Signature de Jonathan Drouin: les fans du CH réagissent

Signature de Jonathan Drouin: les fans du CH réagissent

Par David Garel le 2025-06-29

C'est officiel. Jonathan Drouin testera le marché des joueurs autonomes le 1er juillet.

C’est son agent, Allan Walsh, qui l’a confirmé publiquement en publiant un message clair et puissant sur les réseaux sociaux :

« Jonathan Drouin sera disponible sur le marché des joueurs autonomes le 1er juillet. Il a récolté 93 points en 112 matchs au cours des deux dernières saisons, pour une moyenne de 0,83 point par match. Il a connu une renaissance au Colorado et est prêt à aider une nouvelle équipe à gagner. »

Il est libre. Il a survécu. Et il est plus motivé que jamais.

Mais cette annonce, aussi sobre soit-elle, cache une véritable trahison. Car oui, Jonathan Drouin a été trahi au Colorado.

ll a misé sur sa loyauté, sur ses liens d’amitié avec Nathan MacKinnon, sur une promesse de continuité et de respect. Et il a tout perdu.

Deux étés de suite, il a accepté des contrats bien en-dessous de sa valeur, d’abord 825 000 $, puis 2,5 M$, dans l’espoir de bâtir quelque chose de durable à Denver.

Il a refusé une offre de 4 ans à 5 millions $ par saison l’été dernier pour rester auprès de son frère de cœur, MacKinnon, qui l’avait personnellement convaincu de revenir.

À l’époque, MacKinnon avait même interféré auprès de la direction de l’Avalanche pour garantir sa place. Mais avec le départ de Mikko Rantanen, les dynamiques internes ont changé.

MacKinnon n’avait plus le même poids. Le président Joe Sakic et le DG Chris MacFarland ont décidé qu’il fallait injecter du sang neuf, plus jeune, plus rapide, plus fiable en séries.

Et Drouin, lui, a été mis de côté. Comme un figurant qu’on oublie de rappeler.

Ce n’est pas seulement une décision d’affaires. C’est une gifle morale. À Denver, Drouin avait retrouvé une stabilité rare. Il parlait de sa nouvelle vie dans le Colorado avec les yeux brillants, soulignant le calme, l’anonymat, la bienveillance de l’organisation.

Il avait ouvertement avoué que le marché de Montréal l’avait détruit, tant sur le plan professionnel que personnel. Rappelons qu’il avait traversé un épisode d’anxiété sévère, s’était retiré du jeu pour sa santé mentale, et que plusieurs rumeurs malveillantes avaient circulé à son sujet, dont une liaison présumée entre sa conjointe et Thomas Tatar.

Le Colorado représentait une résurrection. Une planche de salut. Un retour à la vie.

Et aujourd’hui, on lui claque la porte au nez.

Mais la bonne nouvelle dans tout ça, c’est qu’il y aura un marché actif et excité pour ses services. Dès l’annonce de Walsh, des centaines de partisans du Canadien de Montréal ont inondé la toile pour réclamer son retour. Des messages nostalgiques. Des appels à la rédemption. Un deuxième chapitre à Montréal.

C’était la tempête parfaite. En quelques minutes à peine, les commentaires de fans montréalais ont mis le feu aux réseaux sociaux:

« Reviens à la maison, Jo! »

« Drouin avec Demidov, ce serait malade! »

« Faut que le CH le signe, il coûte presque rien! »

« Il nous doit une revanche, ramenez-le! ».

Et il faut l’admettre : sur papier, l’idée a de quoi séduire. Kent Hughes veut injecter du talent dans le top 6, et Drouin a prouvé à Denver qu’il peut encore créer de la magie avec des joueurs élites. Imaginez seulement ce qu’il pourrait faire à gauche... avec Ivan Demidov à l’aile droite… Les flamèches seraient garanties.

Mais oubliez ça. Drouin ne retournera jamais sur les lieux du crime. Ce serait une erreur monumentale. Il a laissé des plumes, des larmes et des morceaux de lui-même au Centre Bell. Il le sait, et son entourage le lui a répété : il ne doit jamais remettre les pieds là-bas.

Alors, où ira-t-il?

Columbus demeure l’option la plus logique, la plus humaine, la plus saine. Un petit marché tranquille, sans presse toxique, avec un deuxième trio prêt à l’accueillir.

Il y retrouverait Sean Monahan, son ancien coéquipier à Montréal, l’un des seuls qui avait pris sa défense lorsque Martin St-Louis l’avait humilié publiquement pour quelques minutes de retard à une réunion d’équipe.

Monahan pousse pour son arrivée. Les Blue Jackets ont 28,5 millions $ de marge sur leur masse, du temps de glace à offrir, un avantage numérique à bonifier, et un vestiaire jeune qui a besoin d’un vétéran habile et humble.

Chicago est une autre destination possible. Les Blackhawks ont prolongé Ryan Donato, mais il manque toujours une pièce créative autour de Connor Bedard.

Drouin pourrait être cette pièce, sur le premier ou deuxième trio. Il pourrait aussi diriger la deuxième unité du jeu de puissance s'il ne fait pas sa place sur la première. Et surtout, 22,4 millions $ disponibles leur donnent la marge pour lui offrir plusieurs années de sécurité.

Edmonton a également été mentionné par plusieurs sources. Les Oilers cherchent du punch offensif à bas prix depuis qu'Evander Kane a été échangé.

Drouin sur un trio avec Leon Draisaitl et/ou McDavid, ou même sur l'avantage numérique avec eux, ça ferait des étincelles.

Mais est-ce que le chaos organisationnel et médiatique à Edmonton est une bonne place pour un joueur fragile mentalement? Pas certain.

Même chose avec les Rangers, qui seraient aussi intéressés à Drouin.

New York est une fausse bonne idée. Oui, l’équipe est bonne. Oui, Panarin est un magicien. Mais la jungle médiatique de Manhattan pourrait le broyer.

Et dans l’état où il se trouve, après une trahison professionnelle, une élimination brutale, et des blessures récurrentes, il a besoin de silence. Pas de projecteurs.

Vegas? Non. Oubliez ça. Le club va soutirer Mitch Marner aux Leafs. Il n’y a plus de place. Ni dans l’alignement. Ni dans la masse salariale. 

Les Islanders, dirigés par Mathieu Darche et Patrick Roy, pourrait être un scénario intéressant. Drouin a souvent rêvé de jouer pour Roy, l’homme qui l’a toujours défendu dans les médias lorsqu'il connaissait des difficultés à Montréal. 

Roy sait à quel point les journalistes peuvent te rentrer dans la tête et Roy, alors avec les Remparts, affirmait que le traitement de Drouin dans les médias québécois était injuste.

Et Patrick, on le sait, adore redonner des secondes chances aux talents brisés. Surtout québécois. Dans un marché sans attente, Drouin pourrait avoir les coudées franches.

Mais à la fin de la journée, Columbus reste le meilleur fit.

Pas pour la gloire. Pas pour les chiffres. Mais pour sa vie. Parce que Jonathan Drouin mérite de se reconstruire une fois de plus.

Il mérite un vestiaire qui ne va pas le jeter au premier vent contraire. Il mérite un DG qui ne lui dira pas une chose en privé pour ensuite le tasser en cachette. Il mérite de respirer. Et peut-être, enfin, de sourire.

Le 1er juillet, Jonathan Drouin ne cherchera pas une équipe. Il cherchera une maison.

Et cette fois, espérons qu’il trouvera enfin refuge.