Séparation de Cole Caufield à Chicago: l'attaquant a le coeur brisé

Séparation de Cole Caufield à Chicago: l'attaquant a le coeur brisé

Par David Garel le 2025-06-04

C'est une histoire de loyauté. D’amitié profonde. Et de trahison imminente. Alors que Christian Dvorak s'apprête, selon toute vraisemblance, à quitter le Canadien de Montréal, une seule voix s'élève dans l'organisation pour tenter de l'en empêcher : celle de Cole Caufield.

Le jeune marqueur vedette du Tricolore vit très mal l'idée de voir partir celui qu'il appelle encore aujourd'hui « son meilleur ami dans la LNH ».

Et pour cause : Dvorak et Caufield, c'est plus qu'une simple connexion sur la glace. C'est une relation qui a traversé les tempêtes, les blessures, les critiques, les rumeurs de nightlife et les années de misère à Montréal.

Dans les dernières semaines, Caufield aurait directement plaidé la cause de son ami auprès de Kent Hughes. Il aurait rencontré le DG en tête-à-tête pour lui faire comprendre à quel point garder Dvorak était important pour lui et pour l'équipe.

Le message était clair et net :

« Il a vécu une reconstruction, il a vécu les défaites, il mérite de vivre les victoires et la lumière au bout du tunnel. Il est mon meilleur ami, je suis toujours avec lui, je ne veux pas la vivre seul. Pas sans lui. »

Et pourtant, tout semble indiquer que Dvorak est sur le point de tourner la page. Originaire de l'Illinois, courtisé par les Blackhawks de Chicago, son profil correspond parfaitement à ce que l'organisation cherche : un centre expérimenté, fiable, excellent sur les mises au jeu, capable de soulager Connor Bedard d'une pression énorme.

Dvorak a d'ailleurs terminé la saison 2024-2025 en force avec le Canadien : 33 points, toutes les rencontres disputées, une implication défensive sans faille, et une attitude exemplaire.

Mais cette belle fin n'efface pas tout. Les années de noirceur restent gravées dans les mémoires : ses blessures répétées, les critiques incessantes, les rumeurs de vie décadente à Griffintown, la fameuse histoire de penthouse partagé avec Caufield, où plusieurs l'accusaient de nuire au développement du jeune tireur d'élite.

On se souvient des accusations d'une célèbre modèle "OnlyF", fréquentation de Caufield, qui décrivait Dvorak comme un « poison » dans la vie de Caufield.

Des soirées improvisées, des apparitions inappropriées, des pressions sociales dans leur cercle intime. L'histoire avait fait la une, ternissant l'image de Dvorak dans le marché montréalais.

La fameuse modèle, très active sur Instagram à l’époque, avait raconté sous le couvert d el'anonymat avec insistance que les soirées dans le penthouse de Griffintown n’étaient pas de tout repos.

Elle disait que Dvorak débarquait souvent sans prévenir avec des amis, des bouteilles et de la musique à fond, forçant Caufield à suivre le rythme même quand il voulait se coucher tôt.

Selon elle, Caufield, jeune et influençable à l’époque, se sentait obligé de « faire le party » pour ne pas décevoir son grand chum. Mais malgré tout ce qui a circulé dans les médias, Caufield n’a jamais laissé tomber Dvorak.

Pour lui, c’est plus qu’un coéquipier. C’est un frère. Un gars qui a été là dans les moments les plus sombres, même si tout le monde voulait le chasser du vestiaire. Caufield a entendu les rumeurs, mais il s’en fout. Son message à Kent Hughes, c’est ça : on peut dire ce qu’on veut, moi j’ai besoin de lui.

Mais depuis? Rien. Silence. Rédemption.

Dvorak a fermé la porte à cette vie. Il a même cessé de consommer des mauvaises choses pour son corps, selon plusieurs sources. Il a repris le contrôle de sa carrière, de son corps, de sa réputation.

Sur la glace, il est devenu l'homme de confiance de Martin St-Louis pour toutes les missions ingrates : mises au jeu en zone défensive, infériorité numérique, minutes à tuer quand ça chauffe.

Il est redevenu ce qu'il était censé être. Un centre complémentaire, discret mais efficace. Et aujourd'hui, il croit même pouvoir obtenir un contrat de six ans, comme Yanni Gourde l'a fait à Tampa. Et il croit même pouvoir empocher plus que son salaire de 2,33 M$, surtout s'il va jouer dans un état plus taxé que la Floride.

Gourde a 33 ans. Dvorak, 29. Il est plus jeune, plus fort physiquement, et il sort d'une saison complète, sans blessure. Il y croit. Il veut la stabilité. Chicago pourrait la lui offrir.

Mais Cole Caufield, lui, ne voit que le vide que ce départ laisserait.

« J'ai perdu assez de monde depuis que je suis ici », aurait-il confié à un proche.

« Toi, t’as vu comment c’était dans le vestiaire, y’a pas grand monde avec qui je peux juste relaxer, être moi-même. Chris, c’était mon gars. »

Ce n'est pas que du sentimentalisme. C'est une réalité humaine, tangible, dans une ligue où la solitude peut tuer une carrière aussi sûr que n'importe quelle blessure.

Le départ de Dvorak, c'est plus qu'un changement de ligne. C'est une fracture dans l'équilibre fragile d'un jeune leader comme Caufield. Et Kent Hughes, qui veut bâtir une culture forte, devra se demander s'il est prêt à sacrifier ce lien pour quelques millions économisés.

Dvorak, pour sa part, n'a rien confirmé. Il sait qu'il est convoitisé. Chicago. Saint-Louis. Même Philadelphie, selon certaines sources. Il a regagné son statut. Il a le choix. Mais pour la première fois depuis longtemps, il semble vouloir rester. Il a changé. Et il ne veut pas que ce changement passe inaperçu.

Caufield, lui, attend. Il espère. Il a envoyé son message. Maintenant, la balle est dans le camp de Kent Hughes.

Sera-t-il assez froid pour briser le seul lien qui a survécu à toutes les tempêtes? Ou assez humain pour comprendre que, parfois, garder un joueur, c’est plus que du hockey?

Tout porte à croire que Kent Hughes n’agira pas sous le coup de l’émotion. Ce n’est pas son genre. Il est reconnu dans la LNH comme un DG froid, méthodique, qui ne se laisse jamais attendrir par les dynamiques humaines.

Dans son esprit, garder un joueur, ce n’est pas une question de loyauté ou de fraternité. C’est une question de besoin et de valeur sur la masse salariale. Et si Dvorak peut obtenir un contrat de six ans ailleurs, ce ne sera pas à Montréal.

À moins que Hughes échoue à trouver un centre sur le marché… et qu’il se retourne vers Dvorak pour boucher les trous, comme une solution de repli.

Mais Dvorak, lui, ne veut plus être un plan B. Il veut de la stabilité. Il veut assurer son avenir financier. Et il sait que ça n’arrivera pas au Québec.

Reste à voir si Caufield va nous faire la baboune toute l'année.