Parler de Montréal, devant des caméras, un matin de match au Centre Bell, ce n’est jamais anodin pour Sidney Crosby.
Et pourtant, c’est exactement ce qu’il a fait, sans détour, dans une entrevue accordée à Félix Séguin sur les ondes de TVA Sports.
Pas une déclaration calculée. Pas un discours de relations publiques.
Juste un joueur de 38 ans qui parle avec sincérité d’un endroit qui, visiblement, continue de le toucher.
« Le Centre Bell, c’est quelque chose à part », lance Crosby, calmement, comme une évidence.
Ben viens t’en ! 🤗
— Malarek Nancy (@NancyMalarek) December 20, 2025
Peu importe le contexte, peu importe l’âge, peu importe le moment de la saison.
Saison régulière, séries éliminatoires, tournoi international : l’endroit ne perd jamais son poids.
Ce n’est pas qu’un amphithéâtre. C’est l’histoire, la foule, l’intensité. Tout ce qui fait que, quand on joue ici, on le sent immédiatement.
Ce lien-là ne sort pas de nulle part.
Crosby connaît le Québec.
Il l’a vécu.
Avant la LNH, il a grandi hockeyquement avec Océanic de Rimouski, dans la LHJMQ.
Il sait ce que ça représente de jouer devant des partisans passionnés, exigeants, bruyants.
Il comprend la culture. Il comprend aussi la pression. Et ça transparaît dans sa façon de parler de Montréal, sans jamais tomber dans la flatterie facile.
Quand la discussion glisse vers Martin St-Louis, le ton change subtilement.
Respect franc. Pas de surprise feinte.
Crosby souligne la passion, la compétitivité, la capacité à communiquer avec ses joueurs.
Pas tous les grands joueurs deviennent de bons entraîneurs, rappelle-t-il, mais dans ce cas précis, rien d’étonnant. Il connaît l’homme.
Il connaît l’approche. Et il reconnaît ce qu’il voit.
Puis vient le sujet plus lourd.
Trois saisons consécutives sans séries éliminatoires à Pittsburgh.
Le moment de l’année le plus dur à regarder.
« Les séries, c’est pour ça qu’on joue », dit-il, sans détour. Rien ne remplace cette course-là. Rien ne se compare à la Coupe Stanley.
Et même après tout ce qu’il a gagné, rien n’est tenu pour acquis. Regarder les autres jouer en mai, ça ne devient jamais plus facile.
C’est là que l’entrevue prend une dimension différente.
Parce que sans jamais parler de rumeurs, sans jamais ouvrir explicitement la porte, Crosby décrit exactement ce que Montréal incarne : un marché où le hockey compte, où chaque match a un sens, où l’environnement pousse à performer.
Quand il dit que jouer au Centre Bell « ne vieillit jamais », ce n’est pas une phrase creuse.
C’est le regard d’un joueur qui sait ce que c’est, ailleurs, quand l’ambiance est plus tiède.
Originaire des Maritimes, formé au Québec, façonné dans un marché de hockey intense, Crosby n’a jamais été étranger à Montréal.
Même dans l’uniforme adverse, le respect est là.
La reconnaissance aussi. Et quand un joueur de ce calibre prend le temps de le verbaliser ainsi, le message ne passe pas inaperçu.
Est-ce que ça veut dire quelque chose pour l’avenir ?
Peut-être. Peut-être pas. Mais une chose est claire : Montréal continue d’exister dans l’imaginaire des grands joueurs.
Pas comme un décor nostalgique.
Comme un endroit vivant, exigeant, spécial. Les mots de Sidney Crosby, ce matin-là, l’ont rappelé sans forcer.
Et parfois, dans ce marché, c’est exactement ce genre de vérité-là qui frappe le plus fort.
Wow...
