Cadeau de 1,5 millions de dollars: Martin St-Louis refuse la signature à Edmonton

Cadeau de 1,5 millions de dollars: Martin St-Louis refuse la signature à Edmonton

Par David Garel le 2025-10-09

On aura de la difficulté à pardonnera à Kent Hughes et Martin St-Louis leur bourde monumentale.

Car il y a des occasions, dans la vie d’un directeur général, qu’on ne peut tout simplement pas se permettre de manquer.

Et cette semaine, Kent Hughes, ou plutôt Martin St-Louis par son influence, a laissé passer ce qui aurait pu être une acquisition essentielle et un coup de circuit à bas prix.

Jack Roslovic, centre de 28 ans ayant marqué 22 buts la saison dernière avec les Hurricanes de la Caroline sans même profiter du jeu de puissance, vient tout juste de signer un contrat d’un an d’une valeur de 1,5 million de dollars avec les Oilers d’Edmonton. Une bouchée de pain dans une Ligue nationale où la profondeur au centre vaut la lune.

Et pendant que tout le monde salue ce coup de génie de Ken Holland dans l’Ouest, les partisans du Canadien, eux, sont en train de se réveiller avec un goût amer en bouche.

Parce que Roslovic voulait venir à Montréal. Parce qu’il a refusé la première offre d’Edmonton, en espérant que le CH entre dans la danse. Et parce que Kent Hughes avait effectivement tendu une perche. Mais Martin St-Louis a tranché : “Non merci. Trop soft.”

Une décision incompréhensible quand on regarde les chiffres.

Le plus choquant, c’est que cette décision du coach survient au moment même où le Canadien s’écroule littéralement au cercle des mises au jeu.

Lors du dernier match, les statistiques sont brutales : le CH a remporté seulement 39 % de ses mises au jeu. Pas 49 %. Trente-neuf.

Nick Suzuki, le seul centre véritablement fiable du groupe, n’a gagné que 5 mises au jeu sur 13, soit 38,5 %d’efficacité.

Kirby Dach, pourtant projeté comme un centre top 6 par la direction, en a gagné 3 sur 14 seulement : 21,4 %. Quant à Alex Newhook, repositionné au centre par nécessité, il en a remporté 2 sur 9, soit un pathétique 22,2 %.

Et ce n’est pas tout : le CH a accordé deux buts directement après des mises au jeu perdues, dont un alors que Dach avait été expulsé du cercle, forçant Zachary Bolduc à le remplacer.

Ce dernier, bien qu’il ait gagné techniquement la mise au jeu en envoyant la rondelle vers l’arrière, a vu Gallagher rater la récupération, permettant à John Tavares de sauter sur le disque et de créer un but dans la foulée. Une séquence qui illustre à quel point le manque de centres fiables et expérimentés coûte cher à cette équipe.

Et pendant que ces chiffres font mal, Jack Roslovic, lui, présente un taux d’efficacité de 54,1 % au cercle, basé sur sa dernière saison complète avec les Hurricanes. Pas besoin de deviner : il aurait été le deuxième meilleur joueur du CH en matière de mises au jeu, juste derrière Dvorak… qui a quitté cet été.

Ce n’est pas tout : en 81 matchs la saison dernière, Roslovic a marqué 22 buts, ajouté 17 passes, et ce, sans jouer sur le power play.

Il est rapide, droitier, polyvalent, capable de jouer au centre ou à l’aile, et il saurait immédiatement stabiliser un top 9 en détresse. Bref, exactement ce que le CH cherche désespérément depuis la blessure à Kirby Dach.

Mais rien. Silence radio.

Si Kent Hughes avait eu le champ libre, Roslovic serait probablement un joueur du Canadien aujourd’hui. Mais selon plusieurs sources crédibles, Martin St-Louis aurait mis son veto au moment décisif.

Pas assez robuste. Pas assez “gritty”. Pas assez engagé physiquement. Un joueur qui ne cadre pas avec la fameuse “identité” qu’il tente d’imposer depuis deux saisons.

La vérité, c’est que Roslovic n’a distribué que 14 mises en échec en 81 matchs. Statistiquement, il se classe parmi les 16 attaquants les moins physiques de toute la LNH. Et pour un coach comme Martin St-Louis, cela équivaut à un carton rouge.

