Martin St-Louis est seul contre tous : l’absence de sa femme, le stress qui consume, et une équipe en chute libre...qui doit absolument amasser un point pour se qualifier pour les séries.
C’est peut-être le moment où on a vraiment compris que Martin St-Louis est à bout de souffle. Ce moment précis où, au milieu d’une réponse sur le stress qui étouffe son équipe, il a laissé échapper cette phrase d’une vulnérabilité intense...autant que son humour :
« Quand ma femme est stressée, il n’y a pas beaucoup d’enthousiasme dans la maison. »
« Quand il y a des moments stressants, habituellement l’enthousiasme baisse. »
Une phrase simple. Banale, diraient certains. Mais pour ceux qui écoutent vraiment, pour ceux qui lisent entre les lignes, c’était un cri du cœur.
Le coach du Canadien, celui qu’on pensait inébranlable, est seul. Il pense à sa femme, parce que sa femme n’est pas là.
Tout le monde se souvient qu'il y a un an, Martin St-Louis a dû quitter l’équipe temporairement pour aller s’occuper de son fils cadet, Mason, blessé gravement au hockey.
Ce moment familial l’a forcé à faire une pause dans une saison catastrophique. Mais ce que plusieurs ont oublié de mentionner, c’est que depuis ce moment-là, sa conjointe n’est toujours pas à ses côtés à Montréal.
St-Louis vit seul. Séparé de sa femme. Éloigné de sa famille, de ses trois fils, de ses piliers. Celui qui, selon lui, influence l’ambiance même de sa maison.
Et c’est exactement ce qu’on a vu ces derniers jours. Le chaos émotionnel d’un homme seul.
La métaphore est cruelle et puissante. Martin parle du stress de sa femme comme d’un nuage sombre qui plane sur le quotidien.
Et aujourd’hui, c’est exactement ce qui pend au-dessus du Centre Bell. Un nuage de stress, d’échec, de frustration, et de désespoir non avoué.
Car soyons honnêtes : Martin St-Louis a perdu le contrôle. Il le sait. Nous le savons. Et il tente désespérément de sauver les apparences, en repliant ses principes sur eux-mêmes, en se réfugiant dans des décisions tactiques absurdes qui ressemblent de plus en plus à de l’orgueil mal placé.
Martin St-Louis n’est plus le même homme. Moins patient. Moins lucide. Moins cohérent.
Il multiplie les déclarations défensives. Il évite les sujets sensibles comme Ivan Demidov avec une agressivité qui fait peur. Il rejette la pression, mais elle est inscrite dans chaque trait de son visage, dans chaque soupir entre deux réponses.
Et là, dans un moment de lucidité émotionnelle, il parle de sa femme.
Pas pour parler d’elle, non. Pour expliquer que, quand elle est stressée, tout le monde le sent. Que le cœur de la maison bat au rythme de son équilibre émotionnel. Et que lui, aujourd’hui, entraîne un vestiaire qui souffre du même déséquilibre.
Mais ce n’est pas sa femme qui est stressée, Martin. C’est toi. Et le monde entier le voit.
Heather Caragol, sa conjointe, n'est pas présente à Montréal cette saison. C'est une réalité brutale, que le coach du Canadien tente de supporter en silence.
Pourquoi? Parce qu'elle a vécu le pire cauchemar d'une mère : voir son fils étendu sur la glace, inconscient, transporté d'urgence à l'hôpital pour ce qui a été soupçonné être une enflure à la boîte crânienne.
Une complication neurologique grave, résultant d'une collision violente. Heather est restée au chevet de Mason jour et nuit.
Et depuis, elle ne peut se résoudre à s'éloigner de lui. Il a beau aller mieux, avoir recommencé à jouer au hockey , la peur ne part pas. L’instinct maternel la retient.
Et ce n’est pas près de changer. Si certains espéraient que Heather Caragol rejoindrait son mari à Montréal dès la saison prochaine, il faut se rendre à l’évidence : ça n’arrivera pas avant 2027-2028… au minimum. Et même à ce moment-là, rien n’est garanti.
Pourquoi ? Parce que leur fils Mason s’est officiellement engagé à rejoindre le programme de hockey du collège Dartmouth pour la saison 2027-2028.
Un engagement qui implique un déménagement progressif vers le campus dès l’automne 2027.
Mais jusqu’à ce moment-là, Heather restera auprès de lui, dans leur maison au Connecticut. Elle veut l’accompagner dans cette transition cruciale vers la vie collégiale, surtout après les moments durs vécus l’année précédente.
Elle veut s’assurer qu’il est stable, bien entouré, et prêt à voler de ses propres ailes. Ce qui signifie une chose très claire : la vie à deux avec Martin à Montréal n’est pas envisageable avant encore un an et demi. Et même une fois Mason installé à Dartmouth, à plus de trois heures de route de Montréal, la logistique restera compliquée.
