Saga Patrik Laine: TVA Sports refuse de s'excuser

Saga Patrik Laine: TVA Sports refuse de s'excuser

Par Marc-André Dubois le 2025-04-27

C’est peut-être l’un des plus grandes injustices médiatiques de l’année au Québec.

Le traitement réservé à Patrik Laine par TVA Sports et RDS dépassent aujourd’hui la simple critique sportive. C’est devenu un cas d’acharnement gratuit, un "cas d’école" de lynchage médiatique sans la moindre once de remords.

On parle ici d’Antoine Roussel et de Maxim Lapierre, deux anciens joueurs devenus commentateurs, qui n’ont pas hésité à détruire Laine en direct, au deuxième entracte du dernier match contre Washington. Une montée de lait dévastatrice, un bombardement d’accusations à la chaîne.

« Si je suis assis sur le banc, je deviens plus rouge que le chandail du Canadien », a hurlé Roussel, outré par la paresse de Laine.

« Ça pue au nez. C’est terrible, ce qu’on voit. Ça bouffe l’esprit d’équipe. »

Et comme si ça ne suffisait pas, Maxim Lapierre a appuyé de toutes ses forces :

« Ce qu’il fait sur la patinoire, ça n’a aucun sens. C’est inacceptable. Là, j’ai fini de le défendre. Je n’ai jamais vu un gars dans la LNH ne pas donner d’enjambées quand il patine avec la rondelle. »

Mais ce que personne ne savait — et que personne, surtout, n’a jugé bon de vérifier avant de démolir l’homme — c’est que Patrik Laine jouait blessé.

Oui, blessé aux doigts, blessé à la main, incapable tirer comme à son habitude. Ce n’était pas un manque d’effort. C’était un corps amoché. Un joueur brisé physiquement, mais aussi moralement, à force de se faire insulter.

Et depuis que cette information est sortie?

Silence total.

Pas un mot d’excuse. Pas un rectificatif. Pas un soupçon de mea culpa de TVA Sports. Pas un geste de de remords.

Antoine Roussel? A disparu du débat.

Maxim Lapierre? Préfère parler d’autre chose.

TVA Sports? Fait semblant de rien.

Le plus triste dans tout ça? Ce n’est pas seulement l’erreur — tout le monde peut se tromper. C’est le fait de savoir aujourd’hui que Laine était blessé, et de choisir de ne rien dire. De laisser pourrir son image. De laisser le public croire qu’il est fainéant, alors qu’il était tout simplement diminué.

C’est cruel. C’est minable. C’est l’histoire entière de Patrik Laine depuis son arrivée à Montréal.

Toujours le même scénario :

Le grand méchant Laine.

Le paresseux européen qu’on humilie pour mieux défendre les chouchous locaux.

Le bouc émissaire idéal.

Car pendant qu’on démolit Laine à coup de critiques vicieuses, David Savard, lui, est protégé comme un trésor national.

David Savard, complètement à bout de souffle, incapable de patiner plus de 9 minutes, qui marque même contre son propre camp.

David Savard, dont tout le monde sait qu’il est fini, mais que personne n’ose critiquer ouvertement.

Deux poids, deux mesures.

Et Patrick Laine en paye encore et toujours le prix.

Quand Maxim Lapierre a lancé :

« Qu’il vienne s’asseoir à côté de nous, on va lui apprendre à parler français », c'était vraiment sans pitié. 

Quand Antoine Roussel s’est indigné en hurlant que Laine « puait au nez », savait-il qu’il parlait d’un gars qui serrait les dents en jouant avec une main en miettes?

La vérité, c’est que le mal est fait.

Et le silence de TVA Sports, aujourd’hui, est une insulte supplémentaire.

Une organisation qui prétend être proche des joueurs, qui se vante de comprendre les réalités du vestiaire, et qui laisse pourtant passer une telle injustice sans broncher.

À Montréal, la critique fait partie du sport. Mais l’acharnement, la mauvaise foi, le refus d’admettre ses erreurs, ça dépasse les bornes.

Patrik Laine n’est pas parfait.

Oui, il a des défauts. Oui, il a un style nonchalant qui agace. Oui, il aurait dû s’impliquer davantage à cinq contre cinq.

Mais il mérite la vérité. Il mérite le respect minimal dû à n’importe quel joueur blessé.

Aujourd’hui, où sont les excuses?

Où sont les réparations?

Où est l’intégrité journalistique?

Au lieu de s’excuser, on passe à autre chose. On fait semblant que ça n’est jamais arrivé.

