Signature à Montréal : Jonathan Toews fait trembler les ondes

Signature à Montréal : Jonathan Toews fait trembler les ondes

Par André Soueidan le 2025-05-30

Il a suffi d’un mot. Une signature. Une rumeur. Un nom chuchoté dans les studios de télé, et voilà que les caméras s'emballent, les analystes s'excitent, et les projecteurs se braquent sur un mirage glorieux.

Depuis quelques jours, un certain joueur de 37 ans, ancien capitaine adulé, fait vibrer les micros et les coeurs dans les studios de TVA Sports.

Sans avoir joué un seul match depuis avril 2023.

Les ondes frémissent, les chroniqueurs s'emballent, et soudain, la discussion sur l'avenir du Canadien de Montréal bascule dans un vieux fantasme collectif : ramener une gloire fanée pour solidifier un noyau en construction.

Ça parle de leadership, de vestiaire, de coupes Stanley passées... mais pas un mot sur les deux saisons entrièrement manquées.

Comme si le temps s'était arrêté à 2015.

La nostalgie, c'est beau. C'est vendeur. Mais ça ne gagne pas des matchs.

Jonathan Toews n'a pas joué depuis la saison 2022-2023.

On est en mai 2025. Faites le calcul : ça fait plus de deux ans qu'il n'a pas disputé un seul match de LNH.

Pas un match préparatoire, pas un shift, rien.

Et ce n'était pas pour une histoire de contrat, ou de lock-out.

C'était parce que son corps ne suivait plus. Maladies, épuisement, inflammations chroniques. Ce n'était pas un gars qui faisait une pause. C'était un gars qui était à bout.

Mais là, soudainement, parce qu’il a patiné dans un aréna de banlieue avec Boris Dorozhenko, on devrait croire au miracle?

Parce qu’il s’est remis en forme, il est maintenant un centre numéro deux de qualité LNH pour 82 matchs? Allô?

C’est à croire que certains experts à la télé ne regardent plus le hockey.

Toews a 37 ans. Et contrairement à Corey Perry, qui a toujours su se rendre utile dans un rôle d’agent du chaos, Toews est un joueur de finesse, de tempo, de vision.

Quand le physique part, c’est là que sa game écope le plus. Et son physique est parti depuis 2023.

Mais au lieu d’analyser froidement, TVA Sports se perd dans le romantisme.

Oui, il a gagné trois coupes. Oui, il a un Conn Smythe. Oui, il est canadien. Mais on ne gagne pas des matchs avec des trophées dans le sac du linge sale.

Le CH a déjà de la misère à bâtir une vraie identité offensive. Kirby Dach est tout le temps blessé. Alors là, le plan, ce serait de le remplacer par un gars qui a carrément disparu de la ligue depuis deux saisons?

C’est comme réparer un pont affaissé avec une pancarte "en construction". Ça fait bien paraître, mais ça ne soutient rien.

Et parlons de la fiche médicale. Toews, c’est le genre de joueur qui, même s’il revient, va jouer 40 matchs... peut-être.

Tu veux vraiment geler 4 ou 5 millions sur la masse salariale pour un gars qui va faire la moitié de l’année entre le banc et la salle de traitement?

Ah, mais il peut encadrer les jeunes, nous dit-on.

Ce que le Canadien a besoin, c’est de joueurs capables de jouer. Maintenant. Pas d'une carte postale des belles années 2010.

Et si jamais Toews était vraiment sérieux? Il signerait avec une équipe prêt à gagner maintenant.

Winnipeg ou Toronto.

Pas le club en 4e année de reconstruction qui espère juste être compétitif en février.

Alors non, Jonathan Toews n’est pas la solution. Il est l’illusion.

Un mirage dans le désert de la nostalgie. Un nom qui fait briller les yeux, mais pas les résultats.

Si le CH veut avancer, il doit arrêter de flirter avec le passé.

Jonathan Toews à Montréal? Ce serait beau dans une pub de nostalgie. Mais sur la glace?

Ce serait une erreur de plus dans un plan de reconstruction qui a trop souvent confondu "expérience" et "expiration".

Le Canadien n’a pas besoin d’une relique polie pour calmer les nostalgiques.

Il a besoin de jambes fraîches, de poumons en santé, et de joueurs prêts pour 82 matchs.

Ce n’est pas en ranimant le passé qu’on construit l’avenir.

Jonathan Toews, c’était grand. Mais c’est fini.

AMEN