Il y a des contrats dans la LNH qui vieillissent mal, très mal.
Des pactes qui sentent la bombe à retardement dès la signature, mais que les dirigeants s’obstinent à défendre avec un sourire en coin, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes.
Celui de Jesperi Kotkaniemi appartient à cette catégorie.
Huit ans, 38,56 millions de dollars, un cap hit annuel de 4,82 millions qui traîne jusqu’en 2030.
Le genre de deal qu’on signe un soir d’été en se convainquant que « le kid a encore du potentiel »… et qu’on regrette amèrement quand le kid en question plafonne à 12 buts et une trentaine de points.
Bienvenue dans le cauchemar de la Caroline.
Quand les Hurricanes ont décidé de tendre une offre hostile au Canadien en 2021, ce n’était pas juste une transaction financière.
C’était une vengeance calculée. L’organisation voulait humilier Montréal après l’histoire Aho, et elle a utilisé Kotkaniemi comme arme.
Résultat : Montréal a perdu son troisième choix au total de 2018 pour un contrat de six millions d’un an, puis la Caroline a scellé le mariage avec une prolongation de huit ans.
C’était censé être le coup de maître, le « gotcha » de Don Waddell. Sauf qu’aujourd’hui, c’est tout le contraire : Kotkaniemi est devenu un fardeau.
Les chiffres ne mentent pas.
En 2022-2023, il a connu sa meilleur saison en carrière dans la LNH.
Une saison correcte sur papier avec 18 buts et 43 points, mais dès qu’on s’attendait à un pas de plus, il a reculé.
La campagne suivante, il a peiné à atteindre 12 buts et a même glissé sur le quatrième trio.
Le joueur qu’on vendait comme futur centre numéro deux est devenu un passager qu’on déplace de l’aile au centre sans jamais trouver la bonne chaise.
Rod Brind’Amour, pourtant un entraîneur qui prêche la patience, n’a plus confiance. Les séries? Kotkaniemi a disparu.
Invisibilité complète. Même les partisans de la Caroline, pourtant indulgents, commencent à le huer.
Et c’est là que la bombe explose : son contrat. Parce qu’on peut tolérer un joueur de soutien à 1,5 million.
Mais un gars payé 4,82 millions pour donner des stats de quatrième trio?
C’est un luxe que même une équipe riche comme la Caroline ne peut plus se permettre. Le mot « sacrifice » circule maintenant dans les couloirs.
Les insiders l’ont glissé à demi-mot cet été : le DG Eric Tulsky aurait placé Kotkaniemi sur la table des discussions. Pas officiellement, pas dans une annonce de presse, mais assez pour que les rumeurs prennent feu.
Le problème, c’est que ce contrat est presque intransférable.
La clause de rachat le prouve : si les Canes décident de le racheter, ils se ramassent avec une cicatrice de 16 ans sur leur masse salariale.
Oui, seize. Jusqu’en 2041.
C’est comme traîner un fantôme dans tes livres de comptes pendant une génération.
Personne ne veut d’un tel fardeau, surtout avec un plafond salarial qui grimpe, mais où chaque million compte.
Résultat : on parle de Kotkaniemi comme d’une patate chaude. Les Canes veulent s’en débarrasser, mais les autres équipes leur rient au nez.
Kotkaniemi, lui, n’a jamais dépassé les 43 points.
À 25 ans, on ne parle plus d’un « jeune en progression ».
On parle d’un joueur qui a montré exactement ce qu’il est : un centre de profondeur qui n’a pas l’instinct offensif pour dominer, ni le caractère défensif pour être fiable. Trop gros contrat, pas assez de valeur.
Et pourtant, tout avait commencé avec un air de revanche.
Montréal avait choisi Kotkaniemi au troisième rang en 2018, devant Brady Tkachuk, devant Quinn Hughes.
Une décision qui hante encore l’organisation.
Quand le CH a laissé filer le Finlandais après l’offre hostile, les fans étaient divisés : certains criaient au scandale, d’autres étaient soulagés.
Aujourd’hui, même les plus fidèles admirateurs de « KK » doivent admettre que le Canadien a esquivé une balle.
Imaginez le CH coincé avec ce contrat jusqu’en 2030? Kent Hughes serait en train de supplier Geoff Molson d’allonger un chèque pour le racheter.
L’été 2025 est donc devenu un point de bascule. Jesperi Kotkaniemi a passé l’été en Finlande, loin des médias, loin des projecteurs.
Pas de scandales, pas de stories douteuses sur Instagram. Juste un silence pesant.
Les seuls échos qu’on a entendus sont ceux des dirigeants de la Caroline, qui répètent le même discours en boucle : « On croit encore en lui, il est jeune, il peut rebondir. »
Mais personne n’y croit vraiment. Même Brind’Amour, interrogé du bout des lèvres, a parlé de « trouver la bonne chaise pour Jesperi ». Traduction : on ne sait plus quoi faire avec lui.
Alors, où va-t-il jouer en 2025-2026?
Pour l’instant, toujours en Caroline. Mais à quel poste? Avec quel rôle?
La vérité, c’est que Kotkaniemi risque de commencer la saison sur un quatrième trio.
Et un quatrième trio à 4,82 millions, ça attire les caméras, ça attire les critiques, et ça finit presque toujours par un divorce.
Le mot qui circule en coulisse, c’est « sacrifice ». Sacrifier Kotkaniemi pour libérer de l’espace, quitte à inclure un choix au repêchage pour convaincre une équipe de le prendre.
C’est un scénario humiliant pour un joueur qui devait être un pilier.
Rappelez-vous le sourire de Don Waddell quand il a confirmé la signature de huit ans. Rappelez-vous les manchettes sur « l’avenir des Hurricanes ».
Aujourd’hui, la réalité frappe : Jesperi Kotkaniemi est une erreur coûteuse.
Et le pire, c’est que cette erreur pourrait forcer la Caroline à retarder ses vraies ambitions de Coupe Stanley.
Dans une ligue où chaque million compte, traîner un boulet comme ça peut faire la différence entre un ajout de profondeur utile… ou une élimination prématurée.
Pour Montréal, c’est presque jouissif de regarder ça aller. Le CH, qui a déjà été ridiculisé par l’offre hostile, peut maintenant sourire dans sa barbe : « Merci, Carolina, d’avoir payé la facture à notre place. »
Kent Hughes peut bâtir son club avec des jeunes comme Hutson, Reinbacher, Slafkovsky, Demidov et compagnie, pendant que les Hurricanes se grattent la tête en se demandant comment camoufler Kotkaniemi sur une ligne de fond.
Le séisme en Caroline, il est là. Pas un tremblement qui secoue la glace, mais une onde de choc qui résonne dans les bureaux administratifs.
Kotkaniemi n’est plus une carte maîtresse. C’est un poids. Et tôt ou tard, les Canes devront trancher : vivent-ils avec leur erreur jusqu’en 2030, ou la sacrifient-ils au prix fort pour tourner la page?
Une chose est certaine : pour Jesperi Kotkaniemi, le rêve de devenir un centre top-6 dans la LNH s’éloigne de plus en plus.
Et quand un joueur devient un symbole d’erreur de gestion plutôt qu’un espoir, le compte à rebours est déjà enclenché.
Le bruit qu’on entend en Caroline? Ce n’est pas une foule en liesse. C’est le tic-tac d’une bombe à retardement.
Misère...