Le dernier épisode de Sous écoute, le balado légendaire de Mike Ward, a donné lieu à une scène mémorable, où l’humour a pris une tournure dérangeante.
Dave Morissette a profité de l’occasion pour "niaiser" Guillaume Latendresse et Maxim Lapierre, les deux anciens joueurs du CH et animateurs de La Poche Bleue.
Si l’épisode a offert de nombreux moments hilarants, une blague en particulier, visant la santé mentale de Latendresse, a laissé un goût amer.
L’an dernier, Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse avaient fait grand bruit après un passage controversé à Sous écoute.
Les deux animateurs, visiblement éméchés, avaient multiplié les comportements déplacés envers Mike Ward, allant jusqu’à des gestes physiques non consentis comme un doigt dans la bouche ou des étreintes forcées.
Mike, mal à l’aise, avait choisi de retirer l’épisode des plateformes, expliquant plus tard :
« Ils voulaient me montrer qu’ils étaient capables de boire comme des hommes, mais à la place, ils ont bu comme des enfants. »
Dans son épisode récent, Dave Morissette n’a pas hésité à revenir sur cet incident en déclarant avec un sourire :
« On m’a dit : touche surtout pas à Mike… Ça pourrait être mon dernier podcast. »
Un clin d’œil évident aux dérapages passés de La Poche Bleue. L’humour, ici, était dans le mille.
Mais la réplique de Mike Ward, « Dans six mois, tu vas prendre une année sabbatique », a mal passé selon certains.
Voici l'extrait vidéo au complet:
La blague de Mike Ward faisait directement allusion à la pause professionnelle de Guillaume Latendresse, qui a récemment annoncé se retirer des médias pour des raisons de santé mentale liées aux commotions cérébrales subies pendant sa carrière.
Si l’intention était de provoquer un rire gêné, la réaction a été tout autre : un malaise évident.
Il est impossible de ne pas ressentir une profonde empathie pour Latendresse, qui a ouvertement partagé ses luttes avec la dépression et les séquelles physiques de ses blessures.
Ces confessions courageuses, faites au fil des années, ont permis de sensibiliser le public à la réalité des athlètes après leur carrière.
Pourtant, en quelques mots, cette blague a semblé minimiser toute la gravité de son parcours.
Soyons honnêtes : une grande partie de l’épisode était hilarante. Dave Morissette et Mike Ward savent parfaitement jouer avec les limites pour faire rire leur public.
Mais cette blague sur Latendresse, bien qu’insérée dans un contexte de "chums" a franchi une ligne invisible.
Pourquoi ? Parce qu’elle touche à un sujet extrêmement délicat : la santé mentale.
Latendresse n’est pas un simple personnage public. Il est un homme qui, au fil des ans, a courageusement exposé sa vulnérabilité pour mettre en lumière un problème que beaucoup préfèrent taire.
Des moments comme celui où il a avoué avoir perdu la mémoire pendant un mois après un coup à la tête en jouant à la Wii avec son fils sont gravés dans les mémoires.
De rire à ce sujet, même indirectement, c’est risquer de banaliser ces souffrances réelles.
Bien sûr, Dave Morissette et Mike Ward ne voulaient pas blesser Latendresse. Leurs échanges s’inscrivaient dans une dynamique typique des « boys » : niaisage et blagues parfois cruelles, mais sans malveillance apparente.
Pourtant, même dans ce cadre, l’humour a des limites. Une blague peut être drôle tout en étant maladroite, voire blessante.
Dans un contexte où la santé mentale est encore un sujet tabou pour de nombreux hommes, cette plaisanterie aurait pu être un moment pour rappeler l’importance du respect et de la compassion.
Au lieu de cela, elle a renforcé cette idée que les luttes personnelles sont un sujet approprié pour faire rire, même lorsqu’elles impliquent des blessures profondes.
Guillaume Latendresse a récemment écrit :
« J’aurais dû me soigner il y a longtemps, mais j’ai toujours repoussé le moment. »
Ces mots reflètent une douleur bien réelle et un courage immense. Lui et d’autres, comme Carey Price ou Jonathan Drouin, ont permis de briser le silence autour des luttes mentales des athlètes.
Alors que nous rions des moments légers et absurdes de Sous écoute, n’oublions pas que derrière les blagues se cachent parfois des réalités bien plus sombres.
Que l’humour reste un outil puissant pour rapprocher les gens, mais qu’il ne doit jamais être un moyen pour raviver des blessures.
À Guillaume Latendresse, nous adressons tout notre respect et notre soutien. Et à Dave Morissette et Mike Ward, un simple rappel : certaines blagues, même bien intentionnées, méritent une réflexion supplémentaire avant d’être lancées.