On traite Laine comme un dossier classé, comme une erreur de parcours qu’on veut effacer au plus vite.

Mais l’odeur dont parlait Roussel, ce n’est pas Laine qui la traîne.

C’est le traitement honteux que les médias lui ont réservé.

Et malheureusement, c’est aussi tout Montréal qui doit aujourd’hui vivre avec cette tache sur sa conscience.

Il faut ajouter que TVA Sports n’était même pas seul dans cet acharnement.

À l’Antichambre, sur les ondes de RDS, Gaston Therrien et Normand Flynn ont ajouté leur couche de mépris, comme s’ils s’étaient passé le mot pour achever Patrick Laine à coups de commentaires assassins.

Gaston Therrien, fidèle à son style de procureur sans pitié, a démoli Laine avec un dédain glacé. Pas un mot sur sa blessure. Pas un soupçon d’empathie. À l’écouter, Laine était presque un imposteur, un joueur qui ne méritait même pas de porter l’uniforme bleu-blanc-rouge.

Normand Flynn, lui, a été encore plus brutal. À l’entendre, Laine n’était plus qu’un fardeau honteux, une erreur de gestion à effacer sans ménagement. Aucune nuance. Aucun respect. Juste une exécution publique en bonne et due forme.

Pas une seule seconde, dans ces sorties enragées, ils n’ont évoqué la possibilité que Laine joue blessé.

Pas une seule fois ils n’ont envisagé qu’un être humain puisse traverser des moments difficiles.

Pas une seule miette d’humanité dans leurs propos.

Froid. Méthodique. Sauvage.

À ce stade, ce n’était plus du journalisme. Ce n’était même plus de l’opinion sportive. C’était de la destruction médiatique pur et simple.

À RDS comme à TVA Sports, on s’est acharné sur Laine avec un plaisir malsain.

On a fait de lui une cible. On l’a transformé en bouc émissaire national.

Et maintenant que la vérité éclate, maintenant qu’on sait que Laine était blessé, que son poignet, sa main, ses doigts ne lui permettaient même plus de jouer normalement… où sont-ils?

Où sont les excuses?

Où est le mea culpa?

Ils sont trop fiers pour reconnaître leur faute. Trop orgueilleux pour dire : « Nous avons été injustes. » Trop aveuglés par leur rage pour voir l’homme derrière le joueur.

Le traitement réservé à Patrik Laine est l’un des épisodes les plus honteux des médias sportifs québécois modernes.

Ce n’est pas qu’il ait été critiqué.

C’est qu’il a été démoli, piétiné, anéanti, abandonné — alors qu’il souffrait en silence. Un joueur qui, au lieu d’être épaulé dans la difficulté, a été livré en pâture à une meute déchaînée. Un joueur que l’on accuse d’indifférence, alors qu’il serrait les dents pour son équipe.

Un joueur que l’on traite comme un moins que rien, parce qu’il n’a pas le bon passeport. Parce qu’il ne parle pas assez fort dans les médias. Parce qu’il n’a pas l’accent québécois. Parce qu’il est facile à abattre.

La question qu’il faut se poser est simple :

Aurait-on osé traiter un joueur québécois comme ça?

Aurait-on permis à autant d’anciens joueurs devenus analystes de cracher leur fiel sans preuve, sans décence, sans même attendre un diagnostic médical?

La réponse est non. Patrick Laine a servi de "punching bag".

Il a absorbé la colère d’un monde médiatique frustré.

Il a payé pour tous les échecs, toutes les frustrations, tous les complexes. Et aujourd’hui? Il est seul. La triste vérité, c’est que Patrik Laine n’a jamais eu sa chance à Montréal.

Dès le départ, il a été vu comme un projet douteux. Dès le départ, on attendait sa première erreur pour lui sauter à la gorge. Dès le départ, on cherchait une raison pour lui faire porter tous les maux de l’équipe.

Son talent? On l’a applaudi du bout des lèvres.

Ses blessures? On les a ignorées.

Parce que ce qu’ils ont fait à Laine n’est pas du journalisme. C’est de la destruction pure. C’est de l’inhumanité déguisée en expertise.

Et jamais, jamais, ils ne se sont excusés.

Pas RDS.

Pas TVA Sports.

Pas Antoine Roussel.

Pas Maxim Lapierre.

Pas Gaston Therrien.

Pas Normand Flynn.

Personne.

Laine était un héros d’un soir. Ils en ont fait un vilain... à vie.