Samuel Montembeault écarté officiellement: Martin St-Louis tranche

Samuel Montembeault écarté officiellement: Martin St-Louis tranche

Par David Garel le 2025-12-09

Le Canadien n’a rien annoncé officiellement, aucune mise à jour dramatique, pas de confession médicale, pas de déclaration d’urgence. 

Et pourtant, la vérité s’est imposée toute seule, dans le silence lourd d’un vestiaire qui sait exactement ce qu’il vit : Samuel Montembeault n’est plus le gardien numéro un du Canadien de Montréal.

Plus de maladie. Plus d’excuse.

Juste la réalité froide et brutale : c’est encore Jakub Dobeš qui obtient le filet ce soir contre le Lightning de Tampa Bay, pour un neuvième départ dans les onze derniers matchs.

Neuf sur onze. Cette statistique, à elle seule, raconte un effondrement et une ascension. Elle raconte un changement d’ère.

Et elle raconte surtout une vérité impossible à contourner : le filet de Montréal appartient désormais à un jeune de 24 ans qui n’était même pas supposé se battre pour le poste cette saison.

Pendant que Montembeault glisse, Dobeš grimpe. Pendant que Montembeault cherche son souffle, Dobeš s’impose dans le chaos.

Pendant que Montembeault espère retrouver confiance, Dobeš vient de lui voler l’avenir.

Ce soir contre les Islanders, Montréal n’arrive pas avec un questionnement. Montréal n’arrive pas avec un duel de gardiens. Montréal arrive avec un nouveau message :

Jakub Dobeš commence. Point final.

Eux, ils l’ont compris. Les joueurs, eux, ne sont pas fous. Ils voient la charge de travail. Ils voient les décisions. Ils voient la tendance. Ils voient les regards. Ils voient les murmures.

Et ils voient un coach qui, malgré ses phrases prudentes, malgré ses « on verra », malgré ses « probablement », vient de faire son choix depuis longtemps.

Quand un entraîneur donne neuf départs en onze à un gardien qui, en théorie, devait apprendre dans l’ombre, ce n’est plus un test. Ce n’est plus un essai. Ce n’est plus un plan à court terme.

C’est une passation de pouvoir.

Et pendant qu’on bascule dans l’ère Dobeš, Montembeault, lui, se retrouve suspendu entre deux mondes :

Trop fragile pour être un numéro un, trop expérimenté pour redevenir un auxiliaire, trop exposé dans le marché montréalais pour redevenir invisible.

Hier encore, son statut restait enveloppé dans une excuse commode : la maladie. Une maladie qui, ironiquement, protégeait son image autant que ses statistiques. Mais ce matin, le couvercle a sauté. Montembeault est disponible, il va mieux, il est prêt.

Et malgré ça, il regarde le filet… et le filet ne le regarde plus.

Il n’y a rien de plus cruel qu’un entraînement où l’on sait qu’on n’a plus sa place, où chaque arrêt sonne inutile, où chaque séquence technique ressemble à une répétition d’un rôle qui n’existe plus.

Ce soir, Montembeault n’est plus un joueur en convalescence.

Il est un joueur déclassé.

Et la réalité la plus cinglante, c’est que ce changement se produit à un moment où les Islanders représentent exactement le type d’adversaire qui exige un gardien solide : une équipe structurée, patiente, opportuniste, qui ne domine pas mais punit les erreurs. Une équipe qui n’accorde rien… mais qui prend tout.

Ce genre de match, autrefois, était réservé au numéro un, à celui en qui l’on croyait, à celui qui devait tenir le fort pendant que l’équipe tentait de définir sa propre identité.

Aujourd’hui, ce rôle appartient à un jeune qui n’a pas peur, qui apprend en direct, qui vit ses erreurs, qui impose son style, parfois chaotique, souvent spectaculaire, toujours engagé.

Jakub Dobeš est la nouvelle fondation de ce club.

Il n’est pas parfait, il ne le sera pas ce soir non plus, mais il est le choix de Martin St-Louis. Et ça, à Montréal, vaut plus qu’un communiqué.

Il faut dire les choses comme elles sont :

Ce soir, ce n’est pas un match contre les Islanders.

Ce soir, c’est un chapitre de plus dans le roman de la chute de Montembeault et de l’ascension d’un gardien qui n’était même pas censé faire trembler le vestiaire avant 2026.

Ce soir, le filet est une scène.

Et celui qui entre en premier sera, celui qui écrit l’histoire.

Dobeš y entre encore.

Montembeault, lui, regarde la porte se refermer un peu plus. Et quand une organisation choisit son gardien aussi clairement, aussi souvent, aussi lourdement… ce n’est plus une rotation.

Ce qui a définitivement scellé le sort de Samuel Montembeault, ce n’est pas seulement l’ascension irrésistible de Jakub Dobeš ni la certitude que Jacob Fowler sera le pilier du futur : c’est cette soirée à St. Louis où il aurait pu sauver sa réputation dans un back-to-back crucial… et où il a dû se retirer, malade, laissant derrière lui la perception d’un gardien incapable de saisir la moindre occasion de se racheter.

Cette absence a résonné très fort dans la LNH, parce que plus personne ne se cache : Montembeault est sur le marché et il ne vaut plus rien, et les clubs qui auraient accepté de le prendre dans une transaction, Edmonton, Columbus, Chicago, même Buffalo, n’y voient plus qu’un pari risqué.

Kent Hughes se retrouve donc avec une patate chaude à corriger absolument, celle d’un actif en chute libre qui glisse entre ses doigts et qu’il doit déplacer avant que son effondrement statistique ne le rende complètement inéchangeable, quitte à accepter un retour minimal simplement pour éviter qu’il ne perde encore davantage de valeur pendant que Dobeš et Fowler, eux, se préparent à fermer définitivement la porte du filet montréalais.

C’est une révolution.