Maladie de Samuel Montembeault: Martin St-Louis gagne la bagarre

Maladie de Samuel Montembeault: Martin St-Louis gagne la bagarre

Par David Garel le 2025-12-07

Le Canadien de Montréal a annoncé en urgence, peu avant l’arrivée des Blues au Centre Bell, le rappel du gardien Kaapo Kahkonen en provenance du Rocket.

L’information est simple, mais les répercussions sont immenses : Samuel Montembeault, malade, est incapable d’assurer le départ qui lui était réservé dans le cadre du back-to-back. E

t dans le contexte particulier qui entoure le poste de gardien depuis plusieurs semaines, cette absence prend une dimension horrible pour le Québécois.

Depuis un mois, Montembeault vit au rythme d’une pression constante, entretenue par un entraîneur qui n’a cessé d’entretenir un doute public autour de son rôle.

À chaque rencontre avec les journalistes, Martin St-Louis a fait comprendre à tout le monde qu'il ne croyait plus en Montembeault

St-Louis ne voulait même pas confirmer qu'il allait être le partant aujourd'hui, même si Dobes jouait hier à Toronto.

Le mot « probablement » employé hier a suffi à raviver toutes les interrogations, comme si son statut reposait sur le rôle de bouche-trou. 

Pour St-Louis, c'est une victoire. Il gagne la bagarre physchologique... et médiatique. Car il voulait Dobes encore ce soir, mais il ne voulait pas créer de scandale québécois-francophone en humiliant Montembeault.

Mais dans ce climat déjà tendu, l’annonce de sa maladie survient au moment le moins opportun pour la carrière du gardien québécois.

Parce que ce match contre les Blues était l’un de ceux qu’il ne pouvait pas esquiver. Un back-to-back classique, une présence presque automatique dans la logique d’un calendrier chargé, même s'il est le pire gardien de la LNH.

St-Louis avait beau laisser planer l’incertitude, la plupart des observateurs s’attendaient à revoir Montembeault devant son filet.

Non pas par confiance absolue, mais parce qu’il n’existait aucune autre option selon les médias pro-Montembeault : Dobes avait joué la veille, le voyagement rendait improbable un deuxième départ en autant de jours, et le calendrier commandait un partage naturel.

Or, c’est Sam le perdant qui s’est retiré avant même que l’entraîneur n’ait à trancher. Un geste banal sur papier, mais lourd de sens lorsqu’on connaît la tension accumulée.

Dans les heures suivant l’annonce, la perception s’est imposée d’elle-même : dans l’incapacité de retrouver son jeu, exposé à un degré de critique rarement vu pour un gardien à Montréal, secoué par la possibilité de perdre son filet à court terme, il recule au moment où il avait justement l’occasion de rétablir sa réputation.

Ce que cette absence révèle surtout, c’est la fragilité de la structure autour de lui. On ne parle plus d’un gardien qui lutte pour prouver qu’il mérite son rôle, mais d’un joueur qui tente simplement de reprendre une forme de contrôle sur un environnement qui l’engloutit.

St-Louis ne le veut plus, le public ne le veut plus, ses coéquipiers ne le veulent plus.

On connaît la suite. Dobes continue d’accumuler les départs, Fowler brille à Laval, le tandem du futur est connu et Montembeault devient soudainement l’homme dont l’avenir est ailleurs qu'à Montréal.

Pendant que Columbus cherche sérieusement un gardien pour remplacer un Elvis Merzlikins incapable de retrouver ses repères et que plusieurs dirigeants des Blue Jackets mentionnent en coulisses un réel intérêt pour Montembeault, le principal intéressé est forcé de renoncer au match exact qui lui offrait une occasion de calmer les eaux

. Et pendant que les rumeurs entourant les Blues, Jordan Binnington et un éventuel échange Montréal–Saint-Louis continuent de circuler, l’entraîneur du Canadien se voit soudainement libéré de la décision inconfortable qu’il tentait de contourner depuis deux jours.

Ce qui frappe surtout dans cette histoire, c’est l’absence totale de protection publique. St-Louis n’a offert aucun soutien clair, aucune phrase destinée à stabiliser son gardien malade.

L’entraîneur a laissé l’impression qu’il avançait vers cette soirée en considérant toutes les options, comme si l’obligation de confier le filet à Montembeault n’existait plus.

Et ce silence volontaire alimente nécessairement les spéculations : est-ce que le coach protège son équipe ou prépare simplement... le départ inévitable du Québécois indésirable?

L’annonce du rappel de Kahkonen permet au Canadien de franchir cette soirée sans scandale immédiat, mais elle place Montembeault dans une position encore plus inconfortable pour la suite.

Il reviendra mardi dans un vestiaire où plus personne ne sait vraiment où il se situe, ni pour combien de temps il sera là avant d'être transigé... ou soumis au ballottage...

La maladie du jour devient alors un révélateur : non pas d’une faiblesse physique, mais d’une situation mentale et professionnelle devenue intenable.

Ce qu’on retiendra, c’est qu’au moment où il devait reprendre le contrôle, le gardien n’a même pas eu la chance de monter sur la glace.

Et que pour une équipe qui soupèse activement ses options devant le filet, cette absence ne fait qu’accélérer un processus déjà en marche.

Cruel.