Montréal, été 2025.
Le soleil tape, mais pour Samuel Montembeault, les rayons n’ont jamais été aussi lourds. Cet été, c’est peut-être sa carrière qui bascule. Et plus personne ne peut l’ignorer : la machine est lancée, et elle risque de le broyer.
Il y a quelques mois à peine, Montembeault était le héros silencieux du Canadien de Montréal. Le guerrier discret. L’armure québécoise. Le pilier d’une saison au-delà des attentes. 62 matchs. Une fiche honorable. Du leadership dans le vestiaire. Une stabilité inespérée. Et une blessure à l’aine qui vient tout foutre en l’air en séries éliminatoires
Mais dans le hockey, il n’y a pas de pause. Il n’y a pas de merci. Il n’y a pas de reconnaissance éternelle.
Et pendant que Montembeault soigne sa déchirure musculaire loin des projecteurs, Jacob Fowler, lui, entre dans la lumière de Montréal avec la puissance d’un prodige.
Sa sérénité ahurissante à 20 ans nous fait comprendre que c'est lui qui va ramener la Coupe Stanley. Et toute l’organisation du Canadien retient son souffle : a-t-on trouvé le prochain Carey Price… au moment même où Montembeault intéresse le marché des transactions ?
Ce qui devait être son moment de gloire s’est transformé en cauchemar. Blessé au pire moment, Montembeault a vu ses rêves de séries s’éteindre, pendant que Dobes prenait du galon et que Fowler déclenchait une tempête d’enthousiasme au Québec.
Et pendant qu'il se soigne, le téléphone de Kent Hughes commence à sonner. L'été s'annonce mouvementé pour Sam... et controversé...
Parce que son contrat, 3,15 M$ pour encore deux saisons, est devenu un bijou sur le marché des transactions. Un gardien fiable, expérimenté, abordable, aimé par son vestiaire… une aubaine.
Et justement, deux équipes sont à l’affût : les Oilers d’Edmonton… et le Mammoth de l’Utah.
À Edmonton, c’est la panique : Skinner croule, Pickard n'est pas la solution et McDavid explose de colère.
Il suffit de regarder la finale de la Coupe Stanley pour comprendre l’ampleur du problème. Stuart Skinner n’est plus un gardien numéro un : c’est un boulet. Calvin Pickard? Un gardien de la ligue américaine, rien de plus, rien de moins.
Les Oilers, qui jouent probablement leur dernière vraie chance de gagner une Coupe avec McDavid et Draisaitl ensemble, n’ont pas le choix : ils doivent trouver un gardien. Immédiatement.
Sinon, McDavid va quitter Edmonton sur le marché des agents libres à l'été 2026. Il faut trouver un gardien pour le convaincre de rester et qui ne coûte pas très cher pour sauver de l'argent sur la masse salariale afin d'avoir tous les dollars possibles pour signer le meilleur joueur de la planète.
Et qui coche toutes les cases? Samuel Montembeault.
Sauf que tout cela a un prix. Et Kent Hughes le sait.
Et s’il le vendait au sommet de sa valeur, en obtenant en retour Ryan Nugent-Hopkins, ce centre gaucher que le CH cherche désespérément depuis des années?
Le vétéran de 32 ans a encore quatre ans de contrat à 5,125 M$ par année, mais les Oilers devront libérer de la masse pour offrir 20 M$ par année à McDavid dès 2026. Nugent-Hopkins pourrait devenir le sacrifice idéal.
Et pour le Canadien? C’est un fit parfait.
Un centre complet, bon sur 200 pieds, capable de produire 60 points, de jouer sur le power play et de supporter Suzuki dans le top-6. Un meneur discret, mais efficace. Et surtout : un joueur prêt maintenant, pas dans trois ans.
Pendant qu’Edmonton s’effondre en direct à la télé nationale, le Mammoth de l’Utah prépare son attaque en coulisse.
Avec un entraîneur québécois, André Tourigny, l’intérêt pour Montembeault est réel. The Athletic confirme que l’organisation veut un gardien dès cet été, car le marché des joueurs autonomes est désespérément vide.
