Transaction Montréal-Columbus: Samuel Montembeault abandonné par Martin St-Louis

Transaction Montréal-Columbus: Samuel Montembeault abandonné par Martin St-Louis

Par David Garel le 2025-12-06

Si quelqu’un doutait encore que Martin St-Louis maîtrise l’art du message indirect, son simple mot « probablement » en parlant du départ de Samuel Montembeault demain en dit plus sur l’état réel du dossier des gardiens que n’importe quel communiqué officiel.

Ce n’est pas une hésitation comme les autres, ce n’est pas un blanc de langage : c’est une pression psychologique volontaire qui tombe directement sur Montembeault, déjà fragile, déjà ébranlé, déjà en train de vivre la pire saison de sa carrière.

Et dans le contexte actuel, ce simple « probablement » agit comme une véritable tremblement dans la tête du pauvre gardien québécois.

Parce que Martin St-Louis aurait pu éteindre les rumeurs. Il aurait pu dire : « C’est Montembeault demain, point final. »

Il aurait pu protéger son gardien, lui laisser une nuit de sommeil tranquille, lui donner au moins l’illusion qu’il savait où il s’en allait.

Mais il a choisi l’ambiguïté, le flou et l’incertitude.

Et l’incertitude, dans le cerveau d’un gardien déjà démoli par des semaines de critiques, de performances catastrophiques et d’humiliations statistiques, c’est du poison lent.

Ce soir, Dobes joue à Toronto.

Si Dobes est solide, l’option de le renvoyer dans le filet demain n’est plus seulement envisageable : elle devient logique.

C’est ce que tout le marché pense. C’est ce que les joueurs sentent. Et Montembeault le sait.

Il sait qu’un bon match de Dobes peut l’effacer de l’équation. Il sait que son propre filet ne lui appartient plus. Il sait que probablement peut facilement devenir finalement non.

Il sait que chaque arrêt de Dobes ce soir peut être un clou de plus dans son cercueil montréalais.

Ce n’est pas seulement du sport. C’est un message lourd et calculé de St-Louis.

Ce n’est pas un secret : St-Louis est un coach qui fonctionne à la confiance. Quand il sent la confiance glisser entre les mains d’un joueur, il agit. Parfois en flattant dans le sens du poil. Parfois en secouant. Avec Montembeault, il a choisi la secousse.

Dire « probablement » aujourd’hui, c’est lui dire :

« Tu n’as plus ton filet. Tu vas devoir le mériter. Je ne te garantis rien. »

Même s'il devrait être devant le filet demain contre les Blues de St-Louis, le fait que St-Louis (le coach) le maltraite psychologiquement ainsi, c'est vraiment sans aucune pitié.

Et dans le contexte actuel, où Montembeault affiche un taux d’efficacité de .861, bon dernier de la ligue parmi les gardiens réguliers, où il n’a qu’une seule victoire dans ses six derniers départs, où il semble constamment dépassé, désaxé, nerveux et techniquement confus, c’est un message qui n’a rien de subtil.

Martin St-Louis est en train de pousser son propre gardien dans une zone mentale dangereuse.

Et cela arrive exactement au même moment où les rumeurs de transaction explosent partout.

Pendant que Montréal se demande qui va garder les buts demain, une autre scène se jouait cet après-midi : Columbus perdait un match 7 à 6, encore une fois à cause d’Elvis Merzlikins, qui flanche de manière répétée, qui affiche encore un minable .825 aujourd’hui, qui n’est plus considéré comme un numéro un, qui a perdu le vestiaire, et qui est officiellement disponible.

Le problème pour le gardien letton ne sont pas seulement ses statistiques horribles (moyenne de buts alloués de 3,87 et pourcentage d'efficacité de 885), mais bien son attitude qui serait très individualiste. Il boude parce qu'il a perdu son poste de numéro un et n'est vraiment pas apprécié par ses coéquipiers.

Et selon les infos circulant dans le marché, les Blue Jackets seraient très, très intéressés à Samuel Montembeault.

Et contrairement à Martin St-Louis, Columbus ne tremble pas devant son dossier mental.

Ils voient un gardien en difficulté, oui, mais un gardien abordable à 3,15 M$ par année jusqu'en 2027, un gardien récupérable, un gardien qui pourrait peut-être se reconstruire loin de Montréal.

La combinaison des deux scènes, Montembeault qui est au fond du trou à Montréal, Merzlikins qui implose en direct à Columbus, crée une ouverture énorme.

On a là un puzzle qui est logique. Montréal veut tourner la page. Columbus veut un gardien. Merzlikins veut partir. Montembeault voit l’organisation lui retirer graduellement toute certitude. Dobes prend de la place. Fowler frappe à la porte.

Tout pointe dans la même direction.

Et si la vraie décision était déjà prise?

Le Canadien sait qu’il ne peut pas garder Montembeault, Dobes et Fowler sur la même trajectoire.

L’attente autour de Fowler devient plus lourde chaque semaine.

Le Canadien ne voudrait pas Elvis Merzlikins, son contrat trop lourd, (5,4 M$ jusqu'en 2027) et sa réputation instable.

Mais si Columbus accepte de retenir une partie du salaire, le CH pourrait-il se montrer ouvert? 

Après tout, on ne veut pas presser Jacob Fowler.

Dans tous les cas, le Canadien veut se sortir du dossier Montembeault, qui épuise tout le monde, qui occupe trop de narratif négatif dans les médias et qui crée trop de malaise autour du vestiaire.

Si Dobes rejoue demain…

Si Montembeault reste sur le banc…

Alors la tempête devient officielle... et une transaction sera inéviable..

Parce qu’un gardien numéro un ne perd pas son filet à cause d’un simple « probablement ».

Il le perd parce qu’on prépare sa sortie.