Samuel Montembeault fâché envers le Rocket de Laval

Samuel Montembeault fâché envers le Rocket de Laval

Par David Garel le 2025-12-19

Le Rocket de Laval devrait avoir honte.

On a vu Samuel Montembeault comme un homme qu’on voulait transformer en vedette… alors qu’il s'effondre de l’intérieur

C'mon. Sérieux. Il existe des joueurs qui carburent à l’attention, qui se nourrissent du projecteur, qui vivent pour les applaudissements ou les mises en scène.

Et il existe Samuel Montembeault.

Un gardien qui, depuis deux mois, glisse dans une zone sombre où la confiance est au fond du trou, où chaque déplacement semble peser une tonne, où chaque décision devient une bataille contre soi-même.

Un gardien qui, quand il a accepté de descendre à Laval pour reprendre son souffle, espérait au moins une chose : passer incognito. Reprendre doucement. Trouver un moment de calme. S’éloigner du bruit.

Or ce qu’il a vécu hier soir a été tout sauf du calme.

Le Rocket, dans un élan de marketing de bas-étage, mais surtout complètement déconnecté de l’état mental du joueur, a décidé d’offrir à Montembeault une mise en scène de rockstar.

Une photo prise dans la pénombre, chandail foncé, casque brillant, regard dramatique, montage léché partagé en boucle sur les réseaux sociaux avec un message clair :

Le Montembeault show commence.

Ce que Montréal voyait comme un événement, Samuel, lui, l’a reçu comme un coup de massue.

On parle d’un gardien qui se bat avec sa confiance, d'un homme blessé dans son orgueil qui ne veut surtout pas attirer l’attention et qui a été envoyé à Laval pour se reconstruire en silence.

Et au lieu de silence, on lui impose un spectacle.

C'est clair qu'il était effondré mentalement avant même d’entrer dans le match.

L’atmosphère, la promotion, les projecteurs, les réactions sur les réseaux sociaux… tout cela a créé un malaise évident. Il voulait se cacher, on l’a exposé. Il voulait respirer, on a serré le collet.

Ce n’était pas cool. Ce n’était pas bienveillant. Et Samuel Montembeault ne l’a vraiment pas aimé.

Selon ce qui circule déjà en coulisses, il a fait comprendre clairement à l’organisation, Canadien et Rocket confondus, qu’il ne voulait plus jamais d’un Montembeault Show.

Samedi, encore contre Cleveland, il a déjà donné la consigne :

Pas de photo dramatique, pas de feu d’artifice, pas de mise en scène.

Juste du hockey, juste du silence.

Et comment lui en vouloir?

Sa confiance est au plancher. Il est sous le choc du renvoi. Il porte le poids des attentes d’une ville qui, il y a encore six mois, l’élevait au rang d’héritier spirituel de Carey Price.

Et comme si ce n’était pas suffisant, une humiliation supplémentaire plane partout sur les écrans du Québec : la publicité McDonald’s.

Une pub où on le voit sourire, blagueur, heureux, accompagné de Mike de Chez Rona dans une position de vedettel qui n’a plus aucun lien avec la réalité actuelle.

Le problème, c’est qu’elle tourne encore. Non-stop.

Pendant que Fowler est remonté. Pendant que Dobeš s’accroche. Pendant que Montembeault, envoyé à Laval, tente de recoller les morceaux.

C’est devenu surréaliste. Presque cruel.

Montembeault regarde la télévision et voit un personnage qui n’existe plus.

Il se voit sur les réseaux sociaux transformé en star d’un soir, alors qu’il essayait simplement de survivre assez longtemps pour retrouver un minimum de stabilité intérieure.

Il sait que tout le Québec est mal à l'aise quand il le voit avec sa poutine au ranch dans une publicité de perdant... alors que McDo pensait faire un marketing de gagnant. 

McDonald's Canada repêche Samuel Montembeault... tel était le titre de leur campagne. Et le pire, c'est que Montembeault est arrivé au camp d'entraînement "out of shape", avec un taux de gras beaucoup trop élevé.

Et voici le communiqué de McDonald's en annonçant la publicité:

La campagne McJoueurMC est de retour et pour cette 14e édition, McDonald’s du Canada s’associe à un gars de chez nous, le gardien de but des Canadiens de Montréal, Samuel Montembeault, qui assurera le lancement de la toute nouvelle Poutine ranch avec poulet et bacon au Québec. Cette édition est marquée par une collaboration inusitée avec Mike chez RONA, une alliance inattendue entre deux figures bien appréciées des Québécois.

Amoureux des frites dorées, de la sauce gravy et du fromage skouic-skouic au point d’en manger à son souper de mariage, Monty, surnommé « Snacks » dans la chambre des joueurs en raison de sa gourmandise avouée et assumée, s’est naturellement imposé comme le meilleur ambassadeur pour faire connaître cette nouvelle poutine signée McDo... avec son goût à tout casser, elle promet de faire sensation et de conquérir le cœur des Québécois.

Aujourd'hui, il est profondément mal à l’aise...

Et le Canadien vient d’apprendre, de la façon la plus brutale qui soit, une leçon qu’il n’aurait jamais dû oublier : on ne fabrique pas artificiellement de la confiance. On protège un gardien fragilisé.

Hier, on ne l’a pas protégé.

On a transformé un homme qui cherche à se relever en une affiche Instagram.

On a voulu créer un moment.

On a récolté un malaise.

Et si Montréal veut vraiment sauver Samuel Montembeault  (l’homme, pas la marque), il faudra commencer par cette vérité simple : on ne peut pas jouer au metteur en scène avec un gardien au fond du trou.

Il doit respirer, se reconstruire et être laissé tranquille.

Hier, on a fait tout l’inverse.

Espérons que ce soit la dernière fois.