Mason évolue présentement pour l’équipe de l’école secondaire Brunswick, au Connecticut. C’est là qu’il termine son parcours académique préparatoire, avant de rejoindre l’université.
Après la collision qui a failli lui coûter bien plus qu’une saison — une enflure cérébrale causée par un violent contact sur la glace en 2024 — Heather n’a plus jamais vu la vie de la même façon.
Elle est restée à son chevet, elle a repris le contrôle du quotidien familial, et elle ne peut tout simplement pas envisager de le laisser seul dans cette dernière phase de développement avant le collège.
Ce choix maternel est profondément humain, mais il vient avec un coût terrible : deux saisons supplémentaires de solitude pour Martin St-Louis.
Deux années où il devra continuer à mener le Canadien de Montréal sans l’ancrage émotionnel que représentait sa femme.
Deux saisons où Heather manquera à l’appel. Et deux saisons où son contrat arrivera à échéance. Car faut-il le rappeler, l’entente de Martin St-Louis avec le CH prend fin en 2027. Juste au moment où sa femme pourra, enfin, venir le rejoindre. Si c’est encore pertinent. Si le feu n’est pas éteint d’ici là.
Ce délai prolongé ajoute une pression supplémentaire à un homme déjà vidé. Un homme qui ne peut même pas voir la lumière au bout du tunnel familial avant deux longues années.
Cette réalité, Martin la connaît. Il sait que sa solitude à Montréal n’est pas temporaire. Il regarde encore deux saisons entières de sacrifices familiaux devant lui, sans sa femme, sans ses enfants, sans la femme de sa vie qui lui manque tant. Et c’est ce qui rend son quotidien encore plus lourd à porter.
Et ainsi, Martin vit sa saison sans elle. Isolé. Fracturé. Ça paraît.
Depuis des semaines, les décisions de St-Louis sont remises en question. Mais la dernière semaine a été un crescendo d’erreurs inexplicables. Un échec stratégique complet, et surtout, humainement intolérable.
Ivan Demidov, le joueur le plus explosif de l’équipe, toujours écarté du premier trio.
Demidov, même pas utilisé en fusillade, alors que tout le Centre Bell scandait son nom.
Demidov, encore sur la deuxième unité d’avantage numérique, alors que le CH est la pire équipe de la LNH en power play au mois d’avril.
On le sent. On le voit. Martin St-Louis est intimidé. Pas par ses adversaires. Par ses propres joueurs.
Slafkovsky a beau rater ses couvertures, cafouiller en zone défensive et rater des passes simples, il ne quitte jamais le premier trio.
Jamais. Il est devenu intouchable, comme si St-Louis avait peur de briser l’égo du « projet slovaque » qui devait justifier une reconstruction.
Patrik Laine, de son côté, a littéralement fait une crise après avoir été relégué sur la 4e ligne. Une altercation avec Martin à l’entraînement a changé le plan de match. Et voilà que Laine s’est retrouvé promu, au lieu d’être puni.
Martin St-Louis aurait pu admettre qu’il s’était trompé. Qu’il aurait dû envoyer Demidov en fusillade. Qu’il aurait dû l’essayer sur le premier trio. Qu’il aurait pu briser son système pour donner à son équipe le petit éclat de magie qui lui manque cruellement.
Mais il ne l’a pas fait.
Par orgueil. Il a préféré faire une blague sur le stress de sa femme.
Parce que tout le monde lui disait quoi faire, il a décidé de faire le contraire. Parce que les médias le critiquaient, il a préféré s’enfoncer dans son plan plutôt que d’en sortir avec humilité.
Mais la réalité, c’est que le vestiaire étouffe de stress, et que le Québec ne le suit plus.
Si le CH ne se qualifie pas pour les séries, cette fin de saison sera le point de bascule. Martin St-Louis ne sera plus intouchable. Il ne sera plus le coach-poète intouchable qu’on aimait au début.
Il sera le coach qui n’a pas osé faire confiance au prodige. Le coach qui a laissé l’ego parler à sa place. Le coach qui a pensé à sa femme et à l’enthousiasme dans la maison, alors qu’il aurait dû penser à l’urgence dans le vestiaire.
Et c’est ça, au fond, le drame de cette saison : on pensait que Martin St-Louis était différent. Plus humain, plus brillant, plus audacieux.
Mais il est tombé dans le piège de tous les entraîneurs orgueilleux : vouloir avoir raison, plutôt que vouloir gagner.
Sa femme n’est pas là. Et ça se voit.
Ce vestiaire, c’est sa maison. Et aujourd’hui, il n’y a plus d’enthousiasme. Juste du stress. Juste de la peur. Juste des mauvais choix.
Martin St-Louis ne s’en sortira pas seul. Il a besoin de recul. De lucidité. De lumière. Peut-être même, de revoir la femme de sa vie.
Vivement 2027...