Négociations Montréal-Buffalo: la lune pour Tage Thompson

Négociations Montréal-Buffalo: la lune pour Tage Thompson

Par Nicolas Pérusse le 2025-11-11

La situation à Buffalo commence à ressembler à un vieux disque rayé.

Encore une fois, les Sabres déçoivent. Encore une fois, la patience s’épuise. Et cette fois, c’est la tête du directeur général Kevyn Adams qui semble sur le billot.

La rumeur prend de plus en plus d'ampleur : Jarmo Kekäläinen, ancien DG des Blue Jackets de Columbus et aujourd’hui adjoint, serait dans la mire pour prendre la relève.

L’organisation traverse une crise de confiance totale, un effondrementl qui rappelle la décennie perdue, la transaction désastreuse de Jack Eichel et les mêmes déboires d'une ville de perdants.

Au dernier rang de l'est... la fin d’Adams est proche...

À Buffalo, tout ce qui pouvait aller de travers est allé de travers. Les promesses de jeunesse et de frustration ont viré en fiasco total.

Le plan d’Adams, rendre l’équipe « plus difficile à affronter avec du papier sablé », s’est traduit par une série d’échanges incompréhensibles.

Envoyer JJ Peterka au Mammoth de l’Utah pour Josh Doan et Michael Kesselring, c’était déjà incompréhensible. Mais sacrifier Dylan Cozens à Ottawa pour Josh Norris, toujours blessé, a mis le feu aux poudres. Les partisans n’y voient plus une vision, mais une suite d’expériences ratées.

Le plus consternant, c’est que les Sabres avaient déjà une base prometteuse quand Adams est arrivé en poste. Jack Eichel, Sam Reinhart, Brandon Montour, Victor Olofsson, tous partis pour des peanuts.

Tous connaissent aujourd’hui le succès ailleurs. Pendant ce temps, Buffalo continue de reconstruire sans jamais construire quoi que ce soit.

À Vegas, Eichel a soulevé la Coupe. À Floride, Reinhart et Montour ont fait de même. Au Colorado, Olofsson revit. Les Sabres, eux, n’ont que leurs regrets et une fiche misérable... encore et encore...

Dans le vestiaire, la confiance est au fond du trou. Les blessures, les départs, les excuses : tout s’accumule. Adams tente de se défendre en parlant d’infirmerie pleine, mais la réalité saute aux yeux.

Cette équipe n’a plus d’âme. Et le propriétaire Terry Pegula, malgré les signaux d’alarme répétés, continue de faire confiance à un DG qui a transformé un noyau jeune et prometteur en un cimetière d’occasions perdues.

Pegula, accusé d’aveuglement depuis des années, se retrouve désormais isolé, incapable de reconnaître que le projet Adams a échoué.

C’est là qu’entre en scène Jarmo Kekäläinen, l’homme qui a longtemps dirigé Columbus. Connu pour son œil analytique et son amour pour les stats avancées, Kekäläinen est vu comme le candidat logique pour reprendre un club qui s'enfonce jour après jour.

Les discussions à Buffalo ne portent plus sur si Adams sera remplacé, mais quand.

Et pendant que la ville de Buffalo s’enfonce dans la tourmente, à Montréal, on observe attentivement. Parce que dans ce chaos, un nom fait rêver : Tage Thompson.

À 27 ans, le géant de 6 pieds 6 pouces, 220 livres, est tout ce que le Canadien cherche depuis une décennie : un centre élite, productif et qui rentre dans le moule parfait du "power forward".

Dans une organisation moribonde comme Buffalo, il continue de produire (6 buts, 6 passes pour 12 points). Le problème est qu'il joue à l'aile gauche du premier trio en ce moment (avec Ryan McLeod et Alex Tuch).

Mais Thompson ne cesse de répéter qu'il veut jouer au centre. Ne pas faire évoluer ce "stud" au centre est tellement ridicule.

Sur les réseaux sociaux, une proposition d’échange enflamme les débats : David Reinbacher, Owen Beck, un 1er choix 2026, un 2e choix 2026 et un 1er choix 2027 contre Tage Thompson. Rien de moins. Une offre démesurée, digne des grandes transactions de l’histoire. Pourtant, près de la moitié des partisans disent oui, car Michael Hage n'est pas inclus.

Mais la raison principale est parce qu’ils voient ce que Thompson représente : le chaînon manquant.

Un joueur dans la fleur de l’âge (28 ans), au contrat raisonnable (7,14 M$/an jusqu'en 2030), capable de marquer 40 buts.

À Montréal, il pourrait en marquer 50.

Le rêve : Thompson au centre d'Ivan Demidov et Michael Hage à l'aile gauche.

Ou Michael Hage au centre avec Thomson et Demidov aux ailes.

Et n'oublions pas Alexander Zharovsky, qui peut jouer à l'aile comme au centre. Bref, les combinaisons possibles pour Thompson seraient tout simplement incroyables.

Mais pour que ce rêve prenne forme, il faut d’abord que Buffalo se résigne à vendre. Et tant que Kevyn Adams s’accroche à son poste, ce scénario demeure improbable.

Il faudrait un congédiement le plus rapidement possible.

Pegula, pour l’instant, reste fidèle à Adams. Il refuse de voir la réalité en face, comme s’il croyait encore que la patience finira par payer. Mais les partisans, eux, ont cessé d’y croire. Le KeyBank Center sonne creux, les sièges vides se multiplient, les médias locaux s’impatientent. La ville mérite mieux.

Le départ de Kevyn Adams semble inévitable. Et lorsque la porte se refermera derrière lui, tout redeviendra possible.

Peut-être que Kekäläinen, avec son approche rationnelle et sa discipline européenne, décidera de tout reconstruire à partir de zéro.

Peut-être qu’il regardera Thompson comme un luxe inutile pour un club qui veut tout détruire pour partir à neuf. Surtout, Tage Thompson finira par exiger une transaction.

Et pour un club en reconstruction, le CH est le mieux armé pour transiger.