Et Utah a un atout que Kent Hughes adore : Nick Schmaltz.
Âgé de 29 ans, Schmaltz est un centre droitier capable de jouer aussi à l’aile, produire autour de 50-60 points, et porter un top-6 offensif. Il lui reste une seule saison à 5,85 M$. Parfait pour tester l’expérience avant de lui proposer une prolongation de contrat.
Ce serait audacieux que d'échanger Montembeault. Mais c’est exactement ce que Hughes aime : des coups calculés, des paris équilibrés. De toute façon, il sait que le gardien qui va ramener la Coupe Stanley à Montréal est Jacob Fowler.
Schmaltz serait un centre idéal pour faire grandir Ivan Demidov et laisser Michael Hage se développer. Ce serait une transition fluide et stratégique, sans brûler les étapes.
Reste que ce serait tellement cruel pour Sam.
Ce drame sportif a aussi un visage humain. Et il s’appelle Manon Royer.
La mère de Samuel Montembeault a accepté de se livrer récemment, lors d’une entrevue poignante au 98,5 FM. Elle a raconté les sacrifices, les nuits blanches, les moments de doute, les critiques qui fusent.
Et elle a dit, la gorge serrée :
« Quand un match va mal, c’est toujours le gardien qu’on regarde. »
Elle voit son fils s’effacer des conversations. Elle lit les commentaires sans pitié qui veulent l'échanger. Elle voit le Québec l’oublier au moment même où il aurait dû être encensé.
Et elle se bat pour ne pas sombrer dans l’amertume. Mais on le sent dans ses mots : la blessure n’est pas que physique. C’est une trahison. Un abandon.
Cet été, Samuel Montembeault va vivre un stress immense.
Il ne dira rien. Il gardera la tête haute. Il s’entraînera. Il sourira. Mais en coulisse, il sait : c’est probablement son dernier camp à Montréal.
Il ne sera pas là en 2026-2027. Pas parce qu’il n’est pas bon. Mais parce que Jacob Fowler est meilleur. Plus jeune. Moins cher.
Et même si Montembeault revient en santé, le train est parti. Dobes est prêt pour un rôle de numéro 2. Primeau est déjà parti. Fowler arrive. Il n’y a plus de place.
Et ça, c’est la réalité la plus dure à accepter.
Le rideau tombe… en silence.
Personne ne lui en veut. Mais tout le monde l’oublie.
Et à 28 ans, en pleine maturité, Montembeault regarde sa carrière bifurquer malgré lui.
À Edmonton, il est perçu comme le sauveur possible.
À Utah, comme la pièce manquante.
Les Red Wings de Détroit seraient aussi intéressés, mais Kent Hughes ne veut rien savoir d'envoyer le gardien dans la division du CH.
Peu importe quand il sera échangé, cet été ou l'été prochain, à Montréal, il y a déjà une odeur de chapitre terminé pour Montembeault.
Il reste deux ans à son contrat. Mais le cœur, lui, n’y est peut-être plus.
Et pendant que Jacob Fowler s’impose comme le futur, Montembeault, lui, voit son présent lui glisser entre les doigts.
Il n’aura pas eu de gloire. Pas eu de trophée. Pas eu de standing ovation.
Mais il aura été celui qui s'est sacrifié dans la tempête de la reconstruction. En silence. Comme un vrai.
L’été 2025 ne sera pas un été comme les autres. Il devra vivre avec les rumeurs.
Ce sera peut-être le dernier été de Samuel Montembeault comme gardien du CH, alors que même les médias anglophones affirment que le poste du Québécois en tant que numéro un n'est pas assuré.
Ce sera peut-être le début d’une nouvelle aventure ailleurs.
Mais quoi qu’il arrive, ce sera un été déchirant.
Et quoi qu’en pensent les dirigeants, les partisans, eux, n’oublieront pas.
Car avant d’être un gardien de but, Samuel Montembeault a été un homme debout, dans une équipe à genoux.
Et ça, ça mérite le respect.