Être gardien de but dans la LNH, ce n’est pas seulement arrêter des rondelles. C’est survivre à un tourbillon constant de pressions, de critiques et d’attentes irréalistes.
Samuel Montembeault, dans une entrevue exclusive avec Renaud Lavoie qui sera diffusée samedi, nous offre un rare aperçu de ce qui fait sa force mentale : sa capacité à tout effacer, à tourner la page, à “Ctrl-Alt-Delete” chaque situation, bonne ou mauvaise, pour rester dans l’instant.
L’extrait de l’entrevue, déjà disponible, dévoile un Montembeault honnête et transparent.
Il revient sur la débandade contre les Rangers avec une lucidité désarmante : « C’est embarrassant un petit peu, tu te retrouves au bout du banc et tu as la tête qui tombe beaucoup. »
Mais là où d’autres se noieraient dans cette frustration, lui fait preuve d’une résilience hors norme : « Le lendemain, tu reviens à l’aréna, c’est une nouvelle journée, un nouveau moment pour s’améliorer. »
Cette capacité à rebondir, à ne jamais s’attarder sur le passé, c’est ce qui le distingue.
La position de gardien de but, c’est comme jouer au tennis contre une machine à balles : chaque tir te teste, chaque but encaissé te met au défi de te relever.
Pour Montembeault, la clé est de vivre dans l’instant, de ne jamais devenir passager de ses propres pensées.
À Montréal, un marché où chaque erreur est décortiquée sous une loupe et amplifiée par les projecteurs, Montembeault réussit là où bien d’autres ont échoué.
Il ne laisse rien ni personne s’immiscer dans sa bulle. Chaque match est une nouvelle opportunité, chaque tir un nouveau départ.
« Tu dois juste retourner sur la glace et te concentrer sur les détails, » a-t-il confié à Lavoie. C’est simple, mais incroyablement efficace.
Pourtant, cela n’a pas toujours été facile. Il avoue avoir eu du mal à dormir après certaines performances difficiles.
Mais au lieu de laisser ces moments le hanter, il a appris à transformer ces nuits blanches en motivation.
C’est un processus, un travail constant sur lui-même, une discipline mentale qui lui permet de rester debout dans un rôle où tant d’autres s’effondrent.
Dans un monde où le rôle de gardien est souvent solitaire et cruel, il montre qu’il est possible d’en sortir grandi, pourvu qu’on ait la force mentale nécessaire.
Alors, la prochaine fois que Montembeault encaissera un but, rappelez-vous ceci : il l’a déjà effacé de son esprit avant même que vous n’ayez le temps de critiquer.
C’est ça, son secret.
Pas de regrets, pas de bagages. Juste un gardien, un tir à la fois, qui avance avec une résilience que bien d’autres rêveraient de maîtriser.
Et ça, c’est tout un exploit.
Amen