Samuel Montembeault prend le chemin de Laval

Samuel Montembeault prend le chemin de Laval

Par David Garel le 2025-12-16

La nouvelle vient de tomber comme une enclume sur la tête de Samuel Montembeault.

Le ciel s'écroule sur la carrière d’un gardien qui est au fond du trou : le Québécois est officiellement envoyé à Laval pour des fins de conditionnement. Une clause administrative habilement formulée pour éviter le mot interdit, celui qui détruit des carrières et défigure des réputations : ballottage.

Le Canadien n’a même pas osé l'envoyer au ballottage, mais la réalité est que zéro équipe ne l’aurait réclamé.

Le CH n’envoie pas Montembeault à Laval parce qu’il veut le relancer. Le CH l’envoie à Laval pour ne pas avoir à vivre l’humiliation publique d’un joueur abandonné par 31 formations.

Même si la version officielle... tente de faire diversion.

Voici les propos de Renaud Lavoie:

"Samuel Montembeault a accepté d’aller jouer deux matchs avec le Rocket de Laval, lui qui n’a pas eu de départ depuis le 2 décembre et qui a été frappé violemment par un virus, le weekend du 7 décembre, il est donc préférable pour lui de jouer quelques matchs à Cleveland avant de rejoindre l’équipe à Pittsburgh dimanche."

Hum. Le virus était tellement violent que Samuel Montembeault a pris son auto pour pour faire l'aller-retour Montréal-Sainte-Gertrude (Bécancour) afin d'aller visiter sa famille, question de se faire soigner par "môman".

La vérité, c'est qu'on préfère maquiller la réalité plutôt que d’assumer le fiasco.

Et la réalité, elle est dévastatrice.

Il n’y a pas si longtemps, Montembeault devait porter l’uniforme d’Équipe Canada aux Jeux olympiques. Les analystes l’annonçaient comme le 3e gardien du Canada, au minimum, un Québécois fier de représenter une tradition qui s’étire de Dryden à Roy en passant par Price.

Aujourd’hui?

Ce même gardien se retrouvera dans un aréna de la Ligue américaine, devant un public qui n’a aucune idée du vertige qu’il vit.

Pour un athlète québécois, c’est un choc culturel et psychologique monumental.

On ne descend pas simplement de la LNH à la AHL.

On tombe d’un piédestal national à un sous-sol où personne n’est prêt à être vu.

Ce n’est plus de simples fins de conditionnement. C’est une déchéance verticale.

On essaiera de nous vendre cette décision comme un geste stratégique, un passage temporaire pour “se remettre en forme”, une opportunité de “retrouver ses repères”.

Mais personne n’est naïf.

Ce renvoi à Laval n’a qu’un but : éviter l’humiliation du ballottage et gagner un peu de répit pour un dossier devenu ingérable.

Montembeault dispose légalement d’une fenêtre maximale de deux semaines dans la Ligue américaine. Mais selon Renaud Lavoie, il rejoindra l'équipe à Pittsburgh dimanche.

Parions que si Fowler et Dobes sont en feu d'ici là, on va utiliser les deux semaines permises pour ce fameux conditionnement.

Une ou deux semainespour prouver qu’il n’est pas brisé mentalement?

Une ou deux semaines pour donner l’illusion qu’il peut redevenir un gardien de la LNH?

S’il ne retrouve pas sa forme rapidement, si Fowler continue de dominer, si Dobeš s’accroche comme un pitbull à son poste… alors ce séjour de conditionnement deviendra seulement la première étape d’une sortie définitive.

Ce renvoi survient au moment où Fowler s’installe comme le nouveau numéro un et où Dobeš vient de livrer un match héroïque contre McDavid.

On ne pouvait pas garder Montembeault dans cette équation sans l’exposer à une humiliation encore plus grande.

On le sort du chemin. On le descend d’un étage.= On espère que personne ne posera trop de questions.

Mais les questions sont là, brûlantes :

Qu’est-ce qui s’est réellement passé pour que le gardien olympique tombe aussi bas?

Pourquoi La Presse continue de parler de problèmes personnels hors-glace?

Une organisation n’envoie pas un gardien olympique à Laval si elle croit encore pleinement en lui. Elle fait ça quand elle tente de sauver ce qu’il reste à sauver.

Laval n’est pas un rebond.

C’est la ligne mince entre une carrière... et la fin.