Bell Média, jadis synonyme d’excellence et d’innovation dans les médias, devrait aujourd’hui avoir honte.
Alors qu’elle envisage sérieusement de vendre RDS et TSN, des chaînes qui ont porté la culture sportive au Québec et au Canada, la compagnie investit massivement dans des émissions que l’on pourrait sans détour qualifier de "Kardashians des pauvres".
Cette dérive vers une programmation de bas-étage, symbolisée par la nouvelle téléréalité Vie$ de rêve, reflète un mépris troublant pour les valeurs qui ont autrefois guidé ses choix.
RDS, le fleuron sportif qui a diffusé des moments inoubliables du Canadien de Montréal, est aujourd’hui en sursis.
Bell, focalisée sur ses investissements dans les télécommunications et les infrastructures, semble prête à sacrifier le sport au profit de contenus sensationnalistes qui réduisent la télévision à une vitrine d’opulence et de richesse qui sonne très mal.
Alors que le Canadien de Montréal continue de captiver des millions de téléspectateurs, Bell envisage de laisser tomber une institution culturelle, au lieu d’investir pour adapter RDS et TSN aux nouveaux défis du streaming et des habitudes modernes de consommation médiatique.
Pendant que RDS est laissé à l’abandon, Bell choisit d’investir dans Vie$ de rêve, une émission où des femmes riches exhibent leur luxe sans gêne sur les ondes de Crave.
Les sacs Hermès à 28 000 $, les G-Wagons à 211 000 $ et les condos à 4 millions de dollars sont autant d’éléments censés captiver un public, mais qui ne suscitent qu’un profond malaise.
Contrairement à des franchises populaires comme Real Housewives, où les intrigues et les conflits ajoutent une dimension dramatique, Vie$ de rêve échoue même à divertir.
Les protagonistes sont isolées, les interactions inexistantes, et l’émission tombe dans une répétition monotone d’étalage de richesses. C’est plus proche d’une infopublicité vulgaire que d’une téléréalité captivante.
L’implication d’Isabelle Gauvin, épouse du promoteur Luc Poirier, dans cette émission suscite une incompréhension totale.
Comment Poirier, un homme qui a construit une réputation dans l’immobilier et le milieu des affaires, a-t-il pu accepter que sa femme participe à une telle mascarade ?
Le scan corporel à 2000 $ copié sur Kim Kardashian, les références incessantes aux étiquettes de luxe, et l’absence de toute substance rendent la participation de Gauvin d’autant plus gênante.
Pour un public déjà saturé de discours sur les inégalités sociales, cette émission agit comme une provocation. À l’heure où de nombreux Québécois peinent à joindre les deux bouts, ce genre de programme offre un miroir déformant de la société, où le succès est réduit à une accumulation ostentatoire d’objets hors de prix.
Bell Média envoie un message clair : l’argent parle plus fort que la culture et le sport. En privilégiant des émissions comme Vie$ de rêve au détriment de RDS, la compagnie abandonne non seulement le sport, mais aussi les valeurs d’un média qui rassemblait les Québécois autour de moments historiques, qu’il s’agisse des matchs du Canadien ou des performances des athlètes locaux.
Le contraste est saisissant : d’un côté, l’excellence sportive et l’héritage culturel, et de l’autre, un spectacle où l’on exhibe des sacs Louis Vuitton à 12 900 $ tout en tenant des propos creux comme « si tu veux, tu peux ».
Vie$ de rêve n’est pas une téléréalité, c’est une trahison des attentes d’un public qui mérite mieux.
Bell prétend que sa stratégie vise à s’adapter aux nouvelles réalités du marché, mais les faits montrent qu’elle se détourne des contenus qui enrichissent véritablement la société.
L’abandon de RDS et TSN, au profit de programmes qui glorifient le vide, reflète une perte de vision. Le sport, au-delà du divertissement, incarne des valeurs de dépassement, d’effort collectif et de résilience que Vie$ de rêve ne pourra jamais approcher.
Si Bell vend RDS et TSN pour financer des programmes comme Vie$ de rêve, cela représente une dérive dangereuse pour l’identité médiatique québécoise.
RDS n’est pas qu’une chaîne ; c’est un symbole d’unité, une plateforme qui donne une voix aux athlètes et aux amateurs de sport.
En choisissant de tourner le dos à cet héritage, Bell abandonne bien plus qu’une chaîne : elle trahit une communauté entière.
Il est temps que Bell reconsidère ses priorités. Les Québécois ne veulent pas de pouliches de luxe montrant leurs sacoches à 30 000 $.
Ils veulent vibrer devant les exploits de leur équipe, vivre les émotions du sport, et se rassembler autour de valeurs qui transcendent les étiquettes et les caprices d’une élite déconnectée.
