Sidney Crosby envoyé à Montréal: les joueurs de la LNH créent la commotion

Sidney Crosby envoyé à Montréal: les joueurs de la LNH créent la commotion

Par David Garel le 2025-12-09

On croyait que le dossier Sidney Crosby avait atteint son point d’ébullition.

On se trompait. Il restait encore de l’huile à verser sur le feu, et le sondage de The Athletic, réalisé auprès de 118 joueurs de la LNH, vient d’en renverser un bidon entier sur la table.

Parce qu’à travers les votes anonymes, derrière les banalités sur la loyauté et le respect, une vérité s’est glissée comme une véritable bombde médiatique : si Crosby quittait Pittsburgh un jour, les joueurs de la LNH croient que ce serait pour Montréal.

Pas le Colorado seulement. Pas Los Angeles. Pas Vegas. Quinze votes. Le verdict est clair.

Et soudain, toute la saga se réactive. Elle se recharge. Elle circule de nouveau dans les veines du marché montréalais comme une rumeur trop belle pour mourir.

Cette fois-ci, ce ne sont pas les partisans, ni les journalistes, ni les analystes de fin de soirée qui parlent : ce sont ses pairs, les gars qui jouent contre lui, qui le côtoient, qui lisent son body language, qui entendent les murmures entre deux mises au jeu.

Il n’existe rien de plus révélateur qu’un sondage anonyme.

Et ce que celui-ci révèle, c’est que la LNH entière sent que la porte de sortie de Sidney Crosby mène vers le centre Bell.

Ce qui frappe, ce n’est pas que 87 joueurs ont voté pour Pittsburgh. C’est logique. Crosby est loyal. Crosby est constant.

Crosby est la pierre angulaire de cette franchise depuis presque vingt ans. Mais ce qui trouble, ce qui dérange, ce qui attise l’imaginaire, ce qui rend les Penguins nerveux, c’est ce joueur qui a eu le courage de verbaliser tout haut ce que plusieurs murmurent tout bas :

« Je ne pense pas que Crosby quittera. Mais s’il est échangé, ce serait à Montréal. »

Cette phrase-là, lâchée sans filtre, a plus d’impact que n’importe quel segment de télévision. Parce qu’elle correspond exactement à ce que d’autres sources, d’autres dépisteurs, d’autres dirigeants laissent entendre sous le couvert de l'anonymat.

Montréal est l'équipe de son enfance et l'équipe qui a repêché son père. Le rêve qu’il n’a jamais osé formuler publiquement.

Les Penguins sont en séries au moment où on se parle. Oui, leur début de saison dépasse les attentes. Mais tout le monde voit ce qui s'en vient : l’équipe manque de profondeur, d’équilibre, de souffle.

Elle vit sur le dos de ses vétérans, et on sait tous comment ces histoires-là finissent. Les clubs qui tiennent debout malgré leur âge ne trébuchent pas : ils s’écroulent soudainement.

Dans une association où quatre points séparent huit équipes, une séquence de défaites n’est pas une mauvaise passe : c’est une chute libre.

Et dans une chute libre, tout redevient possible. Même l’impensable. Même Crosby qui lève la main et dit : 

« Je veux gagner ailleurs. »

À Montréal, évidemment, on observe tout ça avec un calme parfaitement stratégique. Kent Hughes ne commente rien, Gorton ne dément rien, Matheson ne dit rien, mais tout le monde sait qu’il sait.

Parce qu’il est la clé. L’ami. Le lien émotionnel. Le repère humain. Le gars qui faisait rire Crosby le matin, qui l’avait vu progresser, qui l'avait vu s’épanouir.

Et c’est là que le sondage de The Athletic devient littéralement explosif : les joueurs de la LNH sont plus convaincus par Montréal que ne le sont les Penguins eux-mêmes.

On oublie trop vite que Crosby a grandi en idole de Montréal, qu’il a avoué à maintes reprises que le hockey qu’il aimait enfant, c’était celui du CH, que Mike Matheson, son ami proche, vient de signer un contrat qui contient trois années de clause de non-mouvement, un message subtil, mais brutal : 

« Je suis ici. Je ne bouge pas. Si tu veux jouer avec moi encore, tu sais où me trouver. »

Ce contrat, à lui seul, a relancé les spéculations. Mais maintenant, ce sont les joueurs qui les alimentent.

Le sondage dit ce que les dirigeants n’osent pas dire publiquement : Montréal n’est pas juste une option romantique. Montréal est une option crédible.

C’est même, pour certains, la seule alternative réaliste à Pittsburgh.

Et on sent bien que l’organisation montréalaise savoure chaque ligne de ce sondage. Parce qu’il valide son plan.
Parce qu’il confirme qu’elle inspire enfin le respect.

Parce qu’il envoie un message clair et net :

Montréal n’est plus un refuge pour joueurs au ralenti, Montréal est redevenue une destination.

On peut glisser un mot sur le Colorado. Il a reçu 14 votes. C’est normal : MacKinnon reste son frère spirituel.

L’Avalanche est puissante, dominante, presque trop parfaite pour refuser Crosby. Mais même dans ce cas, les joueurs ont préféré Montréal.

Pourquoi?

Parce qu’ils connaissent l’histoire.

Parce qu’ils connaissent l’attachement.

Parce qu’ils savent que Crosby n’est pas un mercenaire : c’est un sentimental. Un homme de loyauté, de symboles, de connexions humaines. Et que les connexions humaines, il les a à Montréal plus qu’ailleurs.

Le plus fascinant dans toute cette histoire, c’est qu’elle éclate au moment même où les Penguins gagnent. On pourrait croire que les rumeurs se taisent quand le club performe, mais c’est le contraire : elles deviennent encore plus insistantes, parce qu’on commence à se demander comment Pittsburgh peut survivre à long terme dans une division où tout le monde accélère pendant qu’eux vieillissent.

Et soudain, on réalise que le scénario que tout le monde repoussait du revers de la main, un Crosby échangé à la date limite, n’est plus un fantasme de fans : c’est une possibilité envisagée par les joueurs eux-mêmes.

Ce que le sondage vient de dire, sans ambiguïté, c’est que :

Si Pittsburgh s’effondre, si les blessures frappent encore, si le classement se resserre, si Dubas doit reconstruire, si Crosby veut rejouer pour gagner, le Canadien de Montréal deviendra automatiquement l’option numéro un.

Pas parce que les analystes le disent. Pas parce que Renaud Lavoie l’a laissé entendre. Mais parce que les joueurs de la LNH le pensent eux-mêmes.

Et ça, franchement, c’est une nouvelle dynamique complètement différente.

Le dossier Crosby vient de changer de nature. Il n’est plus une rumeur. Il n’est plus un fantasme médiatique.
 Il n’est plus un rêve de jeunesse entretenu par Montréal.

Il est devenu, officiellement, un sujet de discussion validé par la Ligue nationale elle-même.

Et ça, pour Pittsburgh, c’est le début de la vraie panique.