Il ne reviendra pas. Pas besoin de communiqué officiel ou de photo d’adieu.
Le dossier est déjà clos dans le bureau de Kent Hughes. Joël Armia, 31 ans, vit ses derniers instants en tant que membre du Canadien de Montréal.
Pendant que certains agents libres provoquent des discussions enflammées, Armia, lui, quitte dans l’indifférence généralisée.
Et pourtant, il aura rendu service. 11 buts, du papier sablé, un bon gabarit, une tête de hockey, une manière très nordique de fermer sa gueule et de faire ce qu’on lui demande.
Mais à Montréal, l’heure est au renouveau.
Et dans un vestiaire rempli de jeunes qui cognent à la porte (Joshua Roy, Emil Heineman, Sean Farrell, et même Florian Xhekaj…), il n’y a plus d’espace pour un ailier de 4e trio qui gagne trop et qui ne crie jamais.
Blessé au poignet cette saison, ralenti dans ses départs, effacé dans les moments critiques, Joël Armia a glissé lentement, mais sûrement, en dehors des plans du CH.
Kent Hughes n’a jamais prononcé son nom dans ses points de presse de fin de saison. Pas une question à son sujet. Pas une référence. Rien.
Le vide. Comme si le joueur n’avait jamais existé.
Et pour cause : il est sur la liste noire. Celle qu’on garde près du classeur des contrats à ne pas renouveler.
Celle des joueurs qui ne cadrent plus dans la philosophie moderne du club. Celle des gars qu’on laisse partir sans faire de vague.
Armia n’aura jamais été un scandale. Il aura été un soldat. Un soldat usé.
Dans une ligue qui raffole de vétérans à bas prix capables de ne pas couler un trio, il trouvera preneur. Il n’a plus de promesse à offrir, mais il a de l’expérience, une conscience défensive, et un calme que plusieurs équipes de milieu de peloton recherchent pour stabiliser un vestiaire.
Ce ne sera pas glamour. Ce ne sera pas sur une première ligne. Mais ce ne sera pas la fin non plus. Armia ne fait plus de bruit… et c’est peut-être exactement pour ça qu’il va encore jouer.
Merci Joël. Tu n’as pas laissé ta marque.
Mais tu n’as jamais fait honte au chandail. Ce sera tout.
AMEN