C’est une scène qu’on croyait impossible. Une rumeur qu’on aurait classée comme de la pure fiction il y a encore quelques semaines.
Et pourtant, elle se matérialise sous nos yeux, dans un été où chaque journée semble apporter son lot de coups de théâtre : Brock Boeser serait désormais prêt à signer avec une équipe canadienne.
Le même Boeser qui, il y a quelques mois à peine, affirmait avec fermeté qu’il ne jouerait plus jamais pour une formation du nord de la frontière, sauf Vancouver, est en train de retourner sa veste.
Le même Boeser qui semblait éreinté par la pression médiatique du Canada, qui disait vouloir rentrer chez lui au Minnesota, semble désormais prêt à rouvrir la porte à un nouveau chapitre… et le Canadien de Montréal entend en profiter.
Tout a changé en l’espace de quelques jours. Le Wild du Minnesota, qui représentait le choix de cœur et de raison pour Boeser, s’est retiré de la course.
Son équipe d'enfance, l'endroit d'où il vient, son rêve de toujours. Mais voilà que Vladimir Tarasenko a été acquis via transaction avec les Red Wings de Detroit, bouchant la dernière place disponible sur le top-6 de Bill Guerin.
Ce geste du Wild a été vécu comme un véritable coup de poignard par Boeser, selon des sources proches du joueur.
C’était sa destination préférée, et il avait mis tous ses espoirs là-dessus. Mais avec Tarasenko désormais sous contrat, Boeser a dû se rendre à l’évidence : Minnesota, c’est terminé.
Et cette désillusion ouvre maintenant la porte aux formations canadiennes, qui reviennent soudainement dans le portrait.
Selon plusieurs sources crédibles, dont le journaliste Maxime Truman, le Canadien de Montréal est très actif dans le dossier Boeser.
Des rencontres ont eu lieu à l’interne cette semaine dans la région de Montréal, et des discussions ont été entamées avec l’agent du joueur.
L’intention est claire : dès l’ouverture du marché des joueurs autonomes, le 1er juillet à midi, le Tricolore soumettra une offre officielle à Boeser.
Et pour lui vendre le rêve montréalais, l’organisation s’apprête même à l’inviter à visiter les installations du Centre Bell et de Brossard, si l’attaquant accepte de faire le voyage.
Ce que Montréal peut offrir ? Un rôle de premier plan dans une équipe sur la montée, un environnement francophone qui vibre pour le hockey, une ville culturelle exceptionnelle… et un nouvel allié de taille : Noah Dobson.
L’arrivée de Dobson à Montréal a envoyé un message fort à la ligue et aux agents libres. Le CH n’est plus une équipe en reconstruction. C’est une équipe qui passe à l’étape suivante.
Et c’est exactement ce que recherche Boeser à ce point-ci de sa carrière.
Pourquoi Boeser? Pourquoi maintenant?
Boeser, c’est un ailier droit de 6’1, 208 livres, capable de marquer entre 25 et 35 buts par saison lorsqu’il est en santé.
En 2023-2024, il a marqué 40 buts pour la première fois de sa carrière, ajoutant 33 passes pour 73 points en 81 matchs. Il a un lancer foudroyant, un flair offensif naturel, et un instinct de buteur rare. À 28 ans, il entre dans ses meilleures années.
Mais plus encore, Boeser cherche un nouveau départ, loin des blessures du passé, de la pression de Vancouver, et des attentes mal gérées. Il veut une équipe qui croit en lui. Montréal lui propose exactement cela.
Certains diront :
« Mais le CH est déjà rempli à l’aile droite! »
Attention. Ivan Demidov est gaucher, ce qui signifie qu’il pourrait très bien évoluer à gauche, sur un deuxième trio avec Boeser. Un trio Demidov-Dach-Boeser aurait de quoi exciter les partisans en attendant. Mais c'est le trio Demidov-Hage-Boeser qui va enflammer le Québec.
Évidemment, Montréal n’est pas seul. Dès que Boeser a signalé qu’il était prêt à envisager les équipes canadiennes, les Maple Leafs de Toronto ont sauté dans la mêlée. Avec Mitch Marner en partance pour Vegas, les Leafs veulent remplacer son apport offensif rapidement.
Les Oilers d’Edmonton, eux aussi, préparent une offre. Connor McDavid, Leon Draisaitl, Zach Hyman… ajouter Boeser à ce groupe serait mortel pour les défenses adverses.
Les Jets de Winnipeg se préparent aussi à soumettre une offre de contrat très payante à l'attaquant. Selon TSN, Winnipeg serait l'une des équipes qui offre le plus d'argent.
Les Bruins de Boston sont également très intéressés. Don Sweeney a tenté de faire son acquisition par le passé. Boston veut réarmer son top-6, surtout que David Pastrnak a besoin d’un partenaire fiable.
Mais aucune de ces équipes n’offre ce que Montréal peut offrir : la place, le rôle, la reconnaissance.
Une offre réaliste?
Boeser ne commandera pas 10 millions. Les dernières projections parlent d’un contrat de 5 à 7 ans autour de 8 M$ par saison. Ce n’est pas donné, mais ce n’est pas irréaliste pour un marqueur de 40 buts.
Le Canadien a la marge de manœuvre. Et selon certaines rumeurs, Kent Hughes serait prêt à étirer le contrat jusqu’à sept ans pour convaincre Boeser.
Dans un contexte où l’équipe veut entourer Suzuki, Demidov, Caufield, Hutson, Hage, Slafkovsky et Dobson de vétérans offensifs productifs, Boeser devient un choix stratégique.
De « jamais le Canada » à « peut-être Montréal » : le revirement complet nous donne des frissons dans le dos.
Le plus surprenant dans tout ça, c’est ce changement de cap. Boeser disait lui-même, en mars dernier :
« Si je deviens joueur autonome, je retournerai aux États-Unis. Vancouver est la seule place au Canada où je pourrais jouer. »
Mais la vie, le marché et les émotions changent vite. Et quand ton club de rêve t’abandonne (Minnesota), que Vancouver t’a tourné le dos, que Boston ne te garantit rien, Montréal commence soudainement à avoir du charme.
Boeser voit ce que le CH est en train de bâtir. Il voit l’arrivée de Dobson. Il sait que Demidov s’en vient. Il connaît Suzuki. Il comprend que Montréal peut redevenir pertinent rapidement.
Et maintenant qu’il semble plus ouvert, le CH doit foncer. Pas à reculons. Pas avec prudence. Avec ambition.
Alors que plusieurs agents libres vedettes ont déjà trouvé preneurs via transactions ou prolongations de contrat, Boeser est l’un des rares véritables marqueurs disponibles sur le marché.
Et dans un marché mince, il faut parfois prendre un risque.
Si Montréal croit réellement à sa progression, à l’intégration de Demidov, à une présence en séries encore cette saison… c’est maintenant qu’il faut le prouver.
Un joueur comme Boeser, ça ne se retrouve pas tous les jours. Et surtout, ça ne s’ouvre pas souvent au Canada.
Kent Hughes doit frapper. Le 1er juillet à midi.