
Les choix de repêchage s’empilent. Les jeunes prennent la place. Les vétérans doutent. Et Patrick Roy, l’homme de feu, commence à grincer des dents.
Car ce que Darche avait promis, c’était la compétition. Les séries. Le respect du noyau. Et ce qu’il livre, c’est exactement le contraire.
Le compte à rebours est enclenché.
Les prochains mois seront décisifs. Si les Islanders perdent Sorokin, Barzal et Horvat vont suivre. Si Patrick Roy sent qu’il a été trahi dans son dos, il ne restera pas sans réagir.
Et si Darche veut vraiment reconstruire, il devra l’assumer… et vivre avec le fait qu’il a menti pour obtenir le poste.
Parce qu’au fond, tout le monde déteste se faire mentir.
Et à Long Island, la vérité commence à sortir.