Le marché des joueurs autonomes de 2025 s’annonce explosif.
Mitch Marner, John Tavares, Matt Duchene… la LNH n’a pas vu un bassin de talents libres aussi dense depuis des années.
Mais au milieu de ces gros noms – souvent trop chers, trop vieux ou trop droits – un profil ressort avec une pertinence criante pour le Canadien de Montréal : Nikolaj Ehlers.
Surtout que tout le monde sait qu'il veut jouer à Montréal.
Interrogé la saison dernière, Nikolaj Ehlers n’a pas dit les mots « je veux jouer à Montréal »… mais il n’en était pas loin.
Avec un large sourire, il a parlé de Patrik Laine comme d’un frère :
« J’adore ce mec. Je continue de lui parler. »
Puis, sans détour, il a vanté la métropole québécoise comme s’il l’avait déjà adoptée :
« De le voir maintenant à Montréal est vraiment quelque chose de cool pour lui. C’est une ville qui adore le hockey et il adore le hockey. Je pense qu’il sera bon là-bas. »
Le ton, l’enthousiasme, les mots choisis : tout dans son langage corporel respirait l’envie de rejoindre son ami. Et quand on apprend que c’est lui qui a demandé un chandail du Canadien signé à Laine pour se remonter le moral pendant sa blessure, ça devient évident.
Montréal n’est plus un simple marché de hockey à ses yeux. C’est une destination.
Et si vous pensez que ce n’est qu’un autre ailier parmi tant d’autres, détrompez-vous. Ehlers, c’est peut-être la clef du deuxième trio du CH, le chaînon manquant pour équilibrer une attaque encore trop dépendante de ses droitiers. Mais surtout, c’est un message codé, signé et livré par Patrik Laine lui-même à Kent Hughes.
« Je lui ai donné un chandail du Canadien signé… c’est lui qui me l’a demandé »
Cette phrase, lancée avec le sourire par Laine avant d’affronter son ancienne équipe des Jets cette saison, est plus qu’un clin d’œil amical. C’est une demande. Un souhait. Une provocation douce à l’endroit de son DG.
Laine veut jouer avec son ami. Son vrai ami. Le seul qui ne l’a jamais lâché dans un vestiaire qui, à l’époque, le regardait comme un ovni nordique trop sûr de lui.
Et cet ami, c’est Nikolaj Ehlers.
Les deux hommes ont partagé quatre saisons ensemble à Winnipeg. Et quand tout s’écroulait pour Laine — blessures, controverse, santé mentale en déclin — Ehlers était là.
Discret, fidèle, loyal. Alors maintenant que Laine porte le chandail du Canadien, c’est au tour d’Ehlers d’enfiler le bleu-blanc-rouge.
L’option parfaite… ou le mauvais pari?
À première vue, l’intérêt est logique. Ehlers est un ailier gauchier, ce que le Canadien manque cruellement sur ses deux premiers trios.
Le CH déborde de droitiers : Caufield, Anderson, Demidov, Gallagher… mais sur le flanc gauche? C’est mince. Et ce n’est pas Juraj Slafkovský qui peut tout faire seul.
Ehlers vient de connaître sa deuxième meilleure saison en carrière avec 63 points en 69 matchs, ajoutant 7 points en 8 matchs éliminatoires.
À 29 ans, il n’a pas fini de produire. Il est encore explosif, sa relance en zone neutre est parmi les meilleures de la ligue, et il peut autant finir les jeux que les amorcer.
Mais il y a un « mais », énorme comme le contrat qu’il risque de demander.
Ehlers aura 30 ans en février prochain. Et il voudra une entente de longue durée. Cinq ans? Peut-être six. À un salaire moyen estimé entre 6,5 M$ et 7 M$.
Et tout ça pour faire plaisir à Patrik Laine? Un joueur… qui est déjà indésirable et qui va prendre la porte de sortie à l'été 2026?
Laine ne sera pas re-signé. C'est assuré à cent pout cent. Le Canadien se retrouverait alors coincé avec un vétéran de 30 ans sans son complice… et sans garantie de production durable.
Est-ce que Kent Hughes est prêt à s’enchaîner à cette romance amicale, pour une illusion de chimie?
Reste que Montréal a besoin d’un ailier gauche… maintenant
Romance ou non, le profil d’Ehlers coche toutes les cases. Et contrairement à d’autres vedettes disponibles sur le marché, il ne cherche pas à être le visage d’une franchise. Il cherche à jouer. À produire. Et à retrouver du plaisir. C’est exactement ce que Laine lui promet à Montréal.
Et le moment est bien choisi. Les Jets viennent de subir une élimination crève-coeur, et Ehlers a déjà fait savoir qu’il testera le marché des agents libres.
Son départ semble inévitable. Winnipeg est en mutation. L’organisation ne peut pas tout retenir, surtout pas un joueur qui ne s’est jamais senti 100 % intégré dans son environnement. C’est maintenant ou jamais.
Signer Ehlers ne serait pas seulement un ajout de talent. Ce serait un geste fort de la part de Kent Hughes envers Patrik Laine. Un geste qui pourrait contribuer à le convaincre de rester. D’acheter dans le projet. D’être plus qu’une location.
Et pour Laine, ce serait une preuve que Montréal croit en lui… au point d’accueillir son seul allié de Winnipeg dans le vestiaire.
La chimie qu’ils ont ensemble, personne ne peut l’acheter sur le marché. Mais Hughes, lui, peut la signer.
Oui, il faudra surpayer. Oui, il faudra donner au moins quatre ou cinq ans de contrat.
Mais le Canadien est à l’aube de sa phase compétitive. Le plafond salarial grimpe. Les jeunes arrivent. Et l’équipe a besoin de vétérans de qualité, pas juste pour remplir la chambre, mais pour produire.
Ehlers, avec sa moyenne de 0,77 point par match en carrière (520 points en 674 matchs), est l’un des meilleurs joueurs autonomes disponibles, classé cinquième derrière des noms prestigieux comme Marner, Tavares, Duchene et Granlund. Il est dans son prime. C’est maintenant qu’il faut agir.
Patrik Laine a allumé la mèche. Il a tendu la main à Kent Hughes. Maintenant, la balle est dans le camp du DG.
Doit-il répondre à l’appel et signer Ehlers, au risque de surpayer un joueur de bientôt 30 ans, dans l’espoir de solidifier le lien avec Laine?
Ou doit-il rester froid, stratégique, en évitant de tomber dans le piège sentimental d’une amitié née dans le chaos des Jets?
Montréal serait le premier choix d'Ehlers. Le Danois veut venir. Il a demandé un chandail signé du Canadien. Il a souri à l’idée d’être réuni avec son ami. Il voit Montréal comme un nouveau départ.
Et parfois, dans la LNH comme dans la vie, il faut savoir saisir le bon joueur au bon moment.
Et ce moment, c’est maintenant.