À Sorel-Tracy, le nom de Sidney Crosby circule.
Même si le capitaine des Penguins n’était pas présent à la classique de golf de ses amis Marc-André Fleury, François Beauchemin, nthony Beauvillier et Nicolas Aubé-Kubel, c’est comme si son aura enveloppait chaque départ, chaque swing, chaque échange chuchoté sur les verts du Club de golf Continental.
Marc-André Fleury, grand complice de Crosby, n’a pas nié l’intensité de ces murmures. Il les a même nourris, avec une phrase lourde de sens :
« Je ne peux pas répondre pour lui, mais on dirait que je lui souhaite de partir. » a-t-il affirmé à la Presse.
Wow.
En une seule phrase, Fleury a ouvert une porte immense. Une porte que plusieurs fans montréalais rêvent de franchir depuis des années.
Oui, Sidney Crosby, l’un des plus grands joueurs de tous les temps, pourrait enfin considérer un départ de Pittsburgh. Et Montréal est sur toutes les lèvres.
Fleury, qui a partagé 12 saisons avec Crosby à Pittsburgh, sait de quoi il parle. Ils ont tout vécu ensemble : les conquêtes, les échecs, les reconstructions, les blessures, les transitions. Son avis n’est pas banal. Et il ajoute :
« Je lui souhaite d’aller se battre pour une Coupe Stanley. C’est tellement un gagnant, un bon joueur. »
Pendant ce temps, les murs de Pittsburgh tremblent. Kyle Dubas, nouveau DG des Penguins, a lancé un message clair la semaine dernière : tous les joueurs ou presque sont disponibles.
Bryan Rust, Rickard Rakell, Erik Karlsson. Tout le monde ou presque. (Malkin, fini à la corde, jouera une dernière année avant de prendre sa retraite.
Et si Dubas n’a pas nommé Crosby parmi les intouchables, c’est peut-être parce qu’il sait que la décision ne lui appartient plus.
« D’après moi, c’est lui qui va décider où il veut aller », a glissé Fleury. Cette phrase change tout.
Quand on lui a demandé si Sidney Crosby allait participer au tournoi, Marc-André Fleury a lancé au journaliste de La Presse, Guillaume Lefrançois :
« Tu passes trop de temps sur l’internet. »
Cette fuite de Fleury en disait long. Car s’il n’y avait vraiment rien, il aurait simplement dit non. Ce demi-démenti, doublé d’un clin d’œil complice, a plutôt eu pour effet de raviver les flammes.
Sid a toujours été curieux de Montréal, surtout dans le contexte actuel. Le hockey, ici, c’est une religion. Tout le monde sait que ça le touche, profondément.
Sidney Crosby a deux ans de contrat à écouler à 8,7 millions de dollars. Il aura 38 ans à l’échéance. Et pendant ce temps, les Penguins, incapables de se qualifier pour les séries depuis trois saisons, glissent lentement vers une reconstruction.
Crosby, lui, produit encore à un rythme d’élite. Il a inscrit 33 buts et 58 passes pour 91 points en 80 matchs la saison dernière. En d’autres mots : il est encore au sommet de son art. Comme Fleury le dit, il mérite de faire les séries et de se battre pour la Coupe Stanley.
« Je lui souhaite d’aller se battre pour une Coupe Stanley. C’est tellement un gagnant. »
Et pendant que Fleury lançait cette bombe, Maxime Talbot, autre ancien complice de Crosby, en remettait :
« Ce n’est pas impensable. »
Il précise :
« Mais je n’embarque pas dans les rumeurs. C’est le fun pour les fans, pour les médias, d’en parler. Mais ça va revenir à ce qu’il veut faire. On va voir, mais je ne miserais pas ma maison qu’il va partir. »
Mais la graine est semée. Et les indices s’accumulent.
D’abord, le lien avec Montréal. Crosby a toujours entretenu une affection particulière pour le Québec. Son passage à Rimouski l’a marqué. Il est resté proche de plusieurs anciens coéquipiers de l’Océanic.
Fleury souligne lui-même que « même ses coéquipiers de Rimouski sont encore ses bons amis ». Ce genre de fidélité ne s’invente pas. Elle façonne les décisions profondes.
Inutile de vous rappeler que le CH est l'équipe de son enfance, l'équipe de son père, Troy, lui qui a été repêché par le CH comme gardien (12e ronde, 240e au total en 1981). Sans oublier que le paternel a joué pour les Canadiens junior de Verdun dans la LHJMQ.
Ensuite, l’accueil de la foule montréalaise lors de la Confrontation des 4 Nations en février dernier, pourrait tout changer. Le Centre Bell a vibré comme jamais. Crosby, en chandail d’Équipe Canada, a électrisé le public. On a senti une communion. Une projection. Un rêve.
Et qui peut lui offrir cette plateforme de rêve ? Montréal. Un marché qui redeviendra attractif à l’ouverture du plafond salarial.
Une équipe jeune, avec un coach proche des joueurs. Martin St-Louis, figure respectée. Nick Suzuki, capitaine modèle. Juraj Slafkovsky, futur monstre. Lane Hutson, jeune prodige. Et Ivan Demidov, possible superstar. Crosby pourrait être la pièce finale.
Mais attention : Kent Hughes n’est pas naïf. Il sait que pour obtenir Crosby, il faudra convaincre Dubas sans vider l’avenir. Logan Mailloux ? Peut-être. Les choix 16 et 17 ? C’est envisageable. Mais pas Michael Hage.
La clef, ce pourrait être la volonté de Crosby. Car comme l’a dit Fleury :
« C’est lui qui va décider où il veut aller. »
Crosby est une légende. Et il a une clause de non-mouvement totale. Il contrôle tout.
S’il choisit Montréal, c’est la LNH qui changera de visage.
Fleury termine avec un clin d’œil aux partisans :
« Ça serait le fun pour les Québécois de le voir jouer chaque soir. C'est tellement un bon joueur, un meneur et une bonne personne. »
Une phrase douce. Mais explosive.
Parce qu’au fond, tous les morceaux du casse-tête sont là. Le bon joueur. Le bon moment. Le bon marché. Et maintenant, les bons amis pour lui souffler que le temps est venu de partir.
Sidney Crosby à Montréal ? Ce n’est plus un rêve. C’est une possibilité tangible.
Et chaque jour, elle devient un peu plus réelle.