Mais la vraie question, c’est : peut-on vraiment se permettre ce genre de purisme dans une organisation en reconstruction? Peut-on se payer le luxe de snober un joueur offensif, productif, fiable au cercle, à 1,5 million de dollars, simplement parce qu’il ne frappe pas assez?

Kent Hughes est-il devenu le pantin du vestiaire?

Ce dossier met en lumière un malaise de plus en plus évident au sein de l’organigramme du Canadien : qui prend les décisions hockey? 

Est-ce que Kent Hughes est encore le véritable directeur général, ou est-il devenu le simple messager de Martin St-Louis? Un homme de paille dont le seul rôle est de signer ce que le coach approuve?

Déjà, certains disaient que Hughes était sous l’aile de Jeff Gorton. Voilà maintenant qu’il semble dominé par son propre entraîneur.

Car ce n’est pas la première fois que Saint-Louis bloque des acquisitions. Trevor Zegras? Jugé comme un patineur de parc. Le CH aurait pu l'avoir pour des peanuts, mais Marty n'en a pas voulu.

Patrik Laine? Étiqueté comme un sniper fini-passif. Au point de le punir sur le 4e trio. Et maintenant Roslovic? Trop discret. Trop poli. Trop soft.

Mais à force de tout rejeter, à force de vouloir bâtir uniquement avec des soldats, le CH se retrouve incapable de gagner des batailles cruciales sur la glace.

En date d’aujourd’hui, voici les centres du Canadien :

Nick Suzuki, surutilisé...

Kirby Dach, blessé, incertain, et toujours aussi médiore. dans les cercles

Jake Evans, joueur de 4e trio, pas plus.

Joe Veleno, un projet instable, ramassé sur le marché de l’anonymat.

Et on ne vous parle pas de Zachary Bolduc, qui s'est fait manger tout rond hier au cercle ou Alex Newhook qui n'est pas un centre pour l'amour de dieu ou Oliver Kanapen qui n'est pas la solution.

Et malgré cette réalité affligeante, on refuse l’aide d’un joueur comme Roslovic.

Pourquoi? Parce que Martin St-Louis a dit non.

Pendant que Montréal snobe Roslovic, les Oilers l’ont signé, même s’ils ont déjà McDavid, Draisaitl, RNH et Henrique.

Les Canucks avaient un intérêt marqué. Les Maple Leafs aussi, espérant ajouter un troisième centre pour supporter Matthews et Tavares. Roslovic connaît même Auston Matthews personnellement depuis leur passage commun au programme national américain.

Tout le monde le voulait.

Mais Montréal, avec un alignement désespérément mince, a regardé le train passer. Et plus grave encore : il l’a laissé filer volontairement.

La nonchalance avec laquelle l’état-major refuse de combler l’absence de Kirby Dach commence à inquiéter. Est-ce qu’on croit vraiment que Dach aura la capacité de prendre 20 mises au jeu par match?

Est-ce qu’on préfère vivre dans le fantasme d’un retour providentiel, plutôt que de sécuriser la ligne de centre maintenant?

Roslovic aurait offert cette sécurité. Ce filet de sûreté. Cette assurance contre une rechute ou une absence prolongée.

Mais l’orgueil a parlé.

Martin St-Louis veut des guerriers. Des soldats. Des joueurs qui “mettent l’épaule à la roue”.

Mais à force de rejeter tout ce qui ne frappe pas comme un train, on finit par se priver de buteurs, de fabricants de jeu, de moteurs offensifs.

Roslovic aurait pu jouer entre Demidov et Bolduc. Offrir une ligne rapide, agile, créative. Oui, peut-être un peu vulnérable défensivement. Mais capable de marquer. De gagner des mises au jeu. De créer des déséquilibres.

Au lieu de ça? On fait jouer Demidov avec Oliver Kapanen et Alex Newhook.

Le CH avait la chance de faire un coup de maître. D’améliorer son alignement à faible coût. De corriger une lacune flagrante sans compromettre sa masse salariale.

Et Martin St-Louis a dit non.

Ce refus ne passera pas inaperçu. Parce qu’il témoigne d’un problème de gouvernance, d’une hiérarchie floue, et d’un entraîneur qui agit comme un DG masqué.

Et tant que cette dynamique ne changera pas, le Canadien risque de continuer à se tirer dans le pied.