Honte publique à Brossard: Samuel Montembeault ne pardonnera jamais à Stéphane Robidas

Honte publique à Brossard: Samuel Montembeault ne pardonnera jamais à Stéphane Robidas

Par David Garel le 2025-11-06

Rien ne va plus pour Samuel Montembeault... même à Brossard...

Il y a des scènes, parfois, qui disent tout sans un mot. Des séquences d’entraînement qu’on voudrait oublier, mais qui laissent une trace marquée au fer rouge dans la mémoire des joueurs, du personnel… et surtout des journalistes présents.

Mercredi matin à Brossard, alors que le Canadien reprenait l’entraînement en vue de son match contre les Flyers de Philadelphie, un malaise immense s’est installé autour de Samuel Montembeault.

Et ce malaise, il faut le nommer. L’affronter. Car il est devenu le reflet brutal de la réalité : Montembeault ne contrôle plus rien. Ni son filet. Ni sa confiance. Ni la perception du public.

Le moment le plus troublant de cette séance d'entraînement s'est produit lorsqu’un homme de 48 ans, retraité de la LNH depuis plus d’une décennie, a fait paraître le supposé gardien numéro un du CH comme un junior nerveux. 

Stéphane Robidas, entraîneur adjoint de Martin St-Louis, a marqué sur presque chacun de ses tirs. Pas sur des jeux de puissance à 5 contre 3. Non. Sur des tirs francs. Des lancers directs sans vue voilée. Des tirs simples qui sont dirigés vers Montembeault pour qu'il les arrête facilement afin de trouver un rythme.

Incapable de les arrêter, Sa a perdu patience, multipliant les réactions de frustration visible.

Il aurait été facile de passer par-dessus, de mettre ça sur le compte d’un mauvais matin ou d’une séquence d’entraînement peu significative.

Mais quelques heures après le match contre les Flyers, où Montembeault s'est fait narguer par sa propre foule, ce moment prouvait toute l’ampleur de la crise de confiance chez Montembeault. Une crise qui ne date pas d’hier, mais qui atteint un nouveau sommet chaque semaine.

Les journalistes présents à Brossard n’en revenaient pas. Robidas, ancien défenseur avec 937 matchs derrière la cravate, retraité depuis 2015, n’avait rien d’un tireur d’élite.

Et pourtant, ses lancers trouvaient les failles de Montembeault avec une facilité déconcertante. Chaque but semblait ajouter une goutte de poison à l’intérieur du gardien québécois.

Les soupirs bruyants, les regards au plafond... tout y était. Un homme qui lutte contre lui-même. Qui tente désespérément de prouver qu’il mérite sa place.

Sans le vouloir, Robidas a ridiculisé le pauvre gardien.

La veille, au Centre Bell, le public montréalais enfonçait le clou avec une rare violence émotionnelle.

À Brossard, il devait se rappeler de la foule qui s’est mise à le narguer à chaque arrêt.

Ces moqueries, ces huées, ce mépris… ce sont des signaux que le lien est brisé. Que le public n’y croit plus. Et même si Montembeault a eu un regain de concentration et livré une bonne deuxième moitié de match, le mal était fait.

Il a terminé la rencontre visiblement affecté, le regard vide, les lèvres serrées en entrevue. Mais ce qui a vraiment tout changé, c’est l’accueil réservé à son remplaçant désigné.

Dès que Martin St-Louis a affirmé que Jakub Dobeš était le gardien partant contre les Devils du New Jersey, les réseaux sociaux ont explosé de joie. Le peuple veut Dobeš. Plus encore : le peuple ne veut plus Montembeault.

Et ça, peu importe les intentions de Martin St-Louis. Car l’opinion publique montréalaise, une fois qu’elle a tourné le dos à un joueur, est impitoyable.

Le nom de Montembeault est maintenant associé à une longue série de frustrations, de déceptions, de buts évitables, de statistiques moyennes, et surtout… d’incohérence.

Ce qui rend la situation encore plus lourde, c’est le contrat de trois ans signé par Montembeault, qui court jusqu’en 2027.

À 3,15 M$ par saison, ce n’est pas un boulet, mais c’est un fardeau pour un club qui ne veut plus lui confier le filet. Et pendant que Dobeš enchaîne les performances inspirées, pendant que Jacob Fowler brille à Laval, la hiérarchie des gardiens à Montréal est chamboulée.

Montembeault est devenu le troisième gardien dans sa propre organisation si on regarde le futur à court terme.

Et ce n’est pas une exagération.

Après le match contre les Flyers, Zachary Bolduc n’a pas mâché ses mots. Le jeune attaquant québécois, pourtant d’un calme toujours mesuré, a exprimé son inconfort face à la situation.

« Ce n’est pas normal que notre gardien se fasse huer comme ça chez nous. On ne ferait jamais ça à un joueur des Flyers. Ce n’est pas correct. »

Son ton était grave. Il ne s’agissait pas d’une déclaration préparée. Il semblait sincèrement ébranlé par la scène, et par le regard vide de Montembeault au retour au vestiaire.

Mais en parallèle, une question circulait en silence dans les couloirs du Centre Bell : que faire maintenant ?

En point de presse, Martin St-Louis a tenté d’éteindre l’incendie, comme il le fait toujours. Mais même lui ne pouvait pas cacher son malaise. Quand on lui a demandé ce qu’il pensait de l’attitude du public envers Montembeault, il a répondu :

« Ça fait partie du hockey à Montréal. Tu peux pas te battre contre ça. Il faut que tu sois fort mentalement. »

Puis il a ajouté, plus doucement :

« Je suis fier de Sam. Il a tenu bon. C’est un gars de caractère. »

Mais derrière cette déclaration, il n’y avait pas l’assurance des beaux jours. Tout le monde sait que les prochains matchs vont devenir un référendum populaire sur qui doit garder les buts à Montréal. Et ce référendum, tout indique que Dobeš l’a déjà gagné.

Et maintenant ?

La suite est prévisible. Dobeš fera toujours jaser, Fowler continuera d’attendre patiemment...

Et Montembeault ? Il tentera de survivre. De se relever. De convaincre qu’il peut encore être un numéro un. Mais les faits sont là : il a été humilié à l’entraînement, hué en match, et remplacé dans le cœur du public.

La page est en train de se tourner. Lentement. Brutalement.

Pendant ce temps, les Hurricanes de la Caroline, les Flyers de Philadelphie et les Oilers d'Edmonton sont à la recherche d'un gardien.

Tic-tac-tic-tac.