La nouvelle téléréalité Vie$ de rêve, diffusée sur Crave, est une insulte à l'intelligence collective du Québec.
Pendant que Bell Média songe sérieusement à vendre RDS et TSN, abandonnant ainsi la couverture des sports et des Canadiens de Montréal, elle investit dans une série d’un vide absolue.
Cette émission, qui exhibe sans honte les excès de six femmes riches du Québec, reflète non seulement une déconnexion avec la réalité de la majorité des Québécois, mais également une dérive inquiétante de l'identité culturelle de Bell.
Dès le premier épisode, le ton est donné : sacs Hermès à 28 000 $, yachts luxueux, bagues de diamants gros comme des billes, et shopping à 20 000 $.
L’objectif est clair : impressionner et provoquer, sans jamais remettre en question les implications sociales de cet étalage d’opulence.
Isabelle Gauvin, épouse de l’homme d’affaires Luc Poirier, y déclare avec aplomb :
« L’argent fait le bonheur, fois mille. »
Tatiana Londono, PDG flamboyante d'une agence de courtiers immobiliers et ancienne vedette d’une téléréalité de HGTV, ne fait pas mieux.
Elle vante les mérites de l’immobilier tout en critiquant à demi-mot ses consœurs pour leurs dépenses matérielles, sans s’interroger sur ses propres excès.
Quant à Sonia Zarbatany, « coach de vie » et ancienne vedette d’un vidéoclip de K. Maro, elle multiplie les clichés sur le mérite et la réussite, soutenue par un chauffeur, deux assistantes et une maquilleuse.
Pendant que Vie$ de rêve glorifie le vide matériel, Bell délaisse RDS, un pilier du paysage médiatique québécois.
Envisager la vente de RDS et TSN pour se concentrer sur des émissions de téléréalité insipides est une trahison envers le public fidèle qui s’est rassemblé pendant des décennies autour des matchs du Canadien de Montréal.
RDS n’est pas qu’une chaîne sportive : c’est un symbole de communauté, un espace où les Québécois ont partagé des émotions intenses liées au sport.
Les déclarations des protagonistes de Vie$ de rêve soulignent une déconnexion totale avec la réalité. Isabelle Gauvin parle de sa fille malentendante et justifie ses dépenses en mettant en avant le fait qu’elle peut se permettre des appareils auditifs de pointe.
Certes, l’argument est valable, mais est-il nécessaire de le juxtaposer à des scènes où elle achète des sacs Louis Vuitton à 12 900 $ ou déclare qu’« un divan à 25 000 $, c’est normal » ?
Les épisodes se succèdent sans conflit ni intrigue réelle, transformant cette série en une infopublicité déguisée, où chaque protagoniste fait la promotion de son entreprise ou de son style de vie.
L'entrepreneure Stéphanie Bélanger veut briser le « tabou du succès », mais finit par accentuer le malaise d’un public qui peine à s’identifier à ces femmes hors de la réalité
Bell semble croire que les Québécois préfèrent fantasmer sur la richesse inaccessible de quelques privilégiés plutôt que de vibrer devant les performances de leur équipe sportive préférée.
Cette décision reflète un mépris pour les valeurs de dépassement, de collectif et d’effort que véhicule le sport.
Bell pourrait justifier ce virage en invoquant des changements dans les habitudes de consommation, mais le sport reste l’un des rares contenus capables de rassembler les foules.
En laissant mourir RDS, Bell ne tourne pas seulement le dos au sport : elle abandonne une part de l’identité québécoise.
Les émissions comme Vie$ de rêve ne font que renforcer les inégalités perçues. En glorifiant la richesse sans substance, elles ignorent les luttes de la classe moyenne et des travailleurs, ceux-là mêmes qui ont fait le succès de Bell en tant qu’entreprise.
Pendant que les téléspectateurs se demandent si Bell va sacrifier RDS, la compagnie choisit d’exhiber des yachts et des bagues en diamants, creusant un fossé entre le média et son public.
La richesse peut être célébrée, mais pas au détriment de la substance et de la pertinence culturelle. Bell Média a une responsabilité envers son audience.
En investissant dans des émissions aussi déconnectées que Vie$ de rêve et en délaissant des institutions comme RDS, Bell trahit ses valeurs fondamentales.
Les Québécois méritent mieux que des vitrines d’opulence vide. Ils méritent des contenus qui reflètent leurs aspirations, leurs passions et leur communauté.
Il est temps pour Bell de choisir : continuer sur cette voie vide ou revenir à une télévision qui rassemble et inspire, au lieu de diviser et d’indigner.
Le sport, contrairement aux sacs Hermès, fait vibrer